FIL : le spécialiste des parachutages en politique, Jean Guiffant

Conference debat publié le 8/08/12 11:47 dans Politique par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin
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Jean Guiffan Nono et Celine Bénabès
parachutes.flv

Rieur et sérieux, Jean Guiffan dresse sans concession le bilan d'un siècle de parachutage d'hommes politiques en Bretagne

Espace Paroles, une trentaine de festivaliers allongés sur les transats ou sirotant une bière sous un soleil enfin revenu. Céline Bénabès, l'animatrice de toutes les rencontres littéraires de la semaine, monte sur scène avec Jean Guiffan et Nono. Dans l'assistance, les amis de Nono font du bruit et apostrophent les intervenants.

Tranquillement et avec une pointe d'humour qui ne le quittera pas, Jean Guiffan va dresser la liste avec force détails d'un grand nombre d'hommes politiques, surtout de droite qui ont été «parachutés» en Bretagne. Cela commence par la IIIe République. Albert Demain en 1876 fait traduire en breton ses discours pour se faire élire à Pontivy puis à Morlaix. C'était le clergé qui faisait les élections : Monseigneur Frepel, évêque d'Angers se fait élire à Brest alors qu'il n'y avait «jamais mis les pieds». La Bretagne a voté à droite jusqu'en 1970.

Mais les plus grands parachutages sont ceux de 1967, les «gaullistes». Messmer à Lorient, Michelet à Quimper, Guichard à Nantes, Ancelin et Marcellin dans le Morbihan. En Bretagne «on n'a pas beaucoup d'idées, mais on a du vocabulaire». Pour se faire élire après la guerre, il valait mieux avoir une étiquette d'indépendant, de «libéral» ou de « démocrate».

Le dernier parachutage date de cette année avec François Guéant, fils du ministre, à Ploërmel, battu par Paul Molac. La gauche pratique moins le parachutage, préférant des acteurs locaux.Même si Guy Hascoët, (Europe Ecologie / UDB) était parachuté aussi.

Nono se réjouit d'avoir eu à illustrer un tel ouvrage. C'est qu'en quarante ans de dessins, il en a caricaturé des hommes politiques. Mais Jean Guiffan n'est pas dupe : il faut aussi se méfier des «imbéciles heureux qui sont nés quelque part». Qui dit candidature locale ne dit pas forcément compétences. Il vaut mieux un homme comme Kofi Yamgnane, que l'auteur ne considère pas comme un parachuté car il a suivi la voie locale d'élu municipal, puis de conseiller général qu'un Jean-Marie le Pen qui revendique ses origines (il est né à la Trinité sur Mer mais a vécu à Paris) et entraînera des votes pour «l'enfant du pays».

Il est tout de même surprenant de penser que de nombreux hommes politiques en Bretagne ont été maires, conseillers généraux, députés ... tout en étant tout le temps à Paris.

Révélations politiques, Jean Guiffan, Nono.


Vos commentaires :
Jo Pevedic
Vendredi 15 novembre 2024
Oh Fanny ! C'est la bière dans le transat !? Selon vous pour faire de la politique, il faudrait donc s'appeler… Claude. Claude Molac ou Claude Hascoët pour Paul et Guy.

NB : Inutile de diffuser après avoir saisi les corrections


fanny chauffin
Vendredi 15 novembre 2024
J'avais bu du thé seulement... Merci !

per lemoine
Vendredi 15 novembre 2024
Comme je viens de l'écrire , je me suis présenté comme breton contre le parachuté Michelet , mais à toutes mes réunions j'étais interrompu par de vieilles bigouden criant « Vive degaulle » sans arrêt , exactement comme en Afrique où les colonisés criaient « vive la France » . Inimaginable mais vrai .

Bonou
Vendredi 15 novembre 2024
Il est sidérant de constater que la Grosseu Presseu ne dénonce pas ces faits : nous sommes sous représentés dans l'extra-con et à Bruxelles : une colonie quoi.
Et il faut encore supporter le discours selon lequel il vaut mieux un bon franc mac qu'un homme de chez nous mais sans autre réseaux que des réseaux honnêtes, eux.

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