L'étude épidémiologique confiée à SEPIA-santé de Baud a été rendue le 12 octobre 2009 dans la plus grande discrétion alors que les parlementaires travaillaient sur le projet de loi Morin pour reconnaître et indemniser les victimes des essais nucléaires. Le rapport est resté bloqué dans le secret de l'OSV jusqu'en août 2010 où il a été mis sur Internet en catimini. Les associations représentatives dont l'ANVVEN et les parlementaires, n'ont jamais reçu la moindre information à ce sujet.
Dans un courrier du 27 août l'ANVVEN a fait ses premières observations :
-l'étude ne prend en compte que les vétérans munis d'un dosimètre ; de nombreux vétérans malades ou décédés (marins en particulier) qui n'avaient pas de dosimètre, sont donc anormalement exclus de l'étude alors qu'ils ont été exposés sans réelle protection.
-l'étude effectue une différence entre dosimètre positif et négatif. L'ANVVEN conteste cette appréciation : le dosimètre n'est marqué que par une irradiation directe et significative. Peu de vétérans ont été «grillés» au feu nucléaire mais les marins ont évolué à temps plein dans une atmosphère contaminée et ont inhalé ou ingéré de minuscules particules (alpha) indécelables par les appareils de mesure, qui ont voyagé dans l'organisme avant de déclencher un cancer radio-induit. Le ministère persiste à mettre en avant la thèse des faibles doses considérées à tort, comme inoffensives.
-l'étude porte sur toute la durée des essais de Polynésie alors que la période des tirs atmosphériques très contaminants (1966-1974) aurait dû faire l'objet d'une analyse particulière. De ce fait les résultats sont mixés, lissés et dilués sur une longue période.
-les résultats sont assez surprenants : pas de surmortalité constatée!!On note même une sous mortalité due au phénomène du « travailleur sain » Les marins étaient sélectionnés pour leur forte constitution et leur excellente santé avec une hygiène de vie irréprochable. Si les vétérans sexagénaires/septuagénaires sont fatigués ou usés c'est parce qu'ils ont été exposés sans protection.
-l'étude oublie de citer les petites maladies non mortelles : ennuis cardiovasculaires, perte des cheveux, déchaussement des dents, dermatoses et stigmates portés par les descendants.
-l'étude montre un risque augmenté de 82% pour les hémopathies malignes (leucémies, lymphomes et myélomes) Le comble, c'est que le décret du 11 juin 2010 oublie de prendre en compte le lymphome et le myélome au titre des cancers radio-induits. L'ANVVEN n'a pas cessé d'alerter les autorités sur la fréquences de ces pathologies.
L'ANVVEN interviendra devant la Commission consultative de suivi pour que ces oublis inacceptables soient corrigés.
L'ANVVEN poursuivra sa mission de proposition positive et constructive pour que justice soit enfin rendue à ceux qui ont le mieux servi la France.
Pierre Marhic, président de l'ANVVEN
02 98 47 02 84
Voir notre site (voir le site)
■