À l'heure où la situation économique française n'a jamais été aussi préoccupante, et quand le lien social n'a jamais été autant dégradé dans l'Hexagone, il est clair que la réforme territoriale annoncée et la nouvelle carte qui en découle, ont été guidées par d'autres raisons que des soucis d'économies locales ou de rationalisation.
En effet, alors que la France se retrouve dans une position délicate : une dette abyssale de 1 900 Milliards d'euro, des dépenses publiques qui ont atteint 57% du PIB en 2013 et par-dessus tout une croissance atone, les élites parisiennes et leurs vassaux ont pris conscience que cette République une et indivisible, au bord de la banqueroute, allait présenter de moins en moins d'attraits pour certaines régions périphériques, dites encore « à forte identité ».
Ainsi, quelques mois après les premières manifestations de bonnets rouges, quelques jours après que Bastia ait élu un maire indépendantiste, voilà qu'on lance, dans la plus grande impréparation, une réforme territoriale a priori illisible. Mais pas si absurde d'un point de vue parisien puisque qu'on tente alors de dissoudre la Bretagne dans un grand Ouest anonyme, l'Alsace dans un grand Est informe, et il a même été question de fondre la Corse dans PACA…
Malgré les reniements de beaucoup de leurs élus, les Bretons ont décidé, comme les Alsaciens, de dire non à ce remue-ménage centraliste, passéiste et absurde, de combattre cette technocratie qui fait fi de la volonté populaire.
Les Bretons savent que leur pays ne pourra sortir de la tourmente économique et sociale qu'une fois réunifié. Ainsi, quelques soient les arrière-pensées des opposants à la réunification, aussi biaisé que puisse être le débat, nous devons continuer d'affirmer que nous voulons cette réunification. Et rien d'autre en la matière.
Caroline Ollivro, présidente de Breizh Europa
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