Plusieurs milliers de personnes étaient venues à la Cité de la voile Eric Tabarly, à Lorient, le 18 mai, pour accueillir, sous un soleil magnifique, les cinq «Pen Duick» mythiques d'Eric Tabarly. Le premier «Pen Duick», un magnifique bateau en bois que Tabarly avait hérité de ses parents et sauvé du cimetière marin existe toujours. Il fut construit en 1898 ! Cinq autres «Pen Duick» suivirent, tous de conception révolutionnaire, tant dans les formes que les matériaux. Tous gardaient ce beau nom breton, affectueux et élégant, qui signifie «Petite tête noire», autrement dit, «mésange charbonnière», mais dont l'orthographie correcte devrait être «Penn Duig».
En 1964, il y a 50 ans, le navigateur breton, Eric Tabarly, remportait la course transatlantique à la voile et en solitaire qui part de l'Angleterre, de Plymouth pour rejoindre Newport aux États-Unis. Une victoire qui eut une importante répercussion internationale, car personne n'avait jamais battu les Anglais sur cette traversée. C'était leur pré carré.
Du jour au lendemain, Eric Tabarly devint un héros pour plusieurs générations. Avant cet exploit, personne n'avait donné l'occasion aux Bretons d'être fier d'être breton, sauf peut-être, mais à une échelle beaucoup plus petite, des cyclistes comme Jean Robic ou Louison Bobet.
Avant Eric Tabarly, la voile en tant que sport de masse n'existait pratiquement pas, mais après, non seulement, elle devint un sport populaire, mais les Bretons devinrent les champions planétaires toutes catégories des courses en solitaire. Les Bretons sont héritiers d'une longue tradition maritime et d'un savoir-faire que l'on retrouve aujourd'hui dans les chantiers navals et dans les grandes courses au large comme le Vendée Globe. Ambitieux, ils se sont même mis dans l'idée de s'emparer du Graal de la régate : la mythique Cup of America. L'épopée relancée par Eric Tabarly n'est pas finie.
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