La Fonderie de Caudan n’a pas vocation à rester dans le groupe Renault. Le patron du groupe, Jean-Dominique Senard, l’a affirmé, prétextant que cette activité n’était plus stratégique à l’heure de la voiture électrique. Mais pourquoi l’entreprise, appartenant en partie à l’État et un temps dirigée par un homme aujourd’hui en fuite, n’a-t-elle pas mieux été préparée à cette mutation inévitable ?
Voici donc l’avenir des ouvriers de Caudan devenu plus qu’incertain à l’heure où la désindustrialisation de la France, due aux mauvais choix qui s’enchaînent depuis des décennies, est devenue plus qu’inquiétante. Et le phénomène n’ira pas en s’améliorant suite à cette crise du Covid mal gérée.
Cet avenir des employés de la fonderie de Caudan sera donc décidé de Paris, alors que le pouvoir politique local est impuissant à trouver une quelconque solution, puisque ce pouvoir régional n’est en fait qu’une association de figurants impuissante face au pouvoir central, et sans véritable budget qui plus est.
Certains de ces responsables locaux s’agiteront bien sûr, feront des déclarations, mais les Bretons connaissent le refrain, eux qui ont vu l’usine de masques de Plaintel fermer pour cause d’arrêt des commandes de l’État justement. Eux à qui on demandait de s’acquitter d’une « écotaxe » qui leur faisait payer leur éloignement de Rungis, alors que depuis plus de cinquante ans jamais le pouvoir central n’a voulu développer le ferroutage en Bretagne, puisque seul le port de Nantes-Saint-Nazaire est relié au réseau ferré européen dédié au fret.
Tant que les Bretons ne prendront pas leur destin en main, la Bretagne restera une variable d’ajustement dans un État où seuls les intérêts de l’Île-de-France sont prioritaires.
Vincent Fraval, Secrétaire Général de Breizh Europa
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