Solomon Rossine tend vers la formule artistique condensée, la plus énergique, laconique et percutante possible, rejoignant presque la peinture abstraite.
Non, Rossine ne tend pas à rejeter le figuratif, il se situe à la frontière que les peintres abstraits ont franchie, or c’est précisément là qu’apparait un champ particulier de tension, là que la forme indépendante se met, dirait-on, à «chanter en duo» avec les formes pleinement matérielles.
Incontestablement, Rossine a su être un intermédiaire entre les expérimentations de la fin du siècle et cette douleur, cette vérité qui confèrent à l’art une valeur non passagère, éternelle.
Depuis 1990, Solomon Rossine vit en France. Il est ainsi entré de plain-pied dans un univers qui n’avait rien de familier. Ni meilleur ni pire que l’ancien, simplement différent. Il y est entré d’un pas hardi, résolu. Il avait déjà, dans son art, l’expérience d’une solitude exigeante et féconde.
Solomon Rossine appartient à ces peintres, peu nombreux et cependant caractéristiques du temps, ouverts non seulement au monde réel des passions humaines, non seulement à la réalité dans toutes les formes de sa matérialité, mais aussi à cette autre réalité qui le dispute depuis longtemps à la nature : la réalité de l’art.
Son art, toutefois, n’est coupé ni de sa terre, ni de sa mémoire. La vie dans la solitude, loin du contact ordinaire avec un quotidien familier, lui permet de condenser ses souvenirs jusqu’à leur donner une force explosive.
Texte de Michail Guermain, académicien et critique d’art,
Membre de l’Académie des Sciences Humanitaires,
Membre de l’Association Internationale des Critiques d’art (AICA),
Directeur des recherches au Musée Russe de Saint Petersbourg
Le thème de l’Assassinat du Tsar Nicolas II et de toute sa famille, composé de 8 toiles, avait été pensé par Rossine depuis plusieurs années.
Toutefois, c’est à Saint-Petersbourg, dans son atelier russe, qu’il a préféré procéder à sa peinture, et qu’il a achevé cette série en 2012. Après beaucoup de difficultés et un nombre innombrable de documents que l’administration russe exigeait pour qu’il puisse sortir son œuvre de Russie, Solomon Rossine a finalement pu apporter ces tableaux en France.
Aujourd’hui, pour la toute première fois depuis la création de ces œuvres, Solomon Rossine expose son « Assassinat » lors de l’exposition « Point de Mire » organisée par le Service Culturel de la ville de Lannion.
Du 29 octobre 2016 au 14 janvier 2017
Chapelle des Ursulines
Lannion (22)
Entrée Libre
Horaires :
Du mardi au samedi, de 14 h à 18 h
Les jeudis matin et samedis matin de 10 h à 12 h 30
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