Sondage Le Figaro, et ce n'est pas une blague ...
La présidente du festival du livre de Carhaix 2011, Nathalie de Broc, voulait «que les bretonnants mettent de côté leur tentative de repli élitiste» (samedi à Carhaix) en imposant une traduction systématique du breton en français, Le Figaro va plus loin, il a lancé un sondage clos ce dimanche avec 64 % des votants pour la réduction de l'enseignement des langues régionales à l'école et plus de 9.000 votants. Pour aller y voir de plus près : (voir le site)
Une autre réaction : taper «actualités» une fois sur le site
Post-scriptum : J'ai essayé de laisser un commentaire sur leur site, mais mon courriel est jugé incorrect ... (c'est le même que d'habitude, j'ai essayé trois fois, visiblement, il y a un souci...). Alors je vous le livre :
6.600 langues dans le monde, qui vont toutes disparaître si aucune politique volontariste ne se met en place, absorbées par quelques langues nationales, telles que le chinois, l'espagnol et l'anglais.
Le français disparaîtra aussi. Certaines familles suédoises et norvégiennes ne parlent plus leurs langues à leurs enfants, mais, comme les familles bretonnes ou algériennes il y a 50 ans, leur parlent la langue dominante.
On a abattu des talus, asséché des zones humides, déforesté, réduit à l'état de déserts des zones fertiles. En sera-t-il de même pour la richesse linguistique mondiale ? Seules 13 langues dites «régionales» repartent aujourd'hui, après l'hébreu, l'albanais, le tchèque, l'arménien, le lituanien, le maltais, le norvégien, le polonais, le roumain, le slovaque, l'estonien, le finnois, et le féroïen.
Les autres ? On les piétine, on les ignore, les traitant de patois et de sous-langues («une langue, c'est un patois qui a une armée»). On oublie que quand les champs n'auront plus de noms, quand les hommes ne sauront plus d'où ils viennent, ce que veut dire leur prénom ou leur nom de famille, on créera des générations d'amnésiques, de personnes en souffrance : «si tu as honte de ta langue, tu as honte de ta mère», dit un proverbe rom.
Au nom de toutes les cultures du monde, ni associatives, ni terroristes, ni communautaristes, ni ghettoisées, préparons-nous un monde vivable, avec des langues belles et diverses, et enrichissons-nous de belles cultures portées par des chansons, des berceuses, des comptines, et des oeuvres superbes, échangeons la course au profit par la course à la réappropriation de la plus belle oeuvre des hommes : leurs langues !
■Plus ça va moins je comprends la mentalité enfermée et haineuse des Français dits «lambda». Ils pensent comme on pensait au XIXème siècle.
C'est pourtant une fête d'une importance première pour les Bretons. Il faut vraiment que la mentalité française ai fait des ravages pour qu'un média qui se dise breton ne la mentionne même pas.
Bonne fête de la Toussaint aux vrais Bretons !
Trugarez bras pour ce rappel.
Plein de petits bretons ont fêtés Halloween, pour de mander des bonbons et s'amuser, une fête américaine et joyeuse que la France adore.
Mais ce que ces petits bretons et leurs parent ignorent, c'est que cette même fête était célébré par leurs grands parents ou arrières grands parents et qu'elle fût détruite comme leur langue, car c'était breton et pas français.
Pour les bretons, Halloween c'est le retour de nos défuns. La possibilité de passer une soirée à nouveau avec eux. On préparait même un repas pour leur venu et un feux pour les réchauffer. Mais on s'amusait ausssi, on creusait des bettraves en forme de tête avec une bougie que l'on mettait sur le sentier et les cimetieres pour faire peur.
Ca me fait mal au coeur de voir nos petits bretons célébrer la fête américaine marketé en France, sans savoir que c'était une fête bretonne et irlandaise, que cette fête est à eux.
Si quelqu'un peu dire comment nos grands parents disaient Halloween en Breton?!
Arrêtons d'accorder de l'importance à des choses sans intérêt.
Il y a partout du travail pour faire avancer notre renouveau national, alors allons-y!
Le breton est UNE langue de Bretagne et nullement LA LANGUE de Bretagne. Marre de ces commentaires tout aussi jacobin.
Quelle est la cinquième ?
Il sort d'où ce proverbe «rom»? En tapant cela dans google on ne trouve cela que dans des post de... Fanny Chauffin. Ne serait-ce pas un hoax?
Dans «L'expérience du basque», ils parlent des langues suivantes comme «cas de récupération linguistique» : l’albanais, le tchèque, l’arménien, le lituanien, le maltais, le norvégien, le polonais, l’hébreu, le roumain, le slovaque, l’estonien, le finnois, le féroïen.
Si un linguiste passe dans le coin ...
Tout ça pour dire qu'il faut IGNORER. Depuis 1532, Paris méprise la Bretagne sans oublier de la tondre (impôts, puis conscrits, cloches, administration etc.), c'est une constante, un trend historique. Il faut faire en sorte que la domination de Paris sur la Bretagne ne dure pas cinq siècles.
La solution, tout le monde la connait, mais est-ce que tout le monde aura le courage de l'appliquer? 1/ Créer une union sacrée pour la Bretagne libre. 2/ Exiger la réunification et l'application effective de la Constitution : reconnaissance des langues bretonnes et gallèse, traduction des actes administratifs dans ces langues, bilinguisme des signalisations, etc. 3/ Pousser la question de l'indépendance au centre du débat politique national breton.
Et un jour nous entrerons à l'UNESCO comme hier la Palestine et il y a une semaine le sud-Soudan. Il y a cinq ans encore, les citoyens de ces Etats n'en auraient pas rêvé. Nous vivons dans un monde qui va très vite : tout est possible, vouloir c'est croire.
La Bretagne était une nation , peut-être mille ans avant que la France ne le soit (c'était de l'autre côté de la Manche), et le ou les bretons anciens étaient la langue ou les langues de cette nation. Le premier dictionnaire breton est apparu bien avant le premier dictionnaire français.Ca ne date pas d'hier que le breton est notre langue nationale!
Stumdi, centre de formation pour adultes à la langue bretonne, enseigne aussi le gallo, à Landerneau.
Ya! hebdomadaite en breton , fait une place au gallo, à chaque édition.
Je connais des bretonnants qui ont appris le gallo.
Alors, Michel, nous sommes tous bretons, bretonnants ou gallésants : allons tous dans le même sens , car ça bouge , et ça bouge très fort.
Er maez ! ar c'helaouenn-mañ brein... c'helaouenn ar bosenn !!!
C'est un voisinage limite, mais de plus en plus visible entre les dictatures et les démocraties au rabais.
«Le premier dictionnaire breton est apparu bien avant le premier dictionnaire français»
De quoi s'agit'il? A ma connaissance le plus ancien dico ou plutôt glossaire en vieux français date du VIIIe siècle.
«Rédigé par Jehan Lagadeuc en 1464, le Catholicon est le premier dictionnaire trilingue du monde (breton-français-latin), le premier dictionnaire breton et le premier dictionnaire français. »
Demeure quand même une question : pourquoi avoir été chercher Nathalie de Broc pour présider l'édition 2011 du Salon du Livre...? Les organisateurs ont peut-être une réponse ?
Dans ce cas, le monde entier est jacobin ! Car la quasi-totalité des pays du monde dispose d'une langue nationale. De plus, ces derniers sont presque tous de fait plurilingues mais la majorité n'a qu'une seule langue officielle (plus rarement deux).
Et oui, est écologiste celui qui maîtrise la nature pour assurer les cycles nécessaires à la survie de l'homme, celui qui nous dit comment faire le tri ou comment gérer sa consommation d'eau, plutôt que celui qui se contente de béatement observer la nature sans rien faire pour la préserver.
La Suisse possède 4 langues officielles,
Le Royaume Uni 6 langues officielles,
La Norvège 4 langues officielles
L'Espagne (de part sa dizaines de communautés autonomes, prêt de 10 langues officielles)
La Belgique (3 langues officielles)
L'Italie (avec ses 5 régions autonomes, 4 langues officielles)
Je pense que vous ne connaissez pas assez le monde et tout particulièrement nos voisins...
Le trégorrois, léonard et autre cornouaillais sont des langues inventées par des jacobins français du XX ème siècle, langues qui ne sont étonnamment pas ni maîtrisées ni enseignées par ces mêmes jacobins français dans les écoles de Bretagne.
Alors comme ça la Chine ne reconnaît qu'un pays ? Entre ses différentes régions, la Chine reconnaît comme langue officielle l'anglais, le cantonais, l'ouigour, le portugais, le mongol etc
La République Démocratique du Congo n'a qu'une langue, ah bon laquelle ? Le kibuta qui est langue nationale ? ah moins que vous ne parliez du français ? ou encore de la troisième langue qu'est lingala.
L'Australie par exemple n'a pas de langue officielle, l'anglais est la langue de l'administration mais elle n'a aucun statut.
Le Danemark compte trois langues officielles dans deux de ses provinces autonomes.
La Russie reconnaît plusieurs langues au sein de ses différentes républiques annexées, (Bouriatie, Ingouchie, Kalmoukie, Ossétie du Nord, Daghestan, Mordovie). Toutes ces langues sont enseignées à l'école.
Le Mexique n'a aucune langue officielle, il reconnait au contraire prêt de 300 langues «indigènes» comme langues nationales.
Je continue ou vous vous décidez enfin à allez vous cultiver un petit peu avant de venir nous donner des leçons ?
Allez, comme vous semblez particulièrement de mauvais foi, voici une liste non exhaustive de pays reconnaissant plusieurs langues :
- Autriche (4 langues)
- Belgique (3 langues)
- Biélorussie (2 langues)
- Croatie (2 langues)
- Danemark (3 langues)
- Finlande (2 langues)
- Italie (7 langues)
- Pays Bas (5 langues)
- Nouvelle Zélande (2 langues)
- Inde (+ de 20 langues)
- Israël (2 langues)
- Canada (entre 2 et 7 langues selon les régions)
- Etats-Unis (prêt de 10 langues selons les états)
La Monde compte à l'inverse une centaine de pays multilingues.
La Côte d'Ivoire, le Gabon, la Guinée
Jusqu'en 2011 il y avait aussi le Bénin, mais il vient d'officialiser une seconde langue...pas de bol...
Le statut de langue «nationale» est un statut «officiel», cela confère dans de nombreux pays des droits bien spécifiques, un enseignement systèmatique etc.
Le fait qu'ensuite selon son statut une langue recule oui nous sommes d'accord, le français est également concerné dans de nombreux pays d'Afrique où le français est la langue officielle, il n'est pourtant plus parlé que par une minorité de la population.
Irlande (Éire)
Poblacht na hÉireann
Republic of Ireland
Capitale: Dublin
Population: 4,2 millions (2005)
Langues officielles: irlandais et anglais
Groupe majoritaire: anglais (95 %)
Groupes minoritaires: irlandais (3 %), scots (1 %), différentes langues immigrantes (allemand, arabe, filipino, roumain, français, italien, néerlandais, grec, espagnol, portugais, chinois, russe, etc.)
Système politique: république parlementaire
Articles constitutionnels (langue): art. 8, 18 et 25 de la Constitution de 1948
Lois linguistiques: Loi sur le Conseil de la langue gaélique de 1978; Loi sur l'éducation de 1998; Loi sur l'Administration locale (2001); Loi sur la radiodiffusion (2001); Loi sur la radiodiffusion (financement) (2003); Loi sur les langues officielles de 2003; Loi d'interprétation de 2005; Loi sur les praticiens du droit (langue irlandaise) de 2008; Loi sur la radiodiffusion (2009).
1 Situation générale
La république d’Irlande (Republic of Ireland / Poblacht na hÉireann) constitue la partie sud de l’île d’Irlande à l’ouest de l’île de Grande-Bretagne dont elle est séparée par la mer d’Irlande. On sait que le nord de l’Irlande est séparé politiquement du sud de l’Irlande depuis 1921. L’Irlande du Nord fait partie du Royaume-Uni, alors que la république d’Irlande au sud est un État indépendant depuis 1937. Le nord de l'Irlande est aussi appelé l'Ulster dont il comprend six (Antrim, Armagh, Derry, Down, Fermanagh, Tyrone) des neuf comtés historiques, les trois autres (Donegal, Monaghan et Cavan) faisant partie de la république d’Irlande. En fait, toute l'île d'Irlande quatre grandes provinces historiques: l'Ulster (Ulaidh) au nord, le Connaught (Connacht) à l'ouest, le Munster (Mumhain) au sud et le Leinster (Laighin) à l'est.
La superficie de l'île d'Irlande est de 84 431 km², dont 70 283 km² pour la république d'Irlande et 14 148 km² pour l'Irlande du Nord. La capitale de l'Irlande est Dublin.
La république d'Irlande est divisée en 26 comtés disposant de très faibles pouvoirs de gestion. On peut visualiser la carte des comtés de toute l'île d'Irlande, mais il faut distinguer l'Irlande du Nord de la république d'Irlande. Pour les Irlandais de la République, les six comtés de l'Irlande du Nord sont «sous domination britannique».
2 Données démolinguistiques
Les quelque 4,2 millions d'Irlandais parlent l’anglais comme langue maternelle dans une proportion de 95,7 % et l’irlandais (anglais: Irish; irlandais: Gaeilge) dans une proportion de 1,1 % (environ 60 000 à 70 000 locuteurs). Seulement 70 000 personnes, soit environ 3 % des adultes, admettent parler quotidiennement l'irlandais. En 2006, à l'extérieur du Gaeltacht, et en excluant l'emploi de l'irlandais dans le système d'éducation, l'irlandais serait utilisé sur une base quotidienne par près de 50 000 locuteurs.
Il existe aussi un «anglais irlandais» appelé «Irish English» ou «Hiberno-English» («hiberno-anglais»). Il s'agit d'un anglais local, un anglais non standard, utilisé par la majorité des Irlandais dans les situations informelles. Cet anglais local n'est pas consigné dans les grammaires ni dans les dictionnaires. Les caractéristiques linguistiques de l'anglais irlandais peuvent varier d'une région: par exemple, l'anglais irlandais de Dublin est différent de l'anglais de Belfast. Cependant, ce type d'anglais n'est pas enseigné dans les écoles, car il est dévalorisé socialement. L'anglais irlandais diffère à bien des égards de l'anglais standard, par la grammaire, la prononciation et le vocabulaire.
Un recensement de 1991 établissait que 32 % des Irlandais pouvaient parler l’irlandais, à un titre ou à un autre. Mais il est difficile de mesurer la capacité à parler irlandais de la part de la population. Des enquêtes récentes révèlent que moins de 5 % des citoyens de ce pays peuvent parler l’irlandais sur une base régulière, mais les deux tiers d’entre eux ne le pratiqueraient jamais ou moins une fois par semaine.
On sait également que les pourcentages nationaux dissimulent d'importantes variations régionales. Ainsi, les régions considérées comme parlant irlandais sur la côte ouest, c’est-à-dire le Gaeltacht (prononcé [guel-taukt]) ne comptent que 2,3 % de la population nationale, mais pour 4,5 % des foyers parlant irlandais. Bref, l’usage de l’irlandais dans ces régions est bien supérieur à la moyenne nationale. Il semble que ces niveaux de connaissance soient restés stables en Irlande au cours des dernières décennies.
L’irlandais est une langue indo-européenne appartenant à la même branche celtique que le gaélique écossais, le gallois, le mannois et, en France, le breton et le gaulois. On l'appelle aussi le gaélique irlandais.
Le scots est une autre langue minoritaire parlée en Irlande. C'était à l'origine la langue des Scots, peuple qui a donné son nom à l'Écosse (Scotland). On estime que quelque 100 000 locuteurs parleraient le scots ou l'une de ses variétés (60 000 pour le lallans, 30 000 pour le doric et 10 000 pour le scots d'Ulster) en Irlande et à quelque 100 000 également en Écosse. Contrairement au gaélique qui est d'origine celtique, le scots est une langue germanique de l'Ouest. Il est formé à partir du vieil anglais parlé à l'origine par les Scots de la région de Northumbrie en Angleterre, c'est-à-dire du vieux northumbrien, l'un des dialectes anglo-saxons du Nord, avant l'invasion normande de 1066. Il a aussi été influencé par le vieux-norrois, apporté par les Vikings danois au IXe siècle. Le scots est traditionnellement parlé dans les Highlands d'Écosse. Cette langue est également connue sous différentes dénominations: l'Inglis (synonyme d'anglais archaïque), le lallans ou Lowland Scots (dans les Lowlands du centre de l'Angleterre) et le doric (comme langue régionale à Edimbourg, particulièrement au XVIIIe siècle). Le scots est reconnu comme une langue régionale en république d'Irlande (comté de Donegal) et en Irlande du Nord dans les comtés d'Antrim, de Down et de Derry (voir la carte).
On sait aussi que l'Irlande compte des immigrants français, allemands, arabes, philippins, roumains, italiens, néerlandais, grecs, espagnols, portugais, chinois, russes, africains, indo-pakistanais, etc., mais leur proportion par rapport à l'ensemble de la population paraît encore négligeable.
3 Données historiques
C'est à partir du IVe siècle avant notre ère que, par vagues successives, les premières populations celtophones arrivèrent dans l'île d'Irlande. Les Celtes imposèrent leur culture et leur langue aux populations qui les avaient précédées. Isolés dans leur île, les Celtes échappèrent à la Conquête romaine et aux invasions anglo-saxonnes. La religion catholique fut introduite en Irlande à partir du Ve siècle, ce qui donna l’occasion aux Irlandais de se familiariser avec l'alphabet latin, car ils avaient utilisé jusqu'alors l'alphabet grec. Les grands monastères irlandais devinrent des centres éducatifs et culturels; on croit aussi que les plus grands d'entre eux pourraient avoir fonctionné comme des villes pour donner lieu à une importante littérature irlandaise. Entre les VIIe et IXe siècles, ce fut l'âge d'or irlandais: la vie intellectuelle et religieuse fut intense, ce qui valut à l'Irlande d'être surnommée l'«île des Saint et des Savants». L'irlandais est une langue parlée depuis l’an 350 avant notre ère. Cette langue était véhiculée par les bardes, les druides et les moines. Ce fut la première langue européenne après le latin, qui est demeurée, pendant trois siècles, la plus importante de l’Occident.
3.1 Le début des invasions
Ensuite, l’Irlande connut plusieurs occupations au cours de son histoire: d’abord les Vikings norvégiens, qui s'établirent définitivement à partir de 840, puis les Danois au XIe siècle, les Normands au XIIe siècle et les Anglais au XVIe siècle. À l’exception des Anglais, les envahisseurs laissèrent peu de trace dans la langue irlandaise, car ils finirent tous pas s’assimiler aux Irlandais. Toutefois, tel ne fut pas le cas des Anglais.
Encouragé par le pape Adrien IV (1154 à 1159), le seul pape d'origine anglaise de l'histoire, le roi Henri II d'Angleterre (1133 – 1189) mit pied en Irlande où, lors du synode de Cashel (1172), il força l'Irlande à se soumettre à l'autorité de l'Église catholique romaine et mit fin ainsi aux pratiques d'un christianisme celtique. Le traité de Windsor de 1175 eut pour effet de reconnaître la suzeraineté du roi d'Angleterre sur l'Irlande. Ce fut alors le début d'une longue période de conflits entre l'Irlande et l'Angleterre. À cette époque, la monarchie anglaise est était encore d'origine anglo-normande. Henri II était duc de Normandie, comte d'Anjou et du Maine; il avait épousé Aliénor d'Aquitaine à Poitiers, une ancienne reine de France. Henri II décida de conserver, comme domaine de la Couronne, Waterford, Wexford et Dublin, qui devient le quartier général de la colonie, et son château demeura le symbole de la domination anglaise.
Toute l'île fut partagée entre les seigneurs anglo-normands, qui apportèrent une administration centralisée, un système judiciaire et une économie fondée sur la monnaie. Au plan linguistique, l'arrivée des Anglo-Normands introduisit aussi d'autres langues dans l'île: d'abord, le franco-normand et le gallois, puis l'anglais. L'Irlande résista assez facilement à l'anglais, sauf sur la côte est, notamment Dublin et sa région, ce qu'on appelait le Pale (signifiant «palissade»), la seule région demeurée entièrement sous le contrôle du roi d'Angleterre. De leur côté, les seigneurs anglo-normands s'étaient progressivement fondus dans la société irlandaise, en adoptant ses coutumes et la langue irlandaise. Certaines familles anglo-normandes celtisèrent même leurs noms, comme les de Bourg, qui devinrent des Mac William. Cette situation inquiéta la cour d'Angleterre qui accusa les seigneurs d'origine anglo-normande d'être des «Anglais dégénérés».
Le traité de Kilkenny de 1366, rédigé en franco-normand, tenta de mettre un terme à l'assimilation des Anglais: il interdisait aux Anglais de parler irlandais, d'épouser une Irlandaise, d'entretenir des bardes ou des poètes irlandais, de faire élever leurs fils dans des familles irlandaises, de vendre des chevaux et des armures aux Irlandais et de porter des costumes irlandais. En raison de la guerre de Cent Ans (1337 à 1453) et de la guerre des Deux-Roses (1455-1485), les rois anglais n'appliquèrent que fort peu les nouvelles directives, même si elles demeurèrent en vigueur jusqu'en 1613. C'est pourquoi les grandes familles irlandaises — les O'Donnell, les O'Neill, les O'Connor, les O'Brien, les O'Farrel, les Mac Carthy, etc. — réussirent à maintenir leur influence, alors que les évêques continuaient d'être irlandais, malgré les interdictions anglaises.
3.2 Les politiques d'assimilation avec les Tudor
L'arrivée des Tudor en 1454 changea complètement la donne en Irlande. Les trois principaux monarques furent les rois Henri VII (1485-1509), Henri VIII (1509-1547) et la reine Élisabeth Ire (1558-1603), qui transformèrent radicalement le royaume d'Angleterre. Mais ce fut Henri VIII qui réprima cruellement les velléités d'insoumission en se faisant nommer «roi d'Irlande». La conquête militaire entamée par Henri VIII a eu pour effet de détruire toute autorité celtique et de favoriser l’expropriation de toutes les terres cultivables pour les donner aux Anglais. Toute la richesse s’est alors retrouvée entre les mains des anglophones ainsi que le développement économique et social. La langue de l’école est devenue l’anglais, l’irlandais, une langue interdite. Pourtant, dans la vie quotidienne, la langue irlandaise restait la seule langue utilisée en Irlande.
La reine Élisabeth Ire poursuivi cette œuvre d'anglicisation et fonda l'université protestante de Trinity College, d'où étaient exclus les catholiques, à Dublin en 1591. Afin de vaincre les dernières résistances, Élizabeth envoya 17 000 hommes en Irlande qui devint un pays entièrement occupé. Au début du XVIIe siècle, les colons anglais et écossais colonisèrent l'Ulster qui devint un bastion de l'anglicanisme et de la langue anglaise en Irlande. La langue et la culture gaélique furent sérieusement menacées au point que le poète John Davies (1569-1626) pouvait écrire dès 1612:
Nous pouvons penser et espérer que la prochaine génération, de langue et de cœur, et de toute autre manière, deviendra anglaise afin qu'il n'y ait entre nous aucune différence ni aucune distinction, si ce n'est la mer d'Irlande.
Même si le traité de Kilkenny de 1366 avait été aboli en 1613, la politique d'anglicisation demeura inflexible. La répression d'Oliver Cromwell en 1649 fut impitoyable, alors que la «pacification» ne prit fin qu'en 1653. Les catholiques irlandais furent déportés par milliers dans les comtés de Clare et de Connacht. Les lois pénales adoptées entre 1695 et 1727 furent dirigées contre les catholiques qui se trouvèrent exclus de l'armée, de l'administration et des professions libérales; il leur était même interdit de faire instruire leurs enfants en irlandais. Malgré tout, la langue irlandaise réussit à résister à l'anglais.
Puis la situation évolua rapidement, car l'Angleterre fit venir des milliers de colons anglais en Irlande, surtout dans le Nord (Ulster). La répression anglaise fut suivie d'une nouvelle distribution des terres à des Anglais, ce qui créa une situation complexe dans les rivalités religieuses en plaçant en concurrence la religion catholique, la religion anglicane et la religion presbytérienne. La langue irlandaise était encore parlée dans toute l'île, mais beaucoup d'Irlandais n'osaient plus l'utiliser en public. Pourtant, l'Église catholique considérait que l'irlandais constituait un obstacle à l'avancée du protestantisme en Irlande et encourageait son enseignement.
3.3 L'autonomie législative
Après avoir été complètement dominée et exploitée par l'Angleterre, l'Irlande n’obtint son autonomie législative qu’en 1782-1783 en tant que «nation protestante» libre avec ses deux parlements, l'un à Dublin, l'autre à Belfast. La Loi déclaratoire de 1719, selon laquelle les lois adoptées à Londres s'appliquaient en Irlande, fut révoquée par Londres. Plusieurs lois anglaises empêchèrent les catholiques de participer aux affaires économiques ou politiques. Les Irlandais catholiques dominés par un parlement protestant se révoltèrent contre l'Angleterre. Au cours du XVIIIe siècle, les transferts linguistiques vers l'anglais se répandirent dans les villes pour pénétrer plus lentement dans les zones rurales, ainsi que le long d'un axe général est-ouest. Il semble que 45 % de la population parlait irlandais au cours du dernier quart du XVIIIe siècle, puis ce pourcentage aurait diminué pour passer à moins de 30 % vers le milieu du XIXe siècle. Le déclin de la langue irlandaise allait se précipiter par la suite.
3.4 La Loi d'Union
En 1800, le parlement de Westminster vota la Loi d'Union avec l'Irlande qui forma, dès lors, un Royaume-Uni avec la Grande-Bretagne. Dorénavant, les lois durent être adoptées au parlement de Westminster. Les députés irlandais présents à la Chambre assistèrent, minoritaires et impuissants, à l'adoption des lois s'appliquant à l'Irlande. En général, les députés du Royaume-Uni les adoptaient, en pleine nuit, en bloc, sans examen, surtout lorsqu'ils s'agissait de lois répressives dans le but de restreindre, suspendre ou supprimer les libertés individuelles, dont tous les habitants du Royaume étaient pourtant censés bénéficier. L'anglais devint l'unique langue du pouvoir politique, de l'administration, de la justice, des affaires, etc.
Le gouvernement britannique interdit aux enseignants catholiques d'enseigner dans les écoles irlandaises. Devant l'impossibilité de trouver des maîtres, les Anglais durent se raviser, mais les écoles catholiques irlandaises et les écoles protestantes anglaises ne furent pas dotées du même traitement, en terme de subventions. Le Board of National Education (Conseil de l'éducation national) fut composé majoritairement de protestants, alors que l'écrasante majorité de la population était catholique. C'est ce Conseil qui avait la main mise sur les manuels scolaires, lesquels étaient presque toujours rédigés par des Anglais protestants anglicans ou presbytériens. Les élèves irlandais apprenaient, par exemple, que certaines doctrines du catholicisme relevaient du paganisme. Dans l'enseignement de l'histoire, toute référence au passé de l'Irlande était supprimée. On espérait ainsi que les Irlandais éprouveraient un profond respect pour l'histoire de l'Angleterre dont ils dépendaient pour tout. Dans un manuel de géographie, les élèves pouvaient lire:
À l'est de l'Irlande se trouve l'Angleterre où vit la reine; beaucoup de ceux qui habitent l'Irlande sont nés en Angleterre; nous parlons la même langue et nous sommes appelés à une même nation. [Cité par Pierre JOANNON, Histoire de l'Irlande et des Irlandais, p. 221.]
Ce n'était guère mieux dans les universités. Ainsi, sir John Pentland Mahaffy (1839-1919), provost (sorte de principal) du Trinity College de Dublin, professait ouvertement ses opinions antipapistes, propageait son aversion pour la langue et l'histoire irlandaises, et accablait de sarcasmes tous ceux qui s'efforçaient de ressusciter les coutumes gaéliques d'un monde disparu.
Sous l'influence du système d'éducation, l'anglicisation progressa lentement. Tout poussait les Irlandais à troquer leur vieille langue gaélique pour l'anglais associé à la langue de la modernité. En 1841, à la veille de la Grande Famine, 50 % des huit millions d'Irlandais parlaient encore l'irlandais. Puis un million à un million et demi d'Irlandais périrent de faim et de maladie, tandis qu'un million et demi d'autres furent contraints d'abandonner leur terre natale. La saignée fut considérable, et l'Irlande n'a jamais pardonné à l'Angleterre cette catastrophe sans précédent. Une dizaine d'années plus tard, le progrès de l’anglicisation a été tel que plus de 80 % des Irlandais ne parlaient plus qu’anglais, puis 12 % étaient devenus bilingues et 8 % ne parlaient encore que l’irlandais. En 1851, le Gaeltacht n'était plus constitué que de la côte ouest de l'île d'Irlande, ainsi qu'une partie au sud.
Il faut dire que les Anglais avaient pratiqué un génocide assez réussi: famines, massacres, esclavage, déportations, etc. Les survivants des massacres et des famines qui n’ont pas émigré ont dû s’assimiler pour pouvoir survivre. Les recensements parlent d'eux-mêmes: 8,1 millions d'habitants en 1841, contre 3,4 millions en 1891.
Voici un témoignage de l'historien Donal McCartney dans The Dawning of Democracy: Ireland 1800-1870 paru seulement en 1987 :
L'acquisition de la langue anglaise était généralement perçue comme la victoire de la sophistication urbaine sur l'arriération rurale, des habitants des villes sur les cul-terreux de la campagne, des riches terres sur les tourbières et les collines rocailleuses, de l'économie commerciale des ports de l'Est sur les villages de pêcheurs de l'Ouest. [Cité par Pierre JOANNON, Histoire de l'Irlande et des Irlandais, p. 223.]
Le rejet de l'irlandais et la pratique opiniâtre de l'anglais illustraient la volonté d'assimilation des Anglais sur les Irlandais colonisés. Dépossédés de leur langue, les Irlandais allaient se tourner, une fois de plus, vers la religion, ce qui allait donner un pouvoir considérable aux représentants de l'Église catholique.
En 1856, Friedrich Engels (1820-1895), philosophe allemand et grand ami de Karl Marx, visita l'Irlande en compagnie de sa femme, Mary Burns, d'origine irlandaise. Le caractère colonial de la situation irlandaise l'avait choqué. Dans une lettre à Karl Marx, daté du 23 mai 1856, il écrivait :
On peut regarder l'Irlande comme la première colonie anglaise, comme une colonie qui, à cause de sa proximité, est encore gouvernée selon l'ancien système; et l'on s'y rend compte que la prétendue liberté des citoyens anglais a pour fondement l'oppression des colonies. Dans aucun pays je n'ai vu autant de gendarmes, et le gendarme prussien à mine patibulaire a trouvé son expression la plus parfaite dans cette police armée de carabines, de baïonnettes et de menottes.
Quelques années plus tard, Marx écrira à Engels: «En aucun autre pays d'Europe, la domination étrangère n'a pris cette forme directe de l'expropriation des indigènes.» D'ailleurs, cette constatation allait devenir le point central de la pensée de Karl Marx sur l'Irlande: l'asservissement impérialiste de l'Irlande permet celui du prolétariat anglais, et l'émancipation de ce dernier n'est pas possible avant la libération de l'Irlande.
C'est pourquoi, tout au cours du XIXe siècle, les mouvements indépendantistes irlandais s'intensifièrent et se durcirent. Ainsi, Thomas Osborne Davis (1814-1845), un poète et révolutionnaire irlandais, écrivait en 1840 dans A Nation Once Again :
Un peuple sans sa langue n'est que la moitié d'une nation. Une nation se doit de conserver sa langue plus que ses territoires. C'est une barrière plus sûre et une frontière plus importante que forteresses et fleuves. Perdre votre langue maternelle et apprendre celle de l'étranger, c'est la pire marque de la conquête: c'est l'âme que l'on charge de chaînes. [Cité par Pierre JOANNON, Histoire de l'Irlande et des Irlandais, p. 249.]
Thomas Davis ne semblait pas demander la substitution complète de l'irlandais à l'anglais; il souhaitait un bilinguisme dans lequel l'anglais serait resté le véhicule du commerce et des affaires, alors que l'irlandais conserverait son rôle de véhicule de la nation irlandaise. Mais ce n'est pas ce qui s'est passé. L'anglais a tout pris: tandis que les locuteurs de l’irlandais étaient massivement assimilés, un mouvement en faveur de la préservation de l'irlandais est apparu, l'organisation la plus influente étant la Gaelic League (Ligue gaélique) créée en 1893. Les partisans de la ligue prônèrent le retour de l’irlandais dans la vie sociale, au lieu de simplement tenter de la préserver. L’importance de ce mouvement de restauration linguistique fut considérable dans la mesure où il fut ensuite intégré dans le combat pour l'indépendance politique.
Mais la guerre anglo-irlandaise se poursuivit de 1917 à 1922. Le gouvernement provisoire créé en Irlande institua un ministère de la Langue nationale et mit au point une stratégie dans le but de renverser le processus d’assimilation à l'anglais: il fallait restaurer l'irlandais en tant que langue nationale.
3.5 La partition de l'île d'Irlande
Pour l'Irlande du Nord, cliquer ICI, s.v.p.
La Home Rule fut promulguée le 18 septembre 1914, mais son application fut suspendue jusqu'à la fin des hostilités, soit en 1920. Dès lors, Londres constitua deux parlements «religieux» en Irlande: l'un, à majorité anglo-protestante, dans la province de l'Ulster (capitale: Belfast), l'autre, à majorité anglo-catholique, dans le reste de l'Irlande (capitale: Dublin). Les deux Irlande, celle du Nord et celle du Sud, durent prêter serment d'allégeance à la couronne d'Angleterre, car elles faisaient toujours partie du Royaume-Uni. Autrement dit, le traité anglo-irlandais avait concédé un statut d'«États libres» à 26 des 32 comtés de l'Irlande, soit tout le Sud catholique. Les six autres comtés, situés en Irlande du Nord et dont les citoyens étaient protestants, restèrent au sein du Royaume-Uni.
La Home Rule était une loi de partition, d'ou le nom qu'on lui donna parfois: Partition Act. Mais la partition était tenue pour temporaire. Il fallait aussi que le gouvernement britannique ait prévu un système de protection à l'égard des minorités religieuses. À cet effet, l'article 5 de la Government of Ireland Act du 23 décembre 1920 interdit aux législatures irlandaises de favoriser une religion aux dépens de l'autre. Effectivement, la minorité protestante fut protégée en Irlande (le Sud), mais pas la minorité catholique ulstérienne.
Ainsi, au nord, quelque 430 000 catholiques, représentant un tiers de la population, restait assujettis au bon vouloir des protestants, alors qu'au sud plus de 325 000 protestants, représentant 10 % de la population, avaient un droit de véto. Malgré la partialité de la Government of Ireland Act en leur faveur, les unionistes protestants ne parurent guère satisfaits, car ils ne voulaient pas d'un régime partitionniste qu'ils n'avaient pas sollicité; ils voulaient faire partie intégrante de l'Angleterre. Ce fut le mouvement du «retour à Westminster». Les unionistes croyaient aussi que les protestants du Sud étaient livrés corps et âmes aux nationalistes irlandais. En fait, la partition de l'Irlande fut le comble de l'ironie, car personne n'en voulait, ni les nationalistes irlandais qui aspiraient à l'indépendance complète de l'île, ni les unionistes protestants qui désiraient le maintien de l'union entre les deux îles de l'archipel britannique, ni même les dirigeants britanniques qui considéraient la partition comme un expédient temporaire.
Pourtant, le gouvernement britannique avait prévu une régime de subordination à l'égard de l'Irlande. L'article 75 de la Government of Ireland Act énonçait formellement que l'établissement des parlements d'Irlande ne supprimait ni ne diminuait ni l'autorité du Parlement du Royaume-Uni, qui pouvait restreindre, élargir ou supprimer le domaine de l'autonomie des deux Irlande.
Article 75
Saving for supreme authority of the Parliament of the United Kingdom.
Notwithstanding the establishment of the Parliaments of Southern and Northern Ireland, or the Parliament of Ireland, or anything contained in this Act, the supreme authority of the Parliament of the United Kingdom shall remain unaffected and undiminished over persons, matters, and things in Ireland and every part thereof.
Article 75
Pour sauvegarder l'autorité suprême du Parlement du Royaume-Uni
Nonobstant l'établissement du Parlement d'Irlande du Sud et d'Irlande du Nord, ou du Parlement de l'Irlande, ou de toute disposition contenu dans la présente loi, l'autorité suprême du Parlement du Royaume-Uni sur les citoyens ne sera affectée ni diminuée sur des questions et sujets en Irlande et pour chacune de ses parties.
Si le parlementarisme britannique s'est révélé positif pour l'Angleterre, il n'en a pas été ainsi pour l'Irlande, trop divisée aux plans de la religion, de la société, de la politique et de l'économie. Deux communautés s'affrontèrent tout en s'ignorant totalement, chacune motivée par la peur de l'Autre, le signe extérieur de cet affrontement demeurant la religion, catholique pour l'une, protestante pour l'autre. Les unionistes protestants qui contrôlaient l'Assemblée législative nord-irlandaise restèrent des ardents défenseurs de l'intégrité du Royaume-Uni. Quant aux Irlandais du Sud, ils demeurèrent des nationalistes catholiques partisans d'une Irlande unie. Évidemment, les six comtés qui ont été détachés du reste de l'Irlande permettaient aux unionistes protestants de se tailler une confortable majorité en Irlande du Nord. Conséquemment, l'Irlande du Nord s'est transformé en État-parti protestant. De plus, le découpage des circonscriptions fut effectué de sorte que le parti unioniste se voyait accordé la majorité des sièges jusque dans les conseils locaux.
3.6 L'indépendance
En 1937, l'Irlande catholique du Sud proclama unilatéralement son indépendance (lire le texte de la proclamation) et prit le nom officiel de république d'Irlande; les deux langues officielles devinrent alors l'irlandais et l'anglais. La Loi de la république d'Irlande (Republic of Irland Act) de 1948 supprima définitivement tout lien constitutionnel avec le Royaume-Uni. Mais l'Irlande du Nord, majoritairement de religion protestante, continua d'être rattachée au Royaume-Uni. Au moment de la déclaration de l’indépendance, seulement 2 % des Irlandais parlaient encore l’irlandais tout en étant bilingues, 98 % des autres ne parlaient plus qu’anglais.
Au cours des années soixante, les Irlandais entreprirent des campagnes de «désanglicisation» en prenant pour modèle le Cymdeithas yr laith Gymraeg («Société pour la langue galloise»). L'un des slogans les plus fréquents était «Bás don Béarla»» («À bas l'anglais»), tandis que de nombreux panneaux de signalisation en anglais étaient barbouillés de vert (la couleur de l'Irlande). La campagne connut beaucoup de succès, à tel point que le gouvernement créa une radio officielle émettant uniquement en irlandais: Raidio Gaeltachta (1972).
Depuis lors, le gouvernement a élaboré diverses mesures pour valoriser la langue irlandaise, mais les résultats attendus se font encore attendre. Aujourd’hui, l’irlandais est l’une des langues mineures de l’Europe, peut-être en voie d’extinction. Comment expliquer une telle situation?
4 Le statut de l’irlandais
Après plus d’un demi-siècle d’indépendance, la quasi-totalité de la population de la république d’Irlande parle encore l’anglais comme langue maternelle, l’assimilation n’ayant pas été enrayée. Moins de 2 % des Irlandais parlent l’irlandais (tout en étant bilingues) comme langue maternelle, ce qui correspond à la proportion des celtophones avant l’indépendance.
D’ailleurs, les celtophones résident toujours dans six comtés du Gaeltacht (la celtophonie), situés le long du côté ouest du littoral: les comtés de Donegal, Galway, Kerry, Cork et une partie des comtés de Waterford et Wexford. Bref, dans un cas comme dans l’autre, rien ne semble avoir changé en Irlande, avant comme après l’indépendance! Pourtant, quelque chose a changé. Près du tiers de tous les Irlandais affirment parler l’irlandais comme langue seconde et disent appuyer tous les moyens qui contribuent à la promotion de leur langue nationale. Autrement dit, la langue irlandaise est passée du statut de maternelle pour moins de 2 % de la population à celui de langue seconde pour plus de 40 % de la population.
C’est la Constitution de 1948 de la république d’Irlande qui a défini le statut de la langue irlandaise et lui a rendu son caractère d’officialité. Cette contrainte constitutionnelle résulte d'une volonté politique visant à éviter la disparition de l'irlandais, disparition qui, en 1948, apparaissait inéluctable sans cette disposition de l'article 8 qui déclarait que «la langue irlandaise, en tant que langue nationale, est la première langue officielle» et que «la langue anglaise est reconnue comme seconde langue officielle».
En réalité, il aurait été tout simplement impossible de déclarer l’irlandais seule langue officielle de la République, puisque qu’une quantité infime de la population (1,1 %) parlait encore cette langue celtique. Le nouvel État a tenu à proclamer le caractère symbolique de la préséance de l’irlandais (1,2 %) sur l’anglais (95 %) en pensant renverser ainsi le cours de l’histoire: ressusciter l’irlandais, une langue en voie d’extinction, en l’associant à la puissance d’un État. Est-ce que l’Irlande a été capable de faire avec l’irlandais ce que l’État d’Israël a pu faire avec l’hébreu? Quoi qu’il en soit, la république d'Irlande est donc le seul État de l’Union européenne qui ait comme première langue officielle une langue minoritaire.
Cela dit, le Parlement irlandais (l’Oireachtas) a approuvé, le 14 juillet 2003, le texte du projet de loi sur l’égalité des langues officielles. La loi porte le nom de Loi sur les langues officielles de 2003, plus précisément Official Languages Act 2003 (anglais) ou Acht na dTeangacha Oifigiúla (irlandais). Cette loi est destinée à fixer une base juridique pour les deux langues officielles, l’irlandais et l’anglais. En ce sens, elle garantit aux citoyens le droit d’être servis dans les deux langues, détermine un seuil minimal pour l’utilisation de l’irlandais et crée une commission pour veiller à l’application de la loi. Cette loi était considérée comme nécessaire parce que les autres moyens utilisés jusqu'à présent ont tous échoué; les mesures prises dans les années quatre-vingt-dix n'ont pas été couronnées de succès. C'est pourquoi, à moins d'assurer une base législative sur la prestation des services en langue irlandaise, le gouvernement ne croyait pas dispenser un service satisfaisant.
La loi précise que l'État est le grand responsable de la protection de la langue irlandaise. La loi linguistique devait satisfaire à trois besoins principaux si l'on désire que la politique linguistique soit couronnée de succès:
1) la publication de brochures et de formulaires gouvernementaux en langue irlandaise ou bilingues;
2) des services de spécialistes dans les langues afin de desservir la communauté parlant irlandais;
3) des services adaptés aux besoins spécifiques, comme des structures et des établissements dans des secteurs tels que l’éducation, les médias et la planification linguistique.
L’objectif serait surtout de soutenir par des moyens concrets le développement de la langue et non simplement des mesures symboliques. Néanmoins, le loi n'oblige personne à parler l'irlandais, car il s'agit de mesures incitatives. Elle prévoit également la création d'un poste de commissaire aux langues officielles (un médiateur) pour traiter des plaintes du public quant aux services offerts en irlandais. De plus, un système approprié de pénalités est prévu.
5 La politique linguistique irlandaise
La politique linguistique de la république d’Irlande vise à réintroduire formellement et juridiquement l’irlandais, la langue nationale, dans des domaines où il avait été évincé pendant plus de trois siècles. Toutefois, le gouvernement irlandais devait tenir compte du fait que l’irlandais est la langue maternelle d’une infime partie de la population et que la quasi-totalité des citoyens ne parlent que l’anglais. De plus, la politique linguistique ne peut ignorer que l’irlandais est la première langue officielle de l’État, ce qui correspond au caractère symbolique et identitaire de la langue irlandaise.
5.1 Le statut des langues
Ce caractère symbolique de l’irlandais était déjà proclamé à l'article 8 de la Constitution de 1948, en tant que «langue nationale» et «première langue officielle», l'anglais étant reconnue comme «seconde langue officielle».
Article 8
1) L'irlandais, en tant que langue nationale, est la première langue officielle.
2) L'anglais est reconnu comme seconde langue officielle.
3) Pourtant, l'usage exclusif d'une des deux langues mentionnées ci-dessus peut être prévu dans un ou plusieurs buts officiels, aussi bien dans l'État tout entier que dans l'une de ses parties.
L'article 2 de la Loi sur les langues officielles de 2003 reprend les mêmes termes:
Article 2
[...]
«Les langues officielles» désignent l’irlandais (la langue nationale et la première langue officielle) et l’anglais (la seconde langue officielle), tels que stipulés à l’article 8 de la constitution;
5.2 Les langues de la législature
L'article 254 de la loi constitutionnelle de 1948 prévoyait l'usage des deux langues officielles au Parlement. Les lois doivent être rédigées et promulguées en irlandais et en anglais, conformément à l’article 25 de la Constitution:
Article 25
[...]
4.3) Chaque projet de loi sera signé par le président dans le texte dans lequel il aura été adopté ou sera considéré comme ayant été adopté par les deux Chambres de l'Oireachtas; si un projet de loi est ainsi adopté ou est considéré comme ayant été adopté dans les deux langues officielles, le président signera le texte de ce projet de loi dans chacune des langues.
4.4) Lorsque le président signe le texte d'un projet de loi dans une seule langue officielle, une traduction officielle doit être publiée dans l'autre langue officielle.
4.5) Dès que possible après la signature et la promulgation d'un projet de loi à titre de loi, le texte de cette dernière, signé par le président, ou si le président en a signé le texte dans les deux langues officielles, les deux textes, devront être enregistrés au greffe de la Cour suprême et le texte ou les deux textes ainsi enregistrés constitueront une preuve de l'authenticité des dispositions d'une telle loi.
En cas de conflit d’interprétation entre les versions irlandaise et anglaise, le texte irlandais prévaudra:
Article 25
4.6) En cas de conflit entre les textes d'une loi enregistrée en vertu du présent article dans les deux langues officielles, le texte de la langue nationale fera foi.
Dans la Loi sur les langues officielles, ce sont les article 6 et 7 qui prévoient l'usage des deux langues au Parlement :
Article 6
Usage des langues officielles dans les Chambres de l’Oireachtas
1) Tout membre de l’une des Chambres de l’Oireachtas a le droit d’utiliser l’une ou l’autre langue officielle lors de toute délibération et de toute autre procédure dans la Chambre ou d’un comité de cette Chambre, un comité conjoint des deux Chambres ou un sous-comité d’un tel comité ou comité conjoint.
2) Une personne qui comparait devant l’une des Chambres de l’Oireachtas ou devant un comité ou un comité conjoint ou un sous-comité, tel que susmentionné, a le droit d’utiliser l’une ou l’autre langue officielle.
3) Tout rapport officiel sur les délibérations et les autres procédures des Chambres de l’Oireachtas doit être publié dans chacune des langues officielles, mis à part le fait que les contributions des personnes physiques (verbales ou écrites) dans l’une ou l’autre langue officielle ne puissent être publiées que dans la langue utilisée par l’auteur.
Article 7
Lois de l’Oireachtas
Dans les plus brefs délais après l’adoption de tout texte législatif de l’Oireachtas, ledit texte doit être imprimé et publié simultanément dans chacune des langues officielles.
Les deux langues officielles, l’irlandais et l’anglais, sont donc admises dans les débats parlementaires, mais, étant donné que l’irlandais constitue pour une minorité des députés une simple langue seconde, l’anglais demeure nettement prédominant dans les deux Chambres de l'Oireachtas.
L'article 18 de la Loi sur les langues officielles prévoit des obligations linguistiques pour l'élection des membres du Sénat à partir de la liste des candidats:
Article 18
Sénat
7.1) Avant chaque élection générale des membres du Sénat qui sont élus à partir des listes de candidats, cinq groupes de candidats doivent être prévus selon les dispositions fixées par la loi et contenant respectivement les noms des personnes ayant une connaissance et une expérience pratique des intérêts et services suivants, à savoir :
i) la langue et la culture nationale, la littérature, les arts, l'éducation et les intérêts professionnels tel qu'il peut être défini par la loi, en conformité avec la loi pour les fins de la liste de candidats;
Enfin, il n’y a pas de système de traduction simultanée dans les deux Chambres du parlement. Cela signifie que les députés et sénateurs doivent, théoriquement du moins, connaître les deux langues. En réalité, l’irlandais est si peu employé que le problème se présente rarement. Tous connaissent l’anglais, et une minorité seulement comprend l’irlandais. Il suffit d’attendre poliment que le parlementaire celtophone – sûrement un nationaliste – ait fini son exposé pour passer à autre chose! Cela dit, les deux versions d'une loi doivent être publiées simultanément.
5.3 Les tribunaux
Dans toutes les cours de justice du pays, l’irlandais et l’anglais sont les langues autorisées. L'article 8 de la Loi sur les langues officielles prévoit des mesures pour pouvoir utiliser l'une ou l'autre des deux langues officielles (au choix):
Article 8
Administration de la justice
1) Toute personne physique peut utiliser l’une ou l’autre langue officielle dans tout plaidoyer ou tout document émis par un tribunal.
2) Tout tribunal ayant une instance devant lui, doit s’assurer que toute personne physique qui comparait ou témoigne est entendue dans la langue officielle de son choix, et qu’en conséquence, elle ne sera pas désavantagée en n’étant pas entendue dans l’autre langue officielle.
3) Dans le but d’assurer que nul n’est mis en désavantage, tel que mentionné ci-dessus, le tribunal peut demander de prendre les dispositions qu’il juge appropriées, pour faire l’interprétation simultanée ou consécutive de l’instance judiciaire d’une langue officielle à l’autre.
[...]
Le juge doit rendre sa sentence en anglais (pour être bien compris) et en irlandais (la première langue de l’État). Dans la réalité, il est extrêmement rare qu’un procès se déroule entièrement en irlandais. Si un témoin ou un défendeur demande à la cour le droit d'utiliser l'irlandais, il est obligatoire d’accéder à sa demande, même si cette demande peut entraîner des retards parfois considérables dans le traitement de l'affaire; c’est notamment le cas lorsqu’un juge ou un avocat de l'une des parties ne parle pas couramment l’irlandais. La cour ne fournit jamais d’interprètes officiels.
En fait, les seuls procès à avoir lieu en irlandais impliquent généralement un militant nationaliste désireux d’utiliser quelques phrases en irlandais afin de manifester son caractère identitaire. Ensuite, tout le monde passe à l’anglais.
Pourtant, il existe une loi favorisant les avocats désirant poursuivre leur carrière en utilisant l'irlandais: la Loi sur les praticiens du droit (langue irlandaise) de 2008.
5.3 L'Administration gouvernementale
La Loi sur l'administration locale 2001 et la Loi sur les langues officielles de 2003 régissent l'emploi des langues dans l'Administration. Le droit du public à utiliser l'irlandais lorsqu'il s'adresse aux autorités publiques est protégé par la Constitution. Le chapitre III (art. 9 à19) de la Loi sur les langues officielles est consacré au bilinguisme dans l'Administration publique. L'article 9 précise ce qui suit:
Article 9
[...]
2) Lorsqu’une personne communique à l’écrit ou par courrier électronique dans une langue officielle avec un organisme public, ce dernier doit répondre dans la même langue.
3) Lorsqu’un organisme public communique par écrit ou par courrier électronique avec le grand public ou une catégorie du grand public afin de leur fournir des informations, l’organisme doit s’assurer que la communication est en irlandais, ou en anglais et en irlandais.
L'article 10 de la même loi précise quels sont les documents soumis au bilinguisme écrit:
Article 10
Obligation des organismes publics de publier certains documents dans les deux langues officielles simultanément
Nonobstant tout texte législatif, les documents suivants produits par un organisme public ou sous son autorité (autre qu’un organisme, organisation ou groupe prescrits en vertu de règlements aux fins de l’alinéa (b) du paragraphe 1 (5) de la première annexe) doivent être publiés par l’organisme dans chacune des langues officielles simultanément.
(a) tout document énonçant des projets de politique publics;
(b) tout rapport annuel;
(c) tout état financier ou compte vérifié;
(d) tout compte-rendu de stratégie devant être préparé en vertu de l’article 5 de la Loi sur la gestion de la fonction publique de 1997; et
(e) tout document d’une catégorie ou description prescrite pour un temps déterminé, avec l’accord du ministre des Finances et tout autre (s’il y a lieu) ministre du gouvernement que le ministre des Finances juge approprié, en tenant compte des fonctions de l’autre ministre, et étant un document d’une catégorie ou description qui, de l’avis du ministre, est d’intérêt public.
On comprendra pourquoi toute l’administration gouvernementale doit être bilingue, les fonctionnaires devant d’ailleurs réussir un examen de maîtrise de l’irlandais, du moins c'était le cas jusqu’en 1999. Depuis quelques années, la maîtrise de l’irlandais n'est cependant exigée que pour un petit nombre de postes dans les services publics. L'obligation de connaître l'irlandais concerne les organismes qui s'occupent directement de la politique linguistique irlandaise dans le Gaeltacht, les écoles et les médias.
Photo: François Gauthier
Désormais, le gouvernement oblige de tout service administratif la présence d'au moins un fonctionnaire celtophone (irlandophone).
Les communications orales se font généralement en anglais et rarement en irlandais, et les documents écrits sont généralement bilingues (irlandais-anglais). Le bilinguisme des services gouvernementaux reste plus symbolique que nécessaire pour la majorité de la population, car, dans les faits, l'anglais est utilisé presque exclusivement dans tous les milieux gouvernementaux et dans toutes les administrations publiques; il semble qu'il n'existe pas non plus de réelle égalité d'accès des services à l'endroit des celtophones (locuteurs parlant l’irlandais). On peut même affirmer que l'insistance d’un citoyen à exiger l’irlandais de la part des organismes gouvernementaux pourrait aller jusqu’à entraîner de longs retards dans le traitement de son dossier.
Dans l'affichage public et la papeterie gouvernementale, la Loi sur les langues officielles permet au Ministre responsable de l'application de la loi d'intervenir par règlement les cas où le bilinguisme est exigé:
Article 9
Obligation des organismes publics d’utiliser les langues officielles sur la papeterie officielle
1) Le Ministre peut prévoir par règlement que les annonces verbales (en direct ou enregistrées) faites par un organisme public, les en-têtes de la papeterie utilisée par un organisme public, le contenu et la disposition de toute affiche ou annonce faite par un tel organisme soient, dans la mesure stipulée, en irlandais ou en anglais et en irlandais, et des dispositions différentes peuvent être édictées sur des catégories d’organismes, d’annonces verbales, de papeterie, d’affiches ou d’annonces différentes.
Afin de satisfaire aux exigences de la loi constitutionnelle, les inscriptions sur les édifices gouvernementaux sont, la plupart du temps, bilingues. En ce qui concerne les édifices municipaux et la signalisation routière, des normes nationales sont définies par la loi, mais l'application de celle-ci est laissée aux municipalités («local authorities»). Toutes les inscriptions doivent être bilingues dans le cas des édifices municipaux, des noms de rues et des toponymes; l'usage est de placer les mots anglais au dessus des mots irlandais. Les panneaux routiers sont bilingues, sauf dans le Gaeltacht où ils sont unilingues irlandais. Par ailleurs, la réglementation n’est pas toujours appliquée avec rigueur, car certaines municipalités présentent un visage résolument unilingue anglais. Dans la publicité commerciale, le bilinguisme est de plus de plus fréquent, y compris dans les grandes villes comme Galway.
- Le commissaire aux langues officielles
Par ailleurs, le chapitre IV (art. 20 à 30) prévoit la création du poste de commissaire aux langues officielles : an coimisiéir teanga. Plus précisément, la loi crée un service du commissaire aux langues officielles (Oifig Choimisinéir na dTeangacha Oifigiúla) et le titulaire du service, connu comme le commissaire aux langues (An Coimisinéir Teanga) est désigné sous le nom de commissaire. Les fonctions du commissaire sont les suivantes:
1) contrôler la conformité des dispositions de la loi dans les organismes publics;
2) prendre les mesures nécessaires pour assurer le respect de la loi par les organismes publics;
3) faire des enquêtes;
4) donner des conseils ou toute autre assistance au public relativement aux droits linguistiques.
- Le Conseil de la langue gaélique
En 1978, le parlement a adopté la Loi sur le Conseil de la langue gaélique ou la Bord na Gaeilge Act. Selon l'article 3 de la loi, la fonction principale du Conseil (Bord na Gaeilge) est de «promouvoir la langue irlandaise et en particulier son usage comme langue vivante et moyen habituel de communication». Le Conseil possède les fonctions générales de développement, de coordination, d'examen et de mesures d'assistance et procédures relatives à l'irlandais. Il peut aussi conseiller un ministre du gouvernement sur toute question relative à l'irlandais et informer, aider et coopérer avec un ministère d'État, un organisme statutaire ou tout autre organisme relativement à cette question.
5.4 L'éducation
C'est le Department of Education and Science (ministère de l'Éducation et des Sciences) qui constitue l'organisme responsable du contrôle et du financement du système d'éducation en Irlande. L'éducation est régie par la Loi sur l'éducation de 1998 (Education Act no. 51 of 1998). Le National Council for Curriculum and Assessment (Conseil national pour les programme d'études et l'évaluation) a développé en 1999 un programme scolaire pour le primaire (Primary School Curriculum). Il existe deux programmes d'études, l'un en anglais et un autre en irlandais (gaélique). Le programme d'études en anglais (English Curriculum) est conçu pour offrir aux enfants un apprentissage linguistique qui intègre la langue orale, la lecture et l'écriture. Quant au programme d'études en gaélique (Gaeilge Curriculum), il est présenté en deux sections distinctes. La première section est prévue pour les écoles d'anglais intermédiaire (English-medium) avec un programme conçu pour permettre aux élèves de développer une compétence de la communication en irlandais et développer leur identité culturelle. La seconde section est réservée pour les écoles du Gaeltacht et les écoles tout-irlandais (all-Irish). Dans ces écoles d'irlandais, le programme d'études est conçu pour que les élèves puissent développer une maîtrise plus grande de la langue nationale. Ce sont les parents qui décident dans quel type d'écoles ils enverront leurs enfants. Ils peuvent même choisir une école privée, une école confessionnelle, un école multiconfessionnelle ou une école non confessionnelle.
L'école primaire publique, qu'elle soit irlandaise ou anglaise, doit contribuer à la réalisation de la politique nationale et des objectifs en ce qui concerne l'extension du bilinguisme dans la société irlandaise et, en particulier, la réalisation d'une plus grand usage de la langue irlandaise à l'école et dans la communauté, comme il est énoncé à l'article 6 de la Loi sur l'éducation de 1998:
Section 6
Every person concerned in the implementation of this Act Objects of Act shall have regard to the following objects in pursuance of which the Oireachtas has enacted this Act:
(a) to give practical effect to the constitutional rights of children, including children who have a disability or who have other special educational needs, as they relate to education; [...]
(h) to contribute to the realisation of national educational policies and objectives;
(i) to contribute to the realisation of national policy and objectives in relation to the extension of bi-lingualism in Irish society and in particular the achievement of a greater use of the Irish language at school and in the community;
(j) to contribute to the maintenance of Irish as the primary community language in Gaeltacht areas;
(k) to promote the language and cultural needs of students having regard to the choices of their parents;
Article 6
Toute personne concernée par la la mise en œuvre des objectifs de la présente loi doit se conformer aux objectifs suivants en vertu desquels l'Oireachtas a promulgué la présente loi :
(a) Donner un effet pratique aux droits constitutionnels des enfants, y compris les enfants qui ont une incapacité ou qui ont d'autres besoins particuliers en éducation, comme ils touche à l'éducation; [...]
(h) Contribuer à la réalisation de la politique nationale et des objectifs en éducation:
(i) Contribuer à la réalisation de la politique nationale et des objectifs en ce qui concerne l'extension du bilinguisme dans la société irlandaise et, en particulier, la réalisation d'une plus grand usage de la langue irlandaise à l'école et dans la communauté;
(j) Contribuer au maintien de l'irlandais comme principale langue communautaire dans les districts du Gaeltacht;
(k) Promouvoir la langue et les besoins culturels des étudiants dans le respect du choix de leurs parents;
Toutes les écoles primaires «anglaises» doivent enseigner l’anglais et l’irlandais dès la première année, et ce, jusqu’à la fin du primaire. Certains élèves peuvent obtenir une exemption pour apprendre l'irlandais; ce sont ceux qui ont passé une période de temps significative à l'étranger ou ceux qui ont des difficultés d'apprentissage. L'anglais est la langue d'enseignement à tous les niveaux, sauf dans le Gaeltacht. Soulignons que l’anglais est la langue maternelle de la quasi-totalité des élèves et l’irlandais leur est enseigné en tant que langue seconde. Cependant, le ministère de l’Éducation a adopté des mesures particulières (moins d’anglais) dans les districts celtophones du Gaeltacht (les six comtés celtophones) où la langue maternelle est l’irlandais, la langue seconde, l’anglais. D’ailleurs, le gouvernement irlandais a toujours pratiqué des politiques préférentielles dans les comtés du Gaeltacht parce que c’est là que se jouerait l’avenir de la langue nationale. C'est ce qui explique que dans le Gaeltacht l'enseignement primaire se fait uniquement en irlandais. Mais ce type d'enseignement est également disponible dans le reste du pays.
Officiellement, aucune langue étrangère n'est enseignée au niveau primaire, mais un nombre croissant d'écoles primaires dispensent des programmes où l’on enseigne une langue étrangère. Depuis 1997, certaines langues étrangères sont enseignées en 5e et en 6e année: le français, l'allemand, l'espagnol ou l'italien.
Au secondaire, l’enseignement de l’irlandais comme langue seconde devient facultatif, il peut être remplacé par le français, l’allemand ou toute autre langue. Néanmoins, près des trois quarts des usagers actuels de l'irlandais ont suivi un enseignement post-primaire et près de la moitié d'entre eux avait suivi les cours du niveau d'enseignement supérieur en irlandais.
Ainsi, tous les enfants irlandais continuent d’apprendre l'irlandais à l'école primaire et parfois même au-delà. Bien que beaucoup d’enfants consacrent jusqu’à 13 ans d’études à l’apprentissage de l’irlandais, force est de constater que les programmes scolaires ne produisent généralement pas d'usagers actifs très compétents en irlandais.
Dans les universités, les cours sont généralement dispensés en anglais, mais certains professeurs peuvent donner leur cours en irlandais, notamment à l’Université de Galway.
À l’été de 1999, le ministre de l’Éducation a aboli le test obligatoire d’irlandais pour les professeurs du secondaire; ce test avait été instauré en 1921. Dorénavant, les professeurs qui n’ont pas besoin d’utiliser l’irlandais dans leur travail sont exemptés de cet examen, ce qui signifie que les candidats à l’enseignement secondaire de Grande-Bretagne, d’Irlande du Nord ou d’ailleurs pourront maintenant occuper des postes en république d’Irlande. Cette mesure, qui n’a pas nécessairement renforcé l’usage du gaélique depuis 1921, a été saluée par les syndicats comme «éminemment raisonnable».
5.5 Le monde des affaires
Dans la vie économique, l’anglais a assuré depuis longtemps sa suprématie. La loi irlandaise ne touche pas le secteur privé. Par conséquent, la plupart des enseignes commerciales et des placards publicitaires restent en anglais, le bilinguisme étant rare. Certains placards publicitaires peuvent être parfois rédigés seulement en irlandais; il s'agirait principalement de publicité destinée aux dames. Dans l'ensemble, la république d'Irlande présente un visage anglais, sauf dans les districts celtophones du Gaeltacht où le gouvernement a adopté des mesures particulières pour favoriser l’irlandais. Ainsi, dans l'affichage commercial, il y a un pourcentage élevé d'affiches unilingues irlandaises et les affiches bilingues demeurent plus fréquentes que les unilingues anglaises. La situation de la langue de l'affichage en république d'Irlande montre bien la grande faiblesse de l'irlandais. Si ce n'était des lois, l'irlandais serait complètement invisible dans le paysage de l'Irlande.
5.6 Les médias
Enfin, dans le domaine des médias, prévaut encore le même caractère symbolique de l’irlandais. On ne compte aucun quotidien en irlandais, mais The Irish News contient chaque jour un article en irlandais et The Irish Times, un chaque semaine. Il existe quelques revues mensuelles en irlandais, les plus importantes étant Comhar et Feasta.
Il existe une radio locale, Raidio na Gaeltachta, qui diffuse exclusivement en irlandais (quatre-vingts heures par semaine) et un réseau de télévision diffusant 5 % de ses émissions en irlandais, soit cinq heures par semaine pour un total de 130 heures. Avec la création, le 31 octobre 1996, une chaîne de télévision dédiée à l'irlandais, la Teilifís na Gaeilge (TG4), diffuse jusqu'à quatre heures par jour d'émissions en irlandais. Toutefois, cette seconde chaîne est beaucoup moins populaire que la première et son auditoire est peu important. La Loi sur la radiodiffusion de 2001 régit la Teilifís na Gaeilge, mais la Loi sur la radiodiffusion de 2009 prévoit des émissions et des productions en irlandais. L'article 66.9 prescrit que la «Broadcasting Authority of Ireland» (l'Autorité) doit tenir compte des émissions en langue irlandaise, ainsi qu'à sa culture:
Section 66
9) In carrying out its duties under subsections (7) and (8) the Authority shall have due regard to programme content which:
(a) is in the Irish language,
(b) relates to Irish culture and life,
(c) concerns Irish music, drama and entertainment,
(d) is news, current affairs or documentary,
(e) is in any other category identified by the Authority and which the Authority deems is worthy of maintenance and preservation.
Article 66
9) L'Autorité, dans l'exercice de ses fonctions et en vertu des paragraphes 7 et 8, tient dûment compte du contenu des programmes qui:
(a) sont en irlandais;
(b) se rapportent à la culture et la vie irlandaise;
(c) portent sur la musique, le théâtre et le divertissement irlandais;
(d) des nouvelles, de l'actualité ou des documentaires;
(e) sont dans une autre catégorie identifiée par l'Autorité et sont jugés par l'Autorité dignes de soutien et de préservation.
Évidemment, compte tenu du faible nombre des locuteurs de l'irlandais, le nombre d'heures de diffusion en irlandais apparaît comme raisonnable, mais il s'agit davantage d'une politique identitaire, car au plan économique le jeu n'en vaut guère la chandelle.
6 Les résultats de la politique linguistique
Les divers gouvernements qui se sont succédé depuis l'indépendance n'ont pas ménagé leurs efforts pour promouvoir la langue irlandaise dans le pays. Depuis 1958, le gouvernement irlandais a créé diverses commissions d’études pour évaluer la situation de l’irlandais. En 1965, un rapport de 260 recommandations sur la restauration de la langue a été publié. Le rapport a donné un portrait dramatique de l’usage de l’irlandais dans la population. Ainsi, parmi les 30 % d’Irlandais qui disaient savoir l’irlandais, les deux tiers de ceux-ci affirmaient ne jamais l’utiliser, soit par manque de pratique, soit par peur de paraître ridicule. Ceux qui disaient avoir utilisé l’irlandais l’ont fait ni à la maison ni à l’école, mais au travail. N’oublions que certains organismes, dont le gouvernement, exigent la connaissance de l’irlandais comme condition d’embauche.
Dans l'ensemble, les résultats de la politique linguistique semblent décevants, car l’emploi de l’irlandais comme langue nationale est resté symbolique et le nombre des locuteurs de l’irlandais comme première langue n’a pas augmenté. De plus, parmi ceux qui disent savoir l’irlandais comme langue seconde (environ 40 % de la population), les deux tiers ne se sentent pas à l’aise dans cette langue. On peut se demander pourquoi un peuple qui a tellement lutté pour son indépendance a-t-il abandonné si facilement la langue qui fait partie de son identité? Pourquoi l’Irlande n’a-t-elle pas eu avec l’irlandais le même succès que l’État d’Israël avec la restauration l’hébreu ou même la Catalogne en Espagne avec la normalisation du catalan, voire le Québec avec le français?
6.1 L'attitude des Irlandais envers leur langue
À l’échelle nationale, les Irlandais appuient toutes les politiques de promotion linguistique à l’égard de l’irlandais à la condition qu’elles ne désavantagent pas les non-celtophones. La plupart des Irlandais favorisent l’apprentissage de la langue nationale à l’école à la condition qu’elle ne soit pas une matière obligatoire. Tous les Irlandais sont d’accord pour connaître la langue irlandaise, mais ils sont contre l’obligation de l’utiliser. Une majorité des Irlandais est contre l’utilisation de l’irlandais à des fins de favoritisme, de coercition ou de discrimination positive.
Évidemment, l’un des problèmes provient du fait que trop peu d’Irlandais sont capables de s’exprimer en irlandais et que, de toute façon, entre locuteurs d’une langue seconde, il est plus facile de passer à la langue première (l'anglais). En réalité, l’absence d’unilingues celtophones favorise la non-utilisation de l’irlandais. Et celle-ci entraîne le manque de pratique, la peur du ridicule, l'absence d’occasions propices et, en bout de ligne, le stress. Or, en situation de «stress linguistique», c’est toujours la langue dominante (l’anglais) qui y gagne, tant il est vrai qu’une langue fonctionne aux dépens d’une autre.
Il est peut-être trop tôt pour prédire la disparition prochaine de l’irlandais, mais les moyens mis en œuvre jusqu’ici ont tous échoué. Reste le rêve d’une Irlande gaélique par lequel se laissaient bercer les nationalistes à la fin du siècle dernier. Il faudra trouver autre chose, notamment par le moyen de la coercition, mais celle-ci ne fonctionne que si la population y est favorable. En tout cas, il convient de tirer quelques leçons de «l’échec irlandais».
6.2 Les leçons de «l’échec irlandais»
D’abord, il faut retenir que ce ne sont pas les beaux discours, les grands congrès nationaux, les grandes campagnes de promotion linguistique, les grands sentiments axés sur l’identité nationale qui assurent la survie d’une langue. Rien à ce sujet ne peut modifier le comportement linguistique des individus!
De plus, même si c’est un peu décevant de le constater pour les nationalistes, la souveraineté politique n’assure pas automatiquement la survie linguistique. Or, là aussi, l’État irlandais n’a pas réussi à contrôler le comportement interpersonnel dont dépend le succès d’une langue. À l’opposé, l’État d’Israël a
« Malgré les avancées spectaculaires du basque au sein de la Communauté autonome du pays basque, on constate que l’érosion de la langue basque face au rouleau compresseur du castillan (et du français en France) se poursuit encore. En effet, à peine le quart des adultes le parle plus ou moins, et peu de personnes peuvent l'écrire correctement. Même si le basque est enseigné dans les écoles, il n'en demeure pas moins que le castillan en Espagne continue généralement d'être la langue commune du plus grand nombre. »
Source : Voir le site
Plutôt impressionnant Mr Hazo! La France a seulement quelques petits ajustements de routine à réaliser et ne devrait pas avoir grand-chose à envier à votre système.
Pensez donc! Le phare culturel de l'humanité et de l'universalité ne peut faire moins que ce qui se fait en Israël!
G. Kerouanton veut probablement parler du plus ancien dictionnaire breton imprimé (Ar C'hatolikon / Le Catholicon, publié à Landreger/Tréguier. Le site www.catholicon.net est remarquablement précis à ce sujet), qui effectivement est antérieur, mais de quelques années seulement, au premier dictionnaire imprimé français.
Pour ce qui est des premières traces écrites, là encore le breton (manuscrit de Leyde, au Pays-Bas) devance, le français (texte du serment de Strasbourg, du reste à peu près incompréhensible par un non-spécialiste).
Ces données n'ont rien à voir avec un quelconque débat politique contemporain, elles appartiennent à la grande Histoire de la Bretagne et de l'Europe.
Tout ce que j'ai écrit concernant le français en Afrique est juste. Et ce ne sont pas vos commentaires stupides qui contredisent mes affirmations. Parlez du fond au lieu de vous émouvoir ou de vous amuser.
La Belgique et l'Espagne sont des exemples qui montrent que la coexistence de diverses communautés linguistiques dans un même pays peut être difficile voir violente. Pour la Suisse, tout n'est pas paisible non plus mais au moins ils sont d'accord pour gérer des banques... Etant en couple mixte français/chinois avec enfant, il n'y a pas de bilinguisme intégral possible car cela dépend de l'environnement. Habitant en France, si mes enfants parlent le chinois, ils sont avant tout francophones car l'environnement est francophone. Le chinois c'est un peu à la maison, et une fois l'an pendant les vacances en chine. Ils ne maitrisent pas suffisamment cette langue pour l'écrire/la lire correctement (ils suivent pourtant des cours en école chinoise une fois par semaine depuis des années).
Mais direz-vous c'est juste un exemple...
On peut dire aussi que toutes traditions ne servent à rien, c'est pareil, même panier. Et on peut aller très loin sur l’existence de l'espèce humaine dans l'univers.
Je trouve ces paroles très grotesques et peu constructives.
Pour moi, la langue bretonne est la langue de mes ancêtres, elle représente l'endroit d'où je viens. Même si je ne la parle pas, je regrette de ne pas avoir eu l'occasion de l'apprendre enfant, et je compte l'apprendre dans le futur.
Tout le monde ne peut pas comprendre ceci apparement, je suis désolé pour vous.
J'ai bien aimé cette démarche car nombre de fanatiques de la langue française défendent des arguments contre le breton qui sont exactement les mêmes qu'on peut appliquer au français.
Si une langue n'a pour vocation que de servir à communiquer avec le reste du monde, alors en effet abandonnons le français, apprenons tous l'esperanto, l'anglais ou le chinois.
Un petit poème inutile pour la route :
«Karantez vro» lyrics:
E korn va c’halon zo ur gleizenn
’Baoe va yaouankiz he dougan
Rak siwazh, an hini a garen
Na gare ket ’r pezh a garan
Eñ na gare nemet ar c’hêrioù
Ar morioù bras, ar Broioù pell
Ha me ne garan ’met ar maezioù
Maezioù ken kaer va Breizh-Izel !
Ret ’voe dibab ’tre div garantez
Karantez-vro, karantez den
D’am bro am eus gouestlet va buhez
Ha lez’t da vont ’n hini ’garen
Biskoazh abaoe n’am eus en gwelet
Biskoazh klevet keloù outañ
Ur gleizhenn em c’halon zo chomet
Pa ’gare ket ’r pezh a garan.
Pep den a dle heuilh e Donkadur
Honnezh eo lezenn ar Bed-mañ
Gwasket ’voe va c’halon a-dra-sur
Pa ’gare ket ’r pezh a garan
Dezhañ pinvidigezh, enorioù
Din-me paourentez ha dispriz
Met ’drokfen ket evit teñzorioù
Va Bro, va Yezh ha va Frankiz !
Ca y est la bête est enfin sortie de son trou (à rat?), elle assène un tas d'arguments tous éculés pour nous faire comprendre que le Breton cela ne sert à rien. M. Vernet, je vous mets au defi de pouvoir parler une autre langue que le français et comme on doit utiliser une langue utile commençons par l'anglais, cela ne pose aucun problème. Quant à vos chimères ou délires paranoïdes, sachez que le propre d'une langue est d'être partagée et parlée par un minimum de gens. Si on ne recommence pas la reconquête linguiste du Breton, que proposez-vous ? RIEN bien sûr comme tout bon jacobin quis se respecte.
Sachez qu'en Bretagne, on a suffisamment mangé de votre soupe et que maintenant c'est fini ! Ar jakobined ... er maez !!!
Nowadays, learning french means a TOTAL loss of time.
Save your time, learn german (quite useful in EU), english (useful all over the world), chinese (to prepare the future).
Even if some african countries continue learning french, they will shift for english or chinese.
For us Breton, what the matter to speak french or english? The Wesh, our cousins, already speak english!
So parents, if you want your children to find a good job : Speak english to your children!
But teach 'em breton as well, to remind them who they are!
Quand a ceux qui parlent de l'inutilité de la langue Bretonne ,
Que font-ils donc a parler Français ?
Pourquoi sont-ils encore en France d'ailleurs, pays sans avenir , ne devrais-ils pas en toute logique envoyez leurs enfants en chine afin de préparer le futur ? :)
Le Breton fait clairement parti du patrimoine Breton,
patrimoine mis a mal par la République Française.
Sans tomber dans l'extrémisme , il est plus que normal que cette même France répare ce qu'elle a si bien détruit.
Entre juger une langue inutile, et prôner le tri des individus jugé utile, il n'y a vraiment qu'un pas ,
et je suis déçu au plus haut point de voir qu'en 2011 , certains arrivent encore réciter par cœur le préchi précha ayant suivis la fin de la première guerre mondiale ...
Quand a ceux qui parlent de l'inutilité de la langue Bretonne ,
Que font-ils donc a parler Français ?
Pourquoi sont-ils encore en France d'ailleurs, pays sans avenir , ne devrais-ils pas en toute logique envoyez leurs enfants en chine afin de préparer le futur ? :)
Le Breton fait clairement parti du patrimoine Breton,
patrimoine mis a mal par la République Française.
Sans tomber dans l'extrémisme , il est plus que normal que cette même France répare ce qu'elle a si bien détruit.
Entre juger une langue inutile, et prôner le tri des individus jugé utile, il n'y a vraiment qu'un pas ,
et je suis déçu au plus haut point de voir qu'en 2011 , certains arrivent encore réciter par cœur le préchi précha ayant suivis la fin de la première guerre mondiale ...
Cette affirmation est complètement ridicule. En effet, le français est bien évidemment indispensable en France, tant pour communiquer avec les gens que pour lire les documents officiels. Quant au français à l'international, pour répondre à Étienne, il est également très utile vu que c'est la deuxième langue enseignée dans le monde après l'anglais. En Chine, par exemple, il a fait une percée fulgurante ces dernières années et est devenu la deuxième langue enseignée dans ce pays :
Voir le site
De même, c'est une des langues les plus dynamiques du monde car, comme je l'ai déjà mentionné, il comptera 700 millions de locuteurs dans le monde en 2050 :
Voir le site
Parler du français comme d'une langue dépassée, comme le font certains dans ce forum, est donc une aberration. Le français est clairement très utile. Il n'en est malheureusement pas de même pour le breton. On peut le déplorer mais c'est la réalité. Le breton n'a aucune utilité économique (aucune entreprise ne le demande) et aucune utilité sociale (tout le monde parle le français). Vociférer ne changera pas cette réalité. D'ailleurs, cela s'applique à tous les autres parlers minoritaires de France, qui ont été largement remplacés par le français. Enfin, pour répondre à Ar Vran, je ne suis pas unilingue français. Je parle couramment plusieurs langues. Et d'ailleurs, même si j'étais unilingue français, cela donnerait-il moins de poids à mes arguments ? Personne ne les contredit sérieusement. On me répond simplement « le breton a un intérêt culturel ». Certes, je ne contredis pas cette affirmation, qui s'applique d'ailleurs à n'importe quelle langue, mais cela n'invalide en rien mes propos précédents.
Cette affirmation est complètement ridicule. En effet, le français est bien évidemment indispensable en France, tant pour communiquer avec les gens que pour lire les documents officiels. Quant au français à l'international, pour répondre à Étienne, il est également très utile vu que c'est la deuxième langue enseignée dans le monde après l'anglais. En Chine, par exemple, il a fait une percée fulgurante ces dernières années et est devenu la deuxième langue enseignée dans ce pays :
Voir le site
De même, c'est une des langues les plus dynamiques du monde car, comme je l'ai déjà mentionné, il comptera 700 millions de locuteurs dans le monde en 2050 :
Voir le site
Parler du français comme d'une langue dépassée, comme le font certains dans ce forum, est donc une aberration. Le français est clairement très utile. Il n'en est malheureusement pas de même pour le breton. On peut le déplorer mais c'est la réalité. Le breton n'a aucune utilité économique (aucune entreprise ne le demande) et aucune utilité sociale (tout le monde parle le français). Vociférer ne changera pas cette réalité. D'ailleurs, cela s'applique à tous les autres parlers minoritaires de France, qui ont été largement remplacés par le français. Enfin, pour répondre à Ar Vran, je ne suis pas unilingue français. Je parle couramment plusieurs langues. Et d'ailleurs, même si j'étais unilingue français, cela donnerait-il moins de poids à mes arguments ? Personne ne les contredit sérieusement. On me répond simplement « le breton a un intérêt culturel ». Certes, je ne contredis pas cette affirmation, qui s'applique d'ailleurs à n'importe quelle langue, mais cela n'invalide en rien mes propos précédents.
30 000, sur 1 300 000 000. Effectivement, c'est une «percée fulgurante».
Grâce au réseau des Alliances Françaises en Chine, le français est de plus en plus le choix de ces jeunes Chinois.«
Qui financent ces »Alliances françaises« ?
L'»exception culturelle", c'est donc bon pour le français, mais pas pour les langues minorées ?
Que fait l'Unesco (qui a son siège à paris-intramuros) ?
Ensuite, ce n'est pas parce que le français est la deuxième langue étrangère apprise en Chine, à égalité avec l'espagnol, que c'est la deuxième langue mondiale !!!! Comme Claude Guéant, vous aimez manipuler des chiffres et les faire mentir !
Pour finir, personne n'a dit que le français était dépassé ou autre, vous l'imaginez complètement. On reprend juste votre argument : «Il y a des langues qui sont plus répandue dans le monde, donc oublions notre langue».
Et qui a écrit le contraire ? Le but n'est pas de dépasser le chinois mais de montrer que le français est une vraie langue d'avenir, qui comptera 700 millions de locuteurs en 2050. Ceci dit, à terme, en 2100, le français pourrait aussi dépasser le chinois en nombre de locuteurs, vu que la population chinoise va commencer à baisser sensiblement dans trois ou quatre décennies (certains disent même deux).
>Ensuite, ce n'est pas parce que le français est la deuxième langue étrangère apprise en Chine, à égalité avec l'espagnol, que c'est la deuxième langue mondiale !!!!
J'ai écrit que le français était la deuxième langue enseignée dans le monde après l'anglais, ce qui est juste.
>Pour finir, personne n'a dit que le français était dépassé ou autre, vous l'imaginez complètement.
C'est ça, j'imagine. Relisez ce qu'a écrit Yann Le Bleiz (mais peut-être ne comprenez vous pas l'anglais).
Bonjour M, pour faire suite aux commentaires précédents que je partage globalement, je suis en revanche en désaccord avec l’argument qui consisterait à opposer la langue française et la langue bretonne sous prétexte que cette dernière est minoritaire. Cela témoigne d’une intolérance voire d’une arrogance que les personnes non françaises reprochent justement aux « Français ». Sachez que même si je suis fier de parler français, je suis également fier de parler le Breton. Pour moi, ces langues ne s’opposent pas, elles sont complémentaires.
En outre, je tiens à vous signaler des erreurs dans votre jugement.
Je ne sais pas d'où vous tenez votre nombre de 700 millions de locuteurs qui parleront français en 2050 car cela me semble venir tout droit de l'institut de la francophonie qui prend ses désirs pour des réalités.
A part le Québec et le restant du Canada francophone, une partie de la Suisse et le sud de la Belgique et le Val d'Aoste, il ne reste que l'Afrique (ex colonies françaises) où le Français a un avenir. Et encore dans ce continent, son avenir sera uniquement dans les pays où il n'existe pas de langue nationale (ex. Côte d'ivoire) car dans les autres pays (ex. Madagascar, Tunisie, même l'Algérie) le français reculera au profil des langues locales (je parle de ces pays par exemple les connaissant bien où la langue qui sert de cohésion sociale est de moins en moins le Français, voire même plus du tout : exemple de Madagascar où vous ne trouvez plus de jeunes de moins de 40 ans sachant parler le français et où quand vous trouvez des jeunes parlant une langue étrangère, cela est généralement l’anglais)
Bien sûr je ne parle pas de l’Indochine où les francophones sont plutôt cinquantenaires en 2011, je doute fort qu'ils soient encore vivants en 2050.
Pour mesurer la perte d’influence du français, aller faire un tour dans les pays voisins et culturellement proches de la France (ex Espagne, Italie) où la jeune génération (les moins de 35 ans) parle l’anglais avec des étrangers (donc les Français francophones). Même si cela peut vous paraître dommage, cela est un fait et je ne suis pas optimiste quant à l’avenir.
Alors parler de 700 millions de francophones en 2050, cela est plus de la chimère que de l’extrapolation sérieuse.
En outre actuellement les estimations sérieuses parlent de 100 millions de locuteurs (personnes pouvant parler le français) pour 2010. Cela ferait une augmentation de 7 fois en moins de 40 ans. Je veux bien croire qu’il existe une explosion démographique en Afrique mais tout de même…
Alors je vous en prie, arrêter d’opposer le français aux autres langues sous prétexte quelles sont minoritaires. Comme le disent certains interlocuteurs précédents, l’histoire nous a enseigné beaucoup de retournement de situation.
Le français est une langue, mais comme une autre. [Point à la ligne.]
Qu'est-ce que cela veut dire, concrètement, de « la réintroduire dans la vie économique et sociale » ? Cela me semble en tout cas très insuffisant. Voyez ce qui s'est passé en Irlande avec l'irlandais.
>Parler breton en 2011 n'est pas plus utile que cela l'a été en 1611.
Je ne suis pas d'accord. À cette époque, personne ou presque ne parlait français à l'ouest de la Bretagne et les parlers bretons étaient donc indispensables pour communiquer. Ce n'est plus du tout le cas en 2011.
>Si nous parlons breton en 2011, ce n'est pas parce que c'est «utile» au sens où vous l'entendez, c'est par esprit national, par patriotisme.
Cette phrase fait vraiment sourire. En effet, les Bretons sont des Français comme les autres et leur patrie est bien sûr la France. De plus, ils sont maintenant tous francophones.
>Nous aussi, comme bientôt l'Ecosse et hier l'Eire, nous prendrons notre destin, et celui de nos langues, en main.
On peut toujours rêver... En effet, si l'Écosse a de fortes chances de devenir indépendante en 2014 et de faire éclater la seule puissance anglophone d'Europe qu'est le Royaume-Uni, la situation en Bretagne est radicalement différente. Autant l'indépendantisme est fort en Écosse et rassemble plus du tiers des électeurs, autant celui-ci est très faible en Bretagne. Contrairement à l'Écosse, la Bretagne n'a ni pétrole, ni gaz et n'a objectivement pas intérêt à se séparer du reste du pays. D'ailleurs, même en Alsace, qui est pourtant bien plus riche que la Bretagne, l'indépendantisme est inexistant.
C'est facile à écrire mais il est très difficile de faire vivre deux langues sur un même territoire sans qu'il y ait assimilation par la langue nationale. On voit bien ce qui se passe en Europe. À ma connaissance, la Catalogne est la seule région d'Europe où la langue minoritaire ne recule pas. Ailleurs, elles semblent décliner partout, lentement certes mais sûrement.
>Je ne sais pas d'où vous tenez votre nombre de 700 millions de locuteurs qui parleront français en 2050 car cela me semble venir tout droit de l'institut de la francophonie qui prend ses désirs pour des réalités.
Cette dernière affirmation est discutable. En effet, le français est en progression constante depuis des décennies dans le monde et je ne vois donc pas pourquoi la prévision de l'OIF ne devrait pas se réaliser :
Voir le site
Quant à votre prévision de 100 millions de locuteurs (personnes pouvant parler le français) en 2010, avez-vous des sources ?
>Et encore dans ce continent, son avenir sera uniquement dans les pays où il n'existe pas de langue nationale (ex. Côte d'ivoire).
Excellente analyse de votre part. Mais nombreux sont les pays où le français est la langue officielle et où il n'existe pas de langue nationale fédératrice. Vous avez cité la Côte d'Ivoire. Il faut y ajouter le Niger, le Tchad, le Congo, la République démocratique du Congo, le Burkina Faso, le Bénin, le Togo et la Guinée. Quant à Madagascar, la Tunisie et l'Algérie, le français ne s'y implante pas en profondeur car il existe une langue fédératrice. Mais le nombre de francophones n'y est pas du tout négligeable. De plus, le français est tellement présent dans ces pays qu'il commence même à devenir langue maternelle, comme c'est le cas au Maroc :
Voir le site
Quant à l'Europe, le français y a de l'avenir car, selon l’institut IW de Cologne, la France supplantera l’Allemagne sur le plan économique au plus tard en 2035, grâce à sa croissance démographique. Cette enquête montre également que la population française devrait atteindre la barre des 78,9 millions d'habitants à l'horizon 2050 alors que celle de l'Allemagne ne dépassera pas 71,4 millions d'habitants:
Voir le site
Dans le même temps, le poids géopolitique de l'anglais en Europe va largement baisser suite à deux événements : tout d'abord, l'éclatement du Royaume-Uni suite à l'indépendance de l'Écosse en 2014 (un référendum est prévu cette année-là) et la perte par les États-Unis du statut de première puissance économique mondiale, qui lui sera ravi par la Chine.
>aller faire un tour dans les pays voisins et culturellement proches de la France (ex Espagne, Italie) où la jeune génération (les moins de 35 ans) parle l'anglais avec des étrangers .
On en reparlera dans vingt ans. Les choses auront certainement beaucoup évolué d'ici-là, comme le suggère le présent message.
Je ne dénie rien du tout. Je dis simplement que ce combat est inutile car toute la Bretagne fonctionne désormais en français et que cette réalité est très difficilement modifiable. Regardez ce qui s'est passé en Irlande : on en a fait cent fois plus pour l'irlandais que ce qu'on fait aujourd'hui pour le breton. On a officialisé l'irlandais, on a rendu son enseignement obligatoire dans les écoles, on l'a promu première langue officielle du pays. Mais tout cela s'est révélé un échec car, dans le même temps, on n'a pas touché au statut de l'anglais et, tout naturellement, les gens ne sont jamais revenus vers l'irlandais et ont continué à vivre en anglais. En Bretagne, c'est la même chose : tout le monde est passé au français et il sera très difficile de revenir en arrière.
>Ce n'est pas parce qu'un pays a été pendant quelques temps sous la dépendance de la France(cf beaucoup de pays d'Afrique noire) que la population va continuer à parler le français majoritairement dans le futur.
Il y a infiniment plus de chances que le français reste langue officielle et se diffuse dans la population que le contraire. Le français en Afrique s'est largement diffusé au cours des dernières décennies, tant en tant que langue maternelle qu'en tant que langue seconde.
>Vous avez fait l'inventaire des pays où le français est en concurrence avec une langue local fédératrice, cela nous amène à vraiment pas beaucoup de pays qui resteront francophones majortairement dans le futur.
Mais non. Que racontez-vous-là ? Je vous ai listé les pays où il n'y avait pas de langue fédératrice sinon le français. De plus, même lorsqu'il y en a une, le nombre de francophones est souvent élevé dans ces pays et il peut même arriver que le français fasse à terme concurrence à la langue fédératrice. C'est flagrant sur Internet : le sites internet malgaches, par exemple, sont presque tous rédigés exclusivement en français. Même chose pour les sites internet algériens. C'est pourquoi il est possible qu'à terme le français s'implante plus en profondeur dans ces pays.
>Et quand bien même si le français soit une langue d'avenir, face à l'anglais, elle continuera à perdre son statut de langue à portée mondiale pour n'être d'un intérêt au niveau régional (France- suisse-Belgique, Québec, certains pays africains).
Cette affirmation est ridicule. Car, en plus d'un nombre de locuteurs qui explose, le français est aussi parlé par la France, qui sera la première puissance économique et démographique de l'Europe dans deux décennies. Quant au « niveau régional », cela fait sourire. Voyez une carte de l'extension de la francophonie : Voir le site
>La langue mondiale de maintenant est l'anglais, c'est tout.
N'importe quoi. 90% de la population mondiale ignore cette langue et elle n'est la langue maternelle que de 7% de la population mondiale. De plus, comme je l'ai déjà écrit, le poids géopolitique de l'anglais va largement baisser suite à deux événements : tout d'abord, l'éclatement du Royaume-Uni suite à l'indépendance de l'Écosse en 2014 (un référendum est prévu cette année-là) et la perte par les États-Unis du statut de première puissance économique mondiale, qui lui sera ravi par la Chine.
>Si l'Ecosse devient indépendante dans le futur, les écossais continueront à parler anglais.
Certes mais le Royaume-Uni éclatera et sera remplacé par de petits États sans poids géopolitique. Les Anglais perdront beaucoup : de la population, des territoires, des ressources et certainement à terme leur siège au Conseil de sécurité de l'ONU. Et on pourra aussi se poser la question dans les institutions européennes : pourquoi continuer à privilégier une langue (l'anglais) qui n'est plus la langue d'une grande puissance européenne ? Et qui, en plus, n'est officielle ni à Bruxelles, ni à Luxembourg, ni à Strasbourg.
L'Afrique anglophone est plus importante d'un point de vue géopolitique, avec l'Afrique du sud, en particulier.
En dehors de trois pays européens, du Québec, et de l'Afrique francophone, il n'est que langue seconde ou troisième, pas langue maternelle, donc sans poid géopolitique. En Chine, il vient après l'anglais.
L'anglais a des positions très forte dans le monde. En Inde, il y a 60 000 000 d'anglophones de langue maternelle, presqu'autant qu'en France !
>Le français ne peut se développer qu'en Afrique francophone, qui n'ont pas un poids géopolitique important.
L'Afrique francophone apportera des centaines de millions de locuteurs du français, ce qui est déjà énorme en soi et augmentera le poids géopolitique du français dans le monde.
>L'Afrique anglophone est plus importante d'un point de vue géopolitique, avec l'Afrique du sud, en particulier.
L'Afrique du sud est loin d'être une grande puissance pour le moment. Ceci dit, votre affirmation n'enlève rien à ce que j'ai affirmé concernant l'Afrique francophone.
>En dehors de trois pays européens, du Québec, et de l'Afrique francophone, il n'est que langue seconde ou troisième, pas langue maternelle, donc sans poid géopolitique.
Cette affirmation est ridicule. Si ajoute les pays européens, le Québec, l'Afrique francophone et l'outre-mer français, cela donne déjà un ensemble énorme, tant du point de vue territorial que démographique. À part l'anglais, aucune langue au monde n'a une diffusion planétaire aussi vaste. Le français est présent sur tous les continents et sur tous les océans. Et son poids géopolitique est largement assuré, tant du point de vue démographique (augmentation constante du nombre de locuteurs) qu'économique (entre autres avec la France qui deviendra la première puissance économique et démographique de l'Europe).
>En Chine, il vient après l'anglais.
Et alors ? Personne n'a jamais affirmé le contraire mais cela ne change rien à mes affirmations précédentes.
>L'anglais a des positions très forte dans le monde.
On en reparlera lorsque le Royaume-Uni aura disparu et que les États-Unis auront perdu leur place de première puissance économique mondiale.
Cette affirmation est ridicule. Si ajoute les pays européens, le Québec, l'Afrique francophone et l'outre-mer français, cela donne déjà un ensemble énorme, tant du point de vue territorial que démographique. À part l'anglais, aucune langue au monde n'a une diffusion planétaire aussi vaste. Le français est présent sur tous les continents et sur tous les océans. Et son poids géopolitique est largement assuré, tant du point de vue démographique (augmentation constante du nombre de locuteurs) qu'économique (entre autres avec la France qui deviendra la première puissance économique et démographique de l'Europe).
Ce sont vos affirmations qui sont ridicules.
D'un point de vue géopolitique, le français est en déclin et ne fait que survivre diificilement à la fin de son empire coloniale.
En Amérique, du nord ou du sud, c'est l'anglais, l'espagnol et le portugais qui ont du poid, le français du Québec essaie simplement de ne pas disparaitre.
En Asie, le poids géopolitique du français est nul, les pays les plus puissants, Japon, Chine, Inde, sont très anglophone, l'Inde, à elle seule, a 60 000 000 de locuteurs anglophones de naissance. La Chine, avec Hong-kong, en a 5 000 000.
En Europe, les pays germanique et surout les pays scandinaves sont aussi très anglophone, sans parler des pays celtiques (en dehors de la Bretagne !, mais ça viendra).
En Afrique, les deux pays les plus puissants sont l'Afrique du Sud et le Nigéria, deux pays anglophones. Et les pays anglophones y sont nombreux.
Quand aux océanrs, certes, beaucoup de poissons parlent français, mais dans l'eau, leur voix ne porte pa très loin.
L'anglais a des positions imprenables, et même une Chine, première puissance du monde, ne parviendra pas à la détroner avec le mandarin. Alors le français !!
Le nombre de locuteurs ne suffit pas a donner du poids geopolitique. Les francophones ne sont présent en nombre qu'en Afrique, mais n'y ont pas plus de poids que les anglophones, et même moins. Et le poids géopolitique de l'Afrique est quasi-nul. Elle peut croitre en population, mais ce sera une population pauvre.
De plus, les français se moquent bien de la francophonie, et seraient incapable de citer un écrivain contemporain :
- Québécois,
- Suisse roman
- Belge (en dehors d'Amélie ...)
- Africain francophone
Vous même en seriez incapable.
La france, intelectuellement parlant, se regarde le nombril, et se désintéresse totalement de ce qui se passe dans les pays francophones, qui n'ont d'ailleurs pas, loin s'en faut, une production intellectuelle qui puissent se mesurer à la production intellectuelle en anglais, qui elle est planétaire.
Concernant la Wallonie, elle n'a Mr Vernet, aucun desir de rejoindre la France, la province de luxembourg penche d'ailleurs beaucoup plus du cote du puissant grand duche voisin que des ardennes francaises en proie a de multiples difficultes.
Concernant le développement économique et démographique de l'Afrique, je vous transmets le texte suivant, très court mais très instructif. Il est intitulé « Le continent africain : un futur géant économique ? » :
Voir le site
Il est mentionné entre autres que :
- la population africaine fera probablement plus que doubler au cours de ces quatre prochaines décennies pour atteindre 2,2 milliards d’individus en 2050, soit presque un quart de la population mondiale.
- En 2033, le PIB africain dépasserait le PIB des ex-pays de l’Est (Russie incluse), puis, en 2039, celui des pays latino-américains ;
- En 40 ans, le PIB africain total devrait augmenter de 600 % et se rapprocher de ceux des régions développées ;
- À horizon 2050, le PIB africain atteindrait 19 286 milliards de dollars PPA 2005 et talonnerait celui de l’Europe des 27 qui s’élèverait à 21 911 milliards de dollars ;
- Entre 2010 et 2050, le PIB africain passerait de 20 % à 80 % du PIB des États-Unis.
>D'un point de vue géopolitique, le français est en déclin et ne fait que survivre diificilement à la fin de son empire coloniale.
Là-aussi, affirmation totalement gratuite, sans aucune source. Le français se porte au contraire très bien. Il a même été proposé en tant que langue officielle de la Communauté des États d'Afrique de l'Est par le président tanzanien, M. Jakaya Kikwete :
Voir le site
>Quand aux océanrs, certes, beaucoup de poissons parlent français, mais dans l'eau, leur voix ne porte pa très loin.
Voilà une remarque très intelligente. Effectivement, vous avez raison, avoir le deuxième espace maritime au monde ne sert strictement à rien.
Ceci dit, l'avenir de la Wallonie est entre les mains des Wallons et ils feront ce qu'ils voudront. Mais si la Flandre devient indépendante, il est évident que l'intérêt géopolitique des Belges francophones est le rattachement à la France, qui ne présente que des avantages, entre autres celui de pouvoir compter sur la solidarité financière de leurs nouveaux compatriotes (bien que la Wallonie ne soit pas si pauvre que cela vu qu'elle se classerait 8ème région française la plus riche). De plus, en se rattachant à la France, les francophones de Belgique se retrouveraient dans un État géopolitiquement puissant : droit de veto à l'ONU, population nombreuse (qui dépassera celle de l'Allemagne en 2035), deuxième espace maritime mondial, etc. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard de nombreux Wallons accueilleraient volontiers une réunion à la France.
Quant aux Français, l'intérêt géopolitique du rattachement est tout aussi évident : la population française augmenterait de 4 millions de citoyens (c'est fondamental à l'heure des votes à la majorité qualifiée), le territoire de la France, déjà le plus vaste de l'Union, s'agrandirait encore et enfin, Bruxelles redeviendrait une ville française (ce qui mettrait un terme à l'hégémonie de l'anglais dans les institutions européennes car tous les documents destinés aux administrations françaises devront légalement être rédigés en français (loi Toubon)).
Beaucoup de pays européens le savent déjà..
Et comment voulez-vous que les gens aiment cette france ? ..on ne peut aimer son boureau !!
Du coup il se crée des Nationalistes, de libération nationales (breton, kanak, occitan, corses, antillais...) plus légitimes encore !
Cet Etat doit payer pour réparer tout ceci, en rendant le bilinguisme automatique comme chez nos voisins. c'est une obligations pour les nouvelles générations.
Il n'est jamais trop tard.
Nos voisins, en cornouaille britanique (kerneveur) réhabilite le cornouaillais, alors qu'il n'y avait plus de locuteurs de puis 300 ans !
L'Etat celte d'Irlande vient de lancer un plan ambitieux sur 20 ans pour relancer le gaelic, et personne monsieur n'en connait le résultat.
Libre, il font ce qu'il veulent avec leur budgets, et peuvent s'accorder tout le temps nécessaire.
Et peut-être qu'à terme la souveraineté en europe serait aussi la solution pour nos peuples minorisés si la france restait défaillante dans ce domaine...tout est possible et envisageable !
Je vous laisse à vos certitudes. Je n'y crois pas une seule seconde.
Au fait, pourquoi vous voulez des écoles bilingues anglais-français ? Pour faire des français des anglophones ?
Car je suppose que vos écoles bilingues français-anglais sont pour l'ensemble de la population, et pas seulement pour une élite.
Je suppose que vous conseillé à tous les pays francophones de faire pareil, notamment en Afrique !
Les pays anglophones ne sont pas près, eux, a faire des écoles bilingues anglais-français !
Actuellement, en Europe, la première langue enseignée après la langue du pays est l'anglais, et le français doit être très peu enseignée.
Et ce n'est pas dû à la puissance économique de la grande-Bretagne, puisque la première puissance économique est l'Allemagne, et il y a plus de germanophones que de francophone dans l'Europe des 27. En fonction de la puissance économique, c'est l'allemand qui aurait dû être dominant en Europe.
En fait, l'anglais est perçu comme neutre et est en même temps la langue internationale incontestée, donc elle s'impose naturellement.
Vous même vous voulez des écoles bilingues anglais-français, c'est dire la puissance de l'anglais dans le monde et en Europe !
Me too, I love english !
«Et cet enseignement ne fera que se développer vu que le poids géopolitique de la France augmente en Europe alors que celui des autres grands pays stagnera ou régressera à l'avenir»
Dans le mille!!!
C'est bien pour cette ambition que la France ne respecte pas les droits de l'homme, notamment pour le respect des minorités nationnales et des langues.
Dans le passé, la France avait besoin de Bretons, Basques, Calatans, Alsaciens, pour le champs de batailles, aujourd'hui elle en a besoin pour sa Géopolitique....!
Toujours ce vieux rêve de domination des autres!
C'est donc bien la France qui a besoin de nous, et pas l'inverse!
«soit du fait d'une menace d'éclatement (Royaume-Uni en 2014 et certainement l'Espagne à terme)»
Ben oui, les anglais et castillants sont bêtement des démocrates!
C'est pas la France qui ferait cette erreur!
Vous voulez des sources ?
«Entre 1994 et 2002, le nombre d’apprenants du et en français dans le monde augmente de 15 409 252 personnes, soit 20 % de plus qu’en 1994, mais cette tendance subit un tassement entre 2000 et 2002. Passant de 75 340 561 apprenants en 1994 à 90 749 813 en 2002, on peut parler d’une augmentation globale significative. L’analyse par région permet d’enregistrer que l’augmentation la plus importante du nombre d’apprenants concerne l’Afrique et le Moyen Orient (60,37 %) et que la baisse affecte l’Europe tandis que l’évolution n’est pas spectaculaire ailleurs.»
«la baisse affecte l’Europe»
«l’évolution n’est pas spectaculaire ailleurs»
Maintenant je sais que la france finance dse écoles à l'étranger avec l'argent de l'Etat, ou plutôt des Français.
J'espère en tout cas que l'avenir vous donnera tort. comme dit l'adage, qui vivra verra