Exclusif ABP : Chevènement propriétaire de deux lofts près de la Seine mais locataire à la Ville

Enquete publié le 15/11/11 11:26 dans Politique par F. Lécuyer pour F. Lécuyer
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AU 107 rue Molière à Ivry-sur-Seine Jean-Pierre Chevènement est l'un des associés de la SCI Camille Claudel créée en 2005. Il y détient la propriété de 2 lofts-ateliers qui abritent actuellement des locataires.

Chevènement, locataire à la Ville de Paris et propriétaire d'un loft près de la Seine.

L'affaire Chevènement rebondit ! L'ancien ministre avait provoqué un tollé devant son refus de quitter un logement de la ville de Paris. Ce logement de 120 m², que Jean-Pierre Chevènement occupe depuis 1983, est loué à un tarif qualifié par les spécialistes (1.519 euros/mois), de «très modéré» par rapport aux prix du marché dans le quartier du Panthéon.

Aujourd'hui, l'ABP vous révèle que Jean-Pierre Chevènement est loin d'être un nécessiteux en matière immobilière. En effet, le candidat à la présidentielle est associé depuis 2005 dans une Société Civile Immobilière, la «SCI Camille Claudel». Celle-ci détient un immeuble d'artistes à Ivry-sur-Seine. Cet immeuble, abritant un ensemble de lofts ateliers + appartements, vue sur Seine, dans le pur style bobo, est situé dans un quartier où le prix moyen du m² est évalué à 3 600 euros. Aujourd'hui, l'immeuble regroupe, outre des artistes, un restaurant et des appartements. Pierre Bertheau, concepteur du projet, détaille l'historique du «107» (nom de l'immeuble dans le milieu branché) : «C'est avant tout un ensemble d'ateliers d'artistes, à l'époque on avait monté ça à 2.000 euros le m² aujourd'hui effectivement ça a pris de la valeur». Mais les ateliers sont-ils habités ? «Oui, certains en on fait également des appartements». Les ateliers avaient, en effet, dès le départ, été conçus pour être habités de façon permanente. Sachant que les surfaces vont de 75 m² à 140 m², il y a effectivement, en poussant un peu la ferraille, de quoi faire un très bel appartement !

On aurait donc pu s'attendre à ce que, conscient du malaise provoqué par son logement social dans le Ve arrondissement, M. Chevènement fasse le choix de préparer sa stratégie de sursaut républicain dans le loft d'Ivry. A l'instar de sa femme, la sculpteur sur métal Denise «Nisa» Chevènement, dont le bruyant atelier a, quant à lui, été déménagé depuis belle lurette dans un autre secteur d'Ivry. Mais les Chevènement ont donné une autre destination à leur appartement-atelier : Ils l'ont tout simplement mis en location !

Le maire du IIIe arrondissement, à l'origine de l'affaire du logement social à loyer libre, aura désormais tout loisir d'expliquer à ses encombrants locataires, M. et Mme Chevènement, que la morale publique nécessite de quitter un logement dont le loyer est sans rapport avec les possibilités financières de ses occupants.

Le plus cocasse de l'histoire est encore à venir : le montage financier de la SCI Camille Claudel a connu, en tout depuis sa création en 2005, une vingtaine d'associés. Parmi eux, Jean-Pierre Chevènement et son épouse donc mais également... Emmanuelle Brisse, ci-devant compagne de Bruno Rebelle, ancien dirigeant de Greenpeace, à la tête, par ailleurs, d'une société de conseil en développement durable et actuellement membre d'Europe Écologie Les Verts. On imagine les réunions de co-propriétaires entre le nucléocrate Chevènement et les bêtes noires auto-proclamées de l'industrie atomique ! Pourtant, Emmanuelle Brisse, également ancienne responsable de Greenpeace, nie en bloc tout lien entre elle-même et l'ancien ministre : «Je n'ai jamais rencontré Jean-Pierre Chevènement, je ne le connais pas. On était au début dans ce projet (la SCI Camille Claudel) mais on s'en est retiré très vite, on n'a même jamais eu les clés d'un des appartements». Pourtant, sans pouvoir en déduire plus, on constate que Emmanuelle Brisse a signé régulièrement des papiers de co-propriété portant clairement le nom de Jean-Pierre Chevènement, de sa femme et de leur fils Raphael Chevènement (qui possède également un appartement dans le même immeuble).

Notons que, ce dimanche, Bruno Rebelle twittait encore sur le célèbre réseau social : «Malgré les pressions, Chevènement ne veut pas quitter son logement social à Paris, qu'elle honte !» (sic). En effet quelle honte.

A l'issue du scandale de l'appartement du Panthéon, si Jean-Pierre Chevènement ne savait pas où dormir et que son locataire refusait de faire ses valises, nul doute que l'ancien ministre se souviendrait qu'il n'a que quelques kilomètres à parcourir pour aller dans le VIe arrondissement. Sa femme y est, en effet, gérante d'une autre Société Civile Immobilière la SCI Bayadère (créée en 1992) installée rue Suger où le prix du m² avoisine, là, les 13.000 euros. On ignore, cependant, si cette société gère un appartement luxueux ou une simple chambre de bonne.

Si la situation de M. Chevènement n'a, rappelons-le, rien d'illégal, moralement elle ne manquera pas d'interpeller les citoyens bretons d'autant que l'attitude de l'ancien ministre à leur égard et à l'égard de leurs revendications politiques et culturelles aura toujours été marquée du sceau du mépris. Le 8 mars 1999 à propos du rassemblement à Nantes pour la réunification de la Bretagne, M. Chevènement avait notamment déclaré «La liberté de manifestation existe mais ce n'est pas parce qu'il y a 3000 pèlerins dans la rue qu'il faut un référendum».

De même rappelons à M. Chevènement que ce n'est pas parce que le droit existe que la morale doit l'admettre.


Vos commentaires :
ex site bretagne unie
Vendredi 15 novembre 2024
Je dois donc des excuses à Louis Bouveron puisque le rédacteur en chef lui même communique sur une nouvelle (interessante) ne concernant pas la Bretagne.
donc acte.

yann erwann
Vendredi 15 novembre 2024
..............çà devient de plus en plus «ici paris» et «france dimanche» ce site gwellan sonjou !! ken+

Michel prigent
Vendredi 15 novembre 2024
Yann souhaiterait que ABP se cantonne au évènements britto-breton, comme si la politique de la France n'influait pas sur le destin de la Bretagne.
L'AFP, au demeurant subventionnée à raison de 120 M€/an (au grand dam de l'Europe qui préconise des médias indépendants) ne relate pas que les évènements français que je sache ?
Je souhaite au contraire qu'ABP fasse entendre sa différence sur l'actualité, même mondiale, pour émettre un éclairage différent de celui diffusé par la presse-papier nationale elle aussi subventionnée (1Md€/an) et financée en majeure partie par des actionnaires du CAC40.

mich beyer
Vendredi 15 novembre 2024
Ça commence à me gonfler sérieux tous ces articles sur la malhonnêteté ou les histoires de cul des polochards. C'est plus un scoop qu'un grand nombre d'entre eux sont tout pourri, et il serait temps de se remettre à parler POLITIQUE ! Moins facile évidemment. Moins dangereux pour les pouvoirs aussi, vu que quand un des leurs est vraiment trop moche à montrer il suffit de le virer et d'en prendre un autre tout pareil, ET DE CONTINUER TRANQUILLE À DÉMOLIR LA DÉMOCRATIE. Tout ces types ne sont que des marionnettes qu'on nous agite devant le nez pour nous détourner des vrais sujets. Et la presse dite alternative s'y laisse prendre connement.

Bertrand Deléon
Vendredi 15 novembre 2024
Tout à fait Mich mais en attendant, les Bretons votent pour toutes ces marionnettes. Si d'autres idées veulent un jour se frayer un passage, il faudra qu'on leur fasse de la place. Je trouve que ce genre d'article est un outil, parmi d'autres, pour le faire.

Fulup Emery
Vendredi 15 novembre 2024
Ce gars est un ennemi de la Bretagne. Je n'ose imaginer ce qu'il ferait une fois au pouvoir à la Bretagne, à sa langue, à son peuple.
Il n'a jamais hésité pour nous salir... entièrement d'accord avec Beltram. C'est outil doit servir pour se défendre.

Jean Pierre Rignol Padovani
Vendredi 15 novembre 2024
L'homme qui avait nommé le gouverneur Bonnet préfet de Corse pour nous mettre au pas, avec des actes grave de ces barbouzes , qui ont mené en Corse des opérations de la plus haute gravité , et la création d'un groupe de gendarmes prêt à tout pour déstabiliser les nationalistes, chose qui se répète hélas encore aujourd'hui

Loeiz
Vendredi 15 novembre 2024
Er c'hontrol da Vich e soñjan-me eo gwall zedennus seurt pennad-skrid. Evel ma lavare ar paotr Colucci, « Un pour tous, tous... » brein-pezhell !

Hag ur «sokialour» anezhañ, war e veno, pa gred-eñ skrapañ divezh ur ranndi digant ar bopl. Rak piv hen sikour da baeañ e «c'houmikael», ma n'eo ket Yann Sitoian, ha pa vefe parisian anezhañ, dre hanterouriezh an tailhoù lec'hel a vez lakaet ar paour-kaezh den da ziyalc'hañ aketus.


Christian Rogel
Vendredi 15 novembre 2024
Autant je trouve qu'un article consacré au Culbuto chauvin déguisé en homme de gauche a bien une relation avec la Bretagne, puisqu'il s'est autorisé un commentaire méprisant, autant je trouve peu élégant de dire que la sculptrice Nisa Chevènement n'a pas le droit d'avoir un atelier dans une cité d'artistes, uniquement parce que son mari a profité d'une opportunité qui s'offrait à eux pour se loger.
Mélanger les deux a un fort relent de sexisme.
Leur tort principal est de ne pas être séparés de biens.

Christian Rogel


Kristof
Vendredi 15 novembre 2024
Le sexisme a bon dos ! A ce que je sache, la femme de Chevènement est aussi logée dans l'appartement social de la ville de Paris

Michel Royer
Vendredi 15 novembre 2024
Bravo l'ABP. Je suis un parisien/normand. Mon loyer correspond à 1/3 de mes revenus. M.Chevènement ose se justifier de louer un logement à Paris et consacrer 1/4 de ses revenus de député pour un logement de 120 m².
Deux points me choquent plus encore.

Le premier, je ne comprends pas les commentaires sur la non pertinence de votre enquête pour les Bretons (Français). Mich Beyer, le commentaire rédigé doit vous ressembler.

Second point. Comment est-il possible qu'aucun pseudo journaliste (Canard...) n'ai pas trouvé ces infos sur les SCI avant? Quelle part des SCI la famille Chevènement détient-elle actuellement, dans le passé?


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