Chevènement, locataire à la Ville de Paris et propriétaire d'un loft près de la Seine.
L'affaire Chevènement rebondit ! L'ancien ministre avait provoqué un tollé devant son refus de quitter un logement de la ville de Paris. Ce logement de 120 m², que Jean-Pierre Chevènement occupe depuis 1983, est loué à un tarif qualifié par les spécialistes (1.519 euros/mois), de «très modéré» par rapport aux prix du marché dans le quartier du Panthéon.
Aujourd'hui, l'ABP vous révèle que Jean-Pierre Chevènement est loin d'être un nécessiteux en matière immobilière. En effet, le candidat à la présidentielle est associé depuis 2005 dans une Société Civile Immobilière, la «SCI Camille Claudel». Celle-ci détient un immeuble d'artistes à Ivry-sur-Seine. Cet immeuble, abritant un ensemble de lofts ateliers + appartements, vue sur Seine, dans le pur style bobo, est situé dans un quartier où le prix moyen du m² est évalué à 3 600 euros. Aujourd'hui, l'immeuble regroupe, outre des artistes, un restaurant et des appartements. Pierre Bertheau, concepteur du projet, détaille l'historique du «107» (nom de l'immeuble dans le milieu branché) : «C'est avant tout un ensemble d'ateliers d'artistes, à l'époque on avait monté ça à 2.000 euros le m² aujourd'hui effectivement ça a pris de la valeur». Mais les ateliers sont-ils habités ? «Oui, certains en on fait également des appartements». Les ateliers avaient, en effet, dès le départ, été conçus pour être habités de façon permanente. Sachant que les surfaces vont de 75 m² à 140 m², il y a effectivement, en poussant un peu la ferraille, de quoi faire un très bel appartement !
On aurait donc pu s'attendre à ce que, conscient du malaise provoqué par son logement social dans le Ve arrondissement, M. Chevènement fasse le choix de préparer sa stratégie de sursaut républicain dans le loft d'Ivry. A l'instar de sa femme, la sculpteur sur métal Denise «Nisa» Chevènement, dont le bruyant atelier a, quant à lui, été déménagé depuis belle lurette dans un autre secteur d'Ivry. Mais les Chevènement ont donné une autre destination à leur appartement-atelier : Ils l'ont tout simplement mis en location !
Le maire du IIIe arrondissement, à l'origine de l'affaire du logement social à loyer libre, aura désormais tout loisir d'expliquer à ses encombrants locataires, M. et Mme Chevènement, que la morale publique nécessite de quitter un logement dont le loyer est sans rapport avec les possibilités financières de ses occupants.
Le plus cocasse de l'histoire est encore à venir : le montage financier de la SCI Camille Claudel a connu, en tout depuis sa création en 2005, une vingtaine d'associés. Parmi eux, Jean-Pierre Chevènement et son épouse donc mais également... Emmanuelle Brisse, ci-devant compagne de Bruno Rebelle, ancien dirigeant de Greenpeace, à la tête, par ailleurs, d'une société de conseil en développement durable et actuellement membre d'Europe Écologie Les Verts. On imagine les réunions de co-propriétaires entre le nucléocrate Chevènement et les bêtes noires auto-proclamées de l'industrie atomique ! Pourtant, Emmanuelle Brisse, également ancienne responsable de Greenpeace, nie en bloc tout lien entre elle-même et l'ancien ministre : «Je n'ai jamais rencontré Jean-Pierre Chevènement, je ne le connais pas. On était au début dans ce projet (la SCI Camille Claudel) mais on s'en est retiré très vite, on n'a même jamais eu les clés d'un des appartements». Pourtant, sans pouvoir en déduire plus, on constate que Emmanuelle Brisse a signé régulièrement des papiers de co-propriété portant clairement le nom de Jean-Pierre Chevènement, de sa femme et de leur fils Raphael Chevènement (qui possède également un appartement dans le même immeuble).
Notons que, ce dimanche, Bruno Rebelle twittait encore sur le célèbre réseau social : «Malgré les pressions, Chevènement ne veut pas quitter son logement social à Paris, qu'elle honte !» (sic). En effet quelle honte.
A l'issue du scandale de l'appartement du Panthéon, si Jean-Pierre Chevènement ne savait pas où dormir et que son locataire refusait de faire ses valises, nul doute que l'ancien ministre se souviendrait qu'il n'a que quelques kilomètres à parcourir pour aller dans le VIe arrondissement. Sa femme y est, en effet, gérante d'une autre Société Civile Immobilière la SCI Bayadère (créée en 1992) installée rue Suger où le prix du m² avoisine, là, les 13.000 euros. On ignore, cependant, si cette société gère un appartement luxueux ou une simple chambre de bonne.
Si la situation de M. Chevènement n'a, rappelons-le, rien d'illégal, moralement elle ne manquera pas d'interpeller les citoyens bretons d'autant que l'attitude de l'ancien ministre à leur égard et à l'égard de leurs revendications politiques et culturelles aura toujours été marquée du sceau du mépris. Le 8 mars 1999 à propos du rassemblement à Nantes pour la réunification de la Bretagne, M. Chevènement avait notamment déclaré «La liberté de manifestation existe mais ce n'est pas parce qu'il y a 3000 pèlerins dans la rue qu'il faut un référendum».
De même rappelons à M. Chevènement que ce n'est pas parce que le droit existe que la morale doit l'admettre.
■ Hag ur «sokialour» anezhañ, war e veno, pa gred-eñ skrapañ divezh ur ranndi digant ar bopl. Rak piv hen sikour da baeañ e «c'houmikael», ma n'eo ket Yann Sitoian, ha pa vefe parisian anezhañ, dre hanterouriezh an tailhoù lec'hel a vez lakaet ar paour-kaezh den da ziyalc'hañ aketus.
Christian Rogel
Le premier, je ne comprends pas les commentaires sur la non pertinence de votre enquête pour les Bretons (Français). Mich Beyer, le commentaire rédigé doit vous ressembler.
Second point. Comment est-il possible qu'aucun pseudo journaliste (Canard...) n'ai pas trouvé ces infos sur les SCI avant? Quelle part des SCI la famille Chevènement détient-elle actuellement, dans le passé?