Les journaux catalans (« La Vanguardia », principalement) et espagnols (« El Mundo », « El Pais ») rapportent qu'une agence de détectives privés aurait été chargée en 2010 d'enregistrer une conversation dans un restaurant entre Alicia Sanchez-Camacho, une personnalité du Parti populaire (droite, au pouvoir à Madrid) et Maria Victoria Alvarez, ex-compagne d'un homme politique catalan.
Ces écoutes illégales auraient été pilotées en sous-main par la police barcelonaise, mais les regards se sont tournés vers l'un des leaders du Parti socialiste catalan (PSC), José Zaragoza
Le nom de ce député socialiste aux « Cortes » d'Espagne figurerait sur une facture de l'agence de détectives.
José Zaragoza s'en défend et prétend en retour que l'agence a travaillé pour tous les partis.
La « Vanguardia » note que la secrétaire nationale à la Justice pour le Parti socialiste catalan se trouve être la s½ur d'une des détectives de l'agence, laquelle a prétendu n'avoir travaillé pour le PSC que pour détecter les microphones cachés.
La Police nationale soupçonne que les partis politiques espagnols se soient mutuellement espionnés et que l'Agence a lâché une première information pour augmenter sa valeur avant d'être vendue, mais elle aurait deux cents autres dossiers concernant des partis politiques pour contrer le scandale des rémunérations illégales à la tête du Parti populaire, Mariano Rajoy inclus, lequel s'en est défendu sans convaincre.
Maria Victoria Alvarez Martin, elle, pointe que tout ce bruit fait diversion aux questions de corruption qui minent une partie de la classe politique locale.
Dans la conversation, elle voulait témoigner de transferts illégaux d'argent en Andorre par son ex-compagnon, Jordi Pujol Ferrusola, le plus jeune des sept enfants de Jordi Pujol i Soley qui fut pendant 23 ans le président catalaniste de la Généralité de Catalogne.
La fortune de la famille Pujol est réputée avoir fortement augmenté, en partie grâce à des investissements en Amérique du Sud.
Personne n'oserait affirmer que ces pratiques (espionnage et corruption) n'ont pas cours en France et, une réunion du Conseil national du Parti socialiste avait été espionnée, probablement par le RPR, en 1995.
En 2010, des journalistes politiques ont été espionnés par la Direction centrale du renseignement intérieur, ce qui est un moyen indirect d'espionner les partis.
Ce qui est sûr, c'est que, partout, les services publics et privés ont de longues oreilles.
A chacun d'en tenir compte.
■