Si ce n'est pas le sommet de la dernière chance, le Conseil européen qui s'ouvre ce jeudi est capital. C'est cette semaine que l'Europe décide de son avenir politique. Que peut-il se passer durant ces rencontres qui confirment, et c'est la crise qui nous l'apprend, qu'il existe une forte interdépendance entre les États-membres et pas seulement au niveau économique. Pour les peuples et gouvernants c'est sans doute difficile d'abandonner des parts de souveraineté et c'est pour cela que la communication est compliquée.
Cinq gros sujets attendent les chefs d’État et de gouvernement : la Grèce, bien sûr mais aussi et surtout la crise des dettes souveraines associée à celle du système bancaire, la nécessaire croissance dont la Commission européenne a posé les exigences il y a plus d'un an maintenant et un manque de gouvernance européenne.
Dettes, croissance et gouvernance, voilà le triangle dangereux pour les dirigeants européens qui engendre toute une série de cercles vicieux : les banques en mauvaise santé ne peuvent financer l'économie et une mauvaise économie ne peut aider les banques. A cela s'ajoute la crise des dettes privées.
Le jeu est donc complexe pour le Conseil européen. Il s'agit de relancer la croissance mais encore faut il définir le type de relance et annoncer les moyens concrets mis en oeuvre. L'objectif ici est de rassurer les marchés et d'augmenter la capacité de confiance des États-membres.
Dans le même temps, et c'est un sujet de discussion, il convient de renforcer la rigueur budgétaire par des réformes structurelles et des investissements bien ciblés.
Une proposition possible est de passer par une reprogrammation des fonds structurels européens notamment ceux programmés et non dépensés. Il reste en effet des fonds de la période 2009/2010 qui pourraient revenir dans les budgets des États-membres.
Le sommet aborde dans son programme déjà chargé la question des ressources propres et donc revoir les perspectives financières. Les gouvernants reprennent ici les recommandations spécifiques par pays proposées par le Conseil européen du 30 mai.
Un pas vers l'Union bancaire et la nomination de l'institution qui devrait être le superviseur européen. La banque centrale européenne pourrait devenir ce superviseur et être dotée de plus de pouvoirs. Ce qui est réclamé par plusieurs pays.
Le sujet qui fâche le nouveau président français avec la chancelière allemande est celui qui touche à l'Union budgétaire et le renforcement du mécanisme européen de stabilité. La question des Eurobonds, approfondissement en matière d'intégration budgétaire, devrait se traduire par l'adoption de deux mesures importantes (2packs).
Enfin, une plus forte intégration, et donc le transfert de souveraineté vers la dimension européenne qui ne peut passer que par le renforcement de la légitimité de la démocratie européenne. Elle est nécessaire si intégration bancaire et budgétaire.
Et pourquoi pas l'existence d'un président de l'Union européenne alors président du
Conseil et de la Commission.
Le moment est grave et nous ne sommes pas à une croisée des chemins, rappelait ce mardi le commissaire européen Michel Barnier. Ou bien on va vers l'intégration et cela nécessite du courage politique dans chaque pays et collectivement ou bien c'est le détricotage du projet européen et pas seulement de la zone euro.
Emmanuel Morucci
■Comme cela la Bretagne serait plus européenne et un peu moins française...
Peut être pourrions nous dire dans quelque temps que «à quelque chose malheur est bon»? ....
A suivre...