Exposition : Morlaix et le lin, la fibre du négoce

Agenda publié le 11/08/13 10:19 dans Cultures par Maryvonne Cadiou pour Maryvonne Cadiou

Depuis le 29 septembre 2012, la Maison à Pondalez du Musée de Morlaix, accueille l'exposition Morlaix et le lin, la fibre du négoce, jusqu'au 31 décembre 2013.


Cliquer sur une photo puis naviguer avec les flèches du clavier. Cette exposition de Lin & Chanvre en Bretagne est le fruit d'une collaboration entre le Musée de Morlaix, le Pays d'art et d'histoine du Pays de Morlaix, et Au fil du Queffleuth et de la Penzé, elle vise à promouvoir le rôle historique de cette plante sur le territoire, qui se conjugue aussi au présent.

La production et le commerce des toiles de lin et de chanvre sont à l'origine d'un patrimoine riche et varié qui atteste encore aujourd'hui de l'importance de ces activités en Bretagne du XVIe au XIXe siècle. (voir le site) de l'association, page Patrimoine et histoire.

Du XVIe au XVIIIe siècle, la Bretagne est l'une des premières provinces toilières de France. Les toiles de chanvre qu'elle produit équipent une grande partie des marines européennes, ses toiles de lin sont exportées vers l'Angleterre, la Hollande, l'Espagne et, par elle, l'Amérique.

En s'appuyant sur les collections du musée et sur une iconographie inédite de l’infographiste et illustrateur Goulven Kentel (ou Quentel) (voir le site) l'exposition évoque la culture et la transformation du lin (voir [[peigneur de chanvre]] sur wikipédia), la production des toiles “crées”, le commerce des toiles, mais aussi les nouveaux usages de cette plante. (voir le site) pour en savoir plus sur l’exposition.

L'association fédératrice

(voir le site) de l'association. Détails sur (voir notre article). Le réseau Lin & Chanvre en Bretagne compte une quarantaine d'adhérents, associations, collectivités, offices de tourisme, musées, artisans, entreprises, particuliers, qui ont en commun la valorisation du lin et du chanvre dans leurs applications passées, présentes et futures.

(voir le site) de flickr pour suivre en photos les activités de l'association.

On notera qu'il existe une [[Confédération européenne du lin et du chanvre]], agro-industrielle, créée en 1951. Elle assure la promotion de la filière européenne du lin et du chanvre, dans les secteurs d'activité du textile-habillement, de la maison. Elle se tourne vers l'avenir et les nouveaux débouchés hors textiles comme les produits composites à haute valeur technologique...

Morlaix et le lin

L'histoire de la ville de Morlaix, comme celle de la Bretagne, est très marquée par la culture, la manufacture et le négoce du lin. La ville constituait, avec Landerneau, l'un des ports d'exportation des toiles “crées” produites dans l'est du Haut Léon, du nom breton krez qui signifie chemise (voir le site) . Cette activité intense du XVIe au XVIIIe siècle s'est traduite par un riche patrimoine immobilier – urbain et rural – et mobilier.

L'activité linière a donné naissance à un riche patrimoine matériel, culturel et architectural comme les kanndi ou maisons buandières, ou [[buanderie]]s, et les enclos paroissiaux, voir [[Enclos paroissial]] sur wikipédia.

La maison à pondalez, ou maison à lanterne, construite au XVIe siècle à Morlaix par de riches négociants est le témoin exceptionnel de cette époque faste pour l'économie de Morlaix et de sa région.

La Maison à Pondalez

(voir le site) . Propriété de la Ville de Morlaix, classée monument historique dans sa totalité le 26 mars 1987, la Maison à Pondalez, ou à “pont d'allée”, a été restaurée de 1993 à 1997. Cet édifice est aujourd'hui l'un des deux sites du Musée de Morlaix ; elle constitue la plus belle pièce de la collection du musée relative à l'histoire du négoce morlaisien, centre d'interprétation du patrimoine urbain où les collections relatives à l'architecture et à l'histoire de la ville sont présentées sur 4 niveaux.

Construite au XVIe siècle par de riches négociants, la maison est le témoin exceptionnel de cette époque faste pour l'économie de Morlaix et de sa région.

Architecture typiquement morlaisienne, cette maison se caractérise par une grande “salle manoriale” dotée d'une cheminée monumentale, et d'un escalier à galerie, le pondalez.

À Morlaix se trouvent plusieurs maisons de ce type. Il n'en existe nulle part ailleurs dans le monde. Elles ont toutes été construites sur le même modèle.

(voir le site) pour l'ensemble de l'article Le vieux Morlaix de Jean-Marie Abgrall, publié dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome 28, 1901, p. 264-280, la Maison dite de la duchesse Anne pages 268-270.

La richesse par la toile, Quintin en a fait une fête

Les activités de tissage de la toile et de son négoce international sont indissociables de l’histoire de Quintin, celle de la renommée de sa toile, la célèbre Quintin ou bretagnes, de la richesse de plusieurs centaines de tisserands et leurs familles – ils étaient encore près de 400 en 1789, aux XVIIe et XVIIIe siècles et la richesse du Pays grâce aux négociants toiliers qui ont, entre autres, construit à Quintin ces magnifiques hôtels particuliers qui font encore aujourd’hui la richesse architecturale de la Petite Cité de Caractère.

C’est à l’occasion de l’Année des Cités d’Art en 1993, que Quintin a décidé de faire revivre ce patrimoine oublié, lors d’une fête, La fête des tisserands. En 2008 c’était la seule manifestation du genre en Côtes d’Armor. Il y aurait eu 12.000 visiteurs en 2007. En ce premier week-end d’août est exposée et démontrée au public la chaîne du lin, dans sa totalité : arrachage, rouissage, broyage, teillage, filage et tissage. Pour ce faire, la commune a acheté et mis en place, dans une Maison de Tisserand, un métier à tisser, de 1870, animé depuis quatre ans par une véritable tisserande.

(voir le site) et (voir le site) pour la 21e fête en 2013 (maison du tisserand, 1 rue des Degrés).

Publications sur les Toiles et les Juloded

De Jean Tanguy, la première synthèse sur l'industrie de la toile qui fit la prospérité de la région du Léon dans le Finistère et fut son sujet de thèse. Quand la toile va. L'industrie toilière bretonne du XVIe au XVIIIe siècle. Rennes, Apogée, 158 p., ill. n. et bl., cartes, 23 cm, 1994. (voir le site) La splendeur des enclos paroissiaux de Saint-Thégonnec ou de Guimiliau, la prospérité de Locronan, Morlaix, Saint-Malo, le dynamisme de Roscoff, les chemises des Créoles d'Amérique, les voiles des galions espagnols et des corsaires anglais, la bonne nourriture et l'extraordinaire éclat de l'économie bretonne aux XVIe et XVIIe siècle : tout cela a pour trait commun la toile, de lin ou de chanvre. Des milliers de Bretons ont vécu de cette industrie rurale qui a enrichi fabricants, marchands, marins et artistes.

De Andrée Le Gall-Sanquer, avec Jean-Luc Richard et Marie-Louise Richard une étude plus locale, Le lin au pays de Landerneau-Daoulas, éd. Association Dourdon, Cloître Imprimeurs, 2005. Madame Le Gall-Sanquer est aussi présidente de l’association Lin & Chanvre en Bretagne et de l’association Dourdon (voir le site) du pays de Landerneau-Daoulas.

Puis, en 2008 est paru Du lin à la toile. La proto-industrie textile en Bretagne, les actes du colloque d’octobre 2006 à Langoat et Saint-Thélo (Côtes-d’Armor) sur l’histoire du lin et de la toile, sous les directions de Jean Martin et Yvon Pellerin. Presses Universitaires de Rennes, 334 p., ill. en n. et bl., cartes, tabl., 24 cm.

En 2012, de Jean Martin, docteur en histoire moderne, Les toiles bretagnes dans le commerce franco-espagnol de 1550 à 1830, dans les Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, p. 31-60, n° 119-1, 228 pages, éditées à Rennes. (voir le site)

En près de 20 ans quatre publications sur la toile... Des articles ont sans doute été publiés dans les revues et bulletins de sociétés savantes, ou d’études historiques locales. Une recherche sera à faire pour les toiles en Loire-Atlantique, tissées à Ancenis, Clisson, Nort-sur-Erdre, Nozay et Nantes... (carte photo 8) pour sensibiliser de futurs adhérents.

De Louis Élégoët, aux Presses universitaires de Rennes/CRBC en 1996, Les Juloded. Grandeur et décadence d’une caste paysanne en Basse-Bretagne. Attestés dès le XVe siècle, les Juloded étaient des paysans-tanneurs et surtout, des paysans-marchands de toile qui formèrent dans le Léon, un groupe social original jusqu’aux approches de la seconde guerre mondiale.

Publications sur les Maisons...

Daniel Leloup est architecte DPLG et docteur en histoire de l’'art. II enseigne l’’histoire de l’'architecture moderne à l’'université de Rennes 2.

Il a étudié Les Maisons à pondalez. L’habitat urbain des nobles commerçants à Morlaix du XVe au XVIIe, Morlaix et Patrimoine, une publication du Musée de Morlaix, 2005, postface de Patrick Jourdan, texte publié pour la première fois en 1993 dans la revue ArMen, n° 54.

À ce sujet (voir le site) d'une étude poussée sur The Morlaix staircaseen anglais, sur le site du Victoria and Albert Museum de Londres. Il déclare vendre deux des livres de Daniel Leloup (voir le site) page de présentation en français. Il donne aussi le lien (voir le site) de la maison dite d'Anne de Bretagne à Morlaix, une autre maison à lanterne (pondalez) et pans de bois.

Si les maisons à pondalez de Morlaix sont uniques, la [[maison à colombages]] ou à pans de bois n’est pas rare dans le monde entier. Daniel Leloup a étudié celles de Bretagne Maisons en pan-de-bois de Bretagne. Histoire d'un type d'architecture urbaine, éd. ArMen/Chasse Marée et Ouest France, 2002.

Description : Outre Rennes, Vannes, Morlaix, Vitré et Dinan, toutes riches de plus de cent maisons à pan-de-bois, une centaine d'’autres villes apparaissent dans cet ouvrage abondamment illustré, parmi lesquelles Tréguier, Malestroit, Saint-Brieuc, Nantes, Quimper, Lamballe, Josselin, Fougères, Auray, Pontivy...

Après celles du Trégor, La maison urbaine en Trégor aux XVe et XVIe siècles, Presses universitaires de Rennes, 1996.

Avant celles de France Maisons à colombages de France, éd. Chasse marée, 2007.

(voir le site) de l’université de Rennes 2, page Daniel Leloup.

Contacts et horaire

Musée de Morlaix, place des Jacobins, Maison à Pondalez, 9 Grand Rue, 29600 Morlaix

(voir le site) 02 98 88 68 88 et museedemorlaix[at]villedemorlaix.org

Ouverture juillet, août tous les jours de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h 30.

Le reste de l'année du mardi au samedi, de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h, fermeture le mardi et le dimanche, sauf le premier dimanche du mois, de 14 h à 17 h.


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