L'Université de Cardiff s'est proposée pour reprendre le fonds de livres anciens d'une valeur inestimable de la Bibliothèque publique de Cardiff que le Conseil municipal a décidé de mettre prochainement en vente. La municipalité de Cardiff a donné l'assurance que «Llyfr Aneirin» (le livre d'Aneirin), la «Bible» de William Morgan et la collection de manuscrits, dont celui de Robert F. Scott (dont l'expédition pour l'Antarctique partit du port de Cardiff) et ceux de la collection du marquis de Bute, ne seraient pas concernés par cette vente.
Le vice-chancelier de l'Université, le Dr David Grant, a déclaré : «La totalité de ce fonds doit rester à Cardiff et être accessible au public. Ces livres constituent un élément vital du patrimoine de Cardiff et du Pays de Galles, historiquement et culturellement».
Le ministre du Patrimoine au sein du gouvernement de l'Assemblée galloise, Alun Ffred Jones, a écrit au Conseil municipal de Cardiff pour lui exprimer sa préoccupation. Il semblerait que le premier ministre, Rhodri Morgan, et le précédent ministre du Patrimoine, Rhodri Glyn Thomas, aient rencontré récemment des représentants du Conseil municipal pour leur exprimer également leur préoccupation.
Pendant ce temps, la salle des ventes Bonhams de Londres prépare une liste des 139 premiers livres qui seront mis en vente, très probablement avant la fin de l'année. Si rien n'arrête le Conseil municipal de Cardiff, il se confirme que ce sont bien au total quelque 18 000 livres qui pourraient être vendus de cette façon.
L'Association des Amis du Patrimoine de Cardiff, dont font partie des universitaires, des juristes, des bibliothécaires et de simples habitants, a lancé un appel à la population pour que le maximum de lettres parviennent au Conseil municipal lui demandant de revenir sur sa décision et de renoncer à la vente de ces livres qui sont parmi les plus grands trésors de Cardiff.
Le Secrétaire du Collectif de Bibliographie de Cardiff, le Docteur E. Wyn Jones, a redit combien il était paradoxal que le Conseil municipal de Cardiff veuille mettre en vente des fonds patrimoniaux d'importance internationale l'année même où la ville avait espéré être nommée «Capitale européenne de la Culture».
«Il semble bien que le Conseil n'a pas la moindre idée de la valeur de ce patrimoine. Mettre en vente le fonds de livres rares et précieux de la Bibliothèque serait du même ordre que la mise en vente de la collection de tableaux impressionnistes français du Musée national du Pays de Galles».
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