L'action du M. Sarkozy à la tête de l'État n'est pas bonne aux yeux des Français et ces derniers l'ont fait savoir. Des millions de citoyens, aux six coins de l'Hexagone, se sont en effet mobilisés dans la rue ces dernières semaines pour faire savoir au Gouvernement et au Chef de l'État qu'ils désapprouvaient leur politique : stigmatisation des Roms, politique sécuritaire, réforme injuste des retraites, réforme jacobine des collectivités territoriales, etc.
Avec le record absolu d'impopularité de tous les présidents de la Ve République on était en droit d'espérer que quelque chose bouge au plus haut niveau de l'État. Puisqu'il n'est pas possible de changer le Chef de l'État, au regard du droit français, avant les prochaines élections (à moins qu'il ne démissionne…), on attendait au moins que le gouvernement écoutât les Français et qu'il changeât le cap de ses politiques, qu'il débarquât les éléments les plus controversés dans les ministères et qu'il nommât des ministres plus en phase avec les aspirations des Français.
Ça y est c'est fait, le 14 novembre au soir, le Secrétaire général de l'Élysée M. Claude Guéant a annoncé la refonte du gouvernement. Mais quelle refonte ! Fillon3 c'est comme Fillon2 mais en pire.
Le bateau gouvernemental a percuté un iceberg qui menace de faire couler la France entière mais son capitaine, M. Fillon, qui reste fermement aux commandes plutôt que de redresser la barre, vire à droite toute et accélère la cadence.
La Fédération Régions et Peuples Solidaires (R&PS) observe qu'avec ce remaniement M. Sarkozy classe définitivement aux oubliettes ses promesses de campagne en matière d'écologie. Alors que le ministère de l'Environnement, placé sous la houlette de M. Borloo, était un ministère d'État afin de signifier que l'action de son ministère était considérée comme une priorité gouvernementale suite aux promesses faites aux écologistes et en particulier à M. Hulot, les seuls ministères d'État sont désormais celui de la Défense et des Anciens Combattants et celui des Affaires Étrangères et Européennes.
R&PS constate qu'Alain Marleix, après avoir fait le sale boulot de liquider les régions, vient d'être remercié et remplacé par le président du Conseil régional d'Alsace M. Richert. R&PS estime qu'au regard de ses prises de position en faveur de la réforme des collectivités et de son statut de président de l'Association des Élus des régions de France (AERF), M. Richert ne travaillera pas dans le sens du renforcement du fait régional. Les collectivités territoriales (en particulier les Régions), ne disposant plus, selon la nouvelle loi votée il y a quelques jours par le Sénat, que de prérogatives extrêmement réduites, sont toujours placées sous la responsabilité d'un grand ministère de l'Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration (quel lien entre l'immigration et les collectivités ?).
Puisque M. Sarkozy et sa majorité présidentielle ont décidé d'avoir raison coûte que coûte contre l'avis de la majorité de la population et comme la meilleure des armes en démocratie c'est le bulletin de vote, R&PS appelle les citoyens à sanctionner le gouvernement à chaque échéance électorale, même locale, afin de placer sur les bancs de l'opposition les représentants de l'UMP et construire des majorités progressistes avec la participation des régionalistes. En attendant 2012 et les élections présidentielle et législatives il y a 2011 et les élections cantonales et sénatoriales. Elles donneront l'occasion de faire émerger une force à l'écoute des difficultés du peuple, le vote régionaliste.