Environ 35.000 personnes, selon les organisateurs, 13.000 pour la préfecture, ont manifesté à Nantes pour la réunification samedi après-midi sous un soleil radieux. D'après l'association Bretagne Réunie, il y avait deux fois plus de personnes que lors de la dernière manifestation (en juin). L'ambiance a été festive et la police cordiale, prodiguant même des kenavo aux manifestants. Aucun incident n'a été signalé, à la grande satisfaction des organisateurs qui ne semblent avoir eu de problèmes qu'avec la sono.
C'était la troisième manifestation à Nantes, cette année, pour la réunification de la Bretagne. Plus que jamais, cette année est pour les militants le moment de faire entendre leur voix pour que soit réparée une fois pour toutes, l'injustice d'une division arbitraire de la Bretagne, sans consultation, qui n'aurait jamais dû être perpétuée.
Parmi les manifestants, des élus, des patrons, des artistes, des militants culturels, des Bonnets rouges et tout simplement des Bretons décidés à se faire entendre du gouvernement et des députés qui vont se prononcer cet automne sur une nouvelle carte des régions, carte qui pour le moment, ignore la réunification, alors qu'elle prend en compte celle de la Normandie.
Parmi les intervenants avant le départ du cortège parti de la place de la Petite Hollande pour traverser le centre ville, deux d'entre eux ont particulièrement été acclamés : Christian Troadec, maire de Carhaix et l'un des porte-parole des Bonnets rouges, ainsi que Jean-Michel Le Boulanger, vice-président de la Région Bretagne à la Culture (PS). Diverses personnalités sont venues manifester leur soutien : Gwennyn, Alan Stivell, Yann Queffelec, Jean-Loup Chrétien, Christian Guillemot (Ubisoft)...
Le président de Bretagne Réunie, organisateur de la manifestation, a demandé qu'une minute de silence soit observée pour honorer la mémoire d'Hervé Gourdel, lâchement assassiné en Algérie.
Après les prises de parole, les manifestants qui s'étaient rassemblés sur l'immense parking bordé d'une dizaine de stands d'associations bretonnes, ont défilé dans les rues de la ville sur un itinéraire de 5 kilomètres, précédés par 400 sonneurs venus des bagadoù.
Bretagne Réunie n'a mis en avant aucun autre mot d'ordre politique que la Réunification de la Bretagne, afin d'obtenir la plus large alliance possible et de permettre la venue officielle du très actif secteur culturel propre à la Bretagne. Les partis politiques de toutes nuances étaient présents. Même, la Gorsedd de Bretagne (la fraternité des druides, une association apolitique de réflexion) avait pris position pour annoncer sa participation. Le président, Jakez Bernard, et le directeur de «Produit en Bretagne», qui regroupe plus de 300 entreprises, étaient, aussi, venus.
Marc Morvan, célèbre sculpteur de ferraille de Quimper, avait amené par camion son bélier automoteur géant, cracheur de feu, qui ne déparait pas dans une ville habituée aux machines géantes de Royal de Luxe. Un tracteur portant des banderoles a fermé la marche qui a mis longtemps à revenir vers son point de départ pour que puisse commencer la partie festive de la manifestation avec des artistes bretons de renom, comme Gwennyn, Alan Stivell, déjà cités mais aussi Gilles Servat et bien d'autres...
Après le concert, les personnes étaient invitées à entourer le château des ducs de Bretagne d'un cercle de bougies pour symboliser l'affirmation que le château d'Anne de Bretagne, construit par son père, François II, fait partie irrévocablement de la Bretagne. Une Anne de Bretagne en costume s'est présentée devant la foule, alors que cette année est la 500e après sa disparition.
(voir notre article) avec d'autres videos et photos.
■En Catalogne, c'est 20% de la population qui descendent dans la rue...
En France, les commentaires personnels dans la presse française sont particulièrement dures, méprisants, voir racistes... De deux choses, soit la Bretagne communique mal, soit le mépris envers les Bretons est-tel que ce comportement doit porter à questionnement sur l'intérêt d'une Bretagne française.
Mais aussi, chez certains bretons qui veulent apparaître «ouvert» en criquetant.
En Bretagne, un très petit article du Télégramme. On apprend plus avec le journal Le Parisien! Presse Océan fait le minimum syndical pour LE journal du coin. La liberté de la Presse n'est visiblement pas une revendication des journaux bretons, pour être informé sur la Bretagne parfois mieux vaut lire la presse française!
On annonçait une mobilisation du milieu culturel, il faut avouer que leur participation était assez faible. Il est temps de comprendre comment les artistes, qui sont toujours à la pointe de la mobilisation sur les droits de l'homme, se dédouanent dès qu'il s'agit de la Bretagne!
Dernière remarque :
M. Queffelec, vous avez affirmé à la TV française que la Bretagne est une nation! Ce qui me semble être correct! Mais dans ce cas, la mobilisation en Bretagne est nationale et non régionale...! Si on veut que les gens comprennent, il serait temps d'avoir un discours clair comme chez nos cousins insulaires.
Quand à 14-18, je doute que les 100 000 morts bretons au dessus de la moyenne française ait pour seule origine une «fierté française»... (qui plus est 40 ans après Conlie). 100 000 morts de plus soit environ le double de la moyenne, cela devrait évoquer chez vous, plus un questionnement sur le pourquoi-comment, l'envie de rabâcher cette affirmation qui commence à être usée!
Les Bretons ont besoin qu'on arrête de leur raconter des bobards!
Sauf erreur, M. Le FUR en évoquant à l'Assemblée le terme «... ou... qui ont été sacrifié...» me semble envisager ce changement de présentation!
Oui, il reste encore du travail!
Je ne sais pas si cela suffira à faire réfléchir Paris sur l'intérêt de mettre fin aux pratiques françaises de déni de démocratie!
En 1973 la première manif de Nantes pour la réunification comptait 200 personne. Quatre décennies plus tard, elle en compte au minimum 20.000 : cent fois plus. Et c'est le troisième rassemblement de l'année...
Ceci dit, à part quelques fidèles, nos représentants politiques sont où ?
Par ailleurs, les compte-rendus des médias sont inégaux, mais dans l'ensemble ils existent, ce qui n'a pas toujours été le cas.
Cependant, les manifs ayant lieu le samedi, l'impact est amoindri quand les quotidiens rendent compte de l'évènement avec force photos dans leur supplément du dimanche et se contentent d'un article de rappel le lundi.
Je viens de vérifier les tirages de O.F. le tirage quotidien tourne autour de 800.000, mais celui du dimanche n'est que de 400.000. La moitié... Pour une moitié donc des lecteurs, il n'y aura pas eu d'évènement remarquable à Nantes le samedi 27.
Dernier point : le décret consacrant le découpage de Vichy - expédié à la hâte dans le cadre de la collaboration et calqué sur les intérêts de l'occupant - est certes infamant et aurait en effet dû être aboli à la Libération. Nous avons donc tous les droits d'utiliser cet argument pour notre défense et personnellement je ne m'en suis jamais privé.
Cependant pour être honnête jusqu'au bout et sans être un fan attardé du régime, il convient de rappeler aussi que si Pétain a incontestablement donné son aval à nos ennuis territoriaux actuels en intégrant la Loire Inférieure de l'époque dans une région artificielle créée pour l'occasion, ce fut en reconstituant les anciennes provinces françaises qui n'existaient plus depuis 1789/90, la République les ayant supprimées avec leurs parlements et remplacées par les départements.
Hormis dans le coeur et l'esprit des Bretons (et de beaucoup d'autres), il n'y avait plus de Bretagne depuis un siècle et demie quand la République vota les pleins pouvoirs à Pétain qui ne tarda pas on le sait reconstituer une Bretagne à 4 départements.
Aucun rapport bien sûr avec certaines argumentations actuelles prônant les avantages insoupçonnés d'une B4...
Les discours furent long et peu de gens pouvaient les entendre, d'où un flottement désagréable.
De plus, les gens présents sont souvent déjà bien informé, donc pas sûr que cela apporte quelque chose!
Ne pourrait-on pas faire évoluer la manif, selon un procédé plus festif et plus familiale.
Je m'explique :
Si les catalans parviennent à mettre 20% de la population dans la rue, c'est qu'ils viennent en famille! Sinon, c'est impossible de réunir tant de monde!
Nous, on évite au maximum d'amener les enfants par peur de débordement ou d'effet de foule!
Hors, si sur les 30000 personnes, chacun était venu avec un ou 2 enfants, cela ferait rapidement 60 0000 personnes!
Ne pourrait-on pas également avoir un planning de défilé, comme pour Lorient?
Le modèle pourrait être le suivant : Les Elus en tête, puis les chanteurs et écrivains, puis les groupes culturels, les entreprises, les vignerons, les paysans, les marins, les supporters des stades Nantais/Guingamp/Brest/Rennes, les bagadou, les écoles, les associations, les groupes syndicaux, les groupes politiques, les individus, les CRS...
L'avantage, c'est que cela permettrait 2 choses :
1)recenser les organisations s'impliquant, et
2)mettre la compétition sur la participation entre les différents groupes.
Actuellement, un élu ou une célébrité, dans la masse, qu'il soit là ou pas, on ne le voit pas!
Mais si on fait des groupes, on est en droit de demander des explications surtout à ceux qui vivent de la Bretagne et qui s'autorisent à se désengager..!
(je pense notamment aux artistes professionnels et aux élus...)
On pourrait également mettre des stands, ou chaque groupe, syndicat, associations et partis politiques pourraient se présenter (comme le village de Lorient)!
Ne pourrait-on pas également sur le modèle de la REDADEG, créer un T-Shirt de l'événement et pourquoi pas faire une chanson officielle!
Le T-shirt a pour avantage d'affirmer : «Moi, j'y étais!» et en question... «et vous???»
NANTES doit devenir un élément évènementiel, presque qu'un festival, que chacun s'interdit de manquer!
Pour être clair, NANTES doit devenir une MARQUE, une référence du OUI à la Bretagne - OUI à la Démocratie!
NANTES doit aussi et surtout devenir une «invitation aux Nantais pour participer», et non une raison pour fuir le centre ville par peur de la foule et des CRS!
Il faut sortir du modèle : 2 heures à poiroter, 1h30 de marche et à la prochaine...!
(Si Lorient n'était QUE le triomphe des sonners, Lorient ne serait pas devenu Lorient!)
Si on parvient à 100 000 personnes régulièrement, les journaux européens viendront couvrir l'événement! Et ça Paris n'aimera pas du tout! A mon avis, c'est possible!
(J'ai pas la vérité, mais si ça peu donner des idées...!)
Cependant, ne minimisez pas les arguments suivants :
- la majorité des Nantais n'est pas favorable à l'idée d'indépendance et ne se reconnait pas dans les démonstrations nationalistes et/ou populistes
- la majorité des Nantais ne cautionne pas les dérives et les erreurs d'appréciation des dirigeants de l'agro-industrie qui ont conduit à la crise actuelle et qui se présentent aujourd'hui en sauveurs
- la majorité des Nantais n'accepterait probablement pas une réunification qui ne tiendrait pas compte des intérêts des habitants des autres départements de la région PdL, ou qui romprait les liens existants
- la majorité des Nantais ne conçoit probablement pas le rôle de Nantes comme capitale de la seule région Bretagne, mais comme métropole «inter-régionale» (ce qui bien sûr ne justifie pas la fusion)
La réunification n'est pas une finalité.
C'est d'un projet d'avenir dont la Bretagne a besoin.
Un projet qui tienne compte des atouts et des forces de la société civile contre le dogmatisme technocratique et le racket généralisé opéré par une minorité et facilité par la déréglementation ultra-libérale.
Un projet qui se donne des chances d'affronter les défis à venir : rarification des ressources, changement climatique, pic pétrolier...
Aborder la question du seul point de vue «national» est voué à l'incompréhension et à l'échec.
La majorité des Ecossais non plus, seulement 45% ! Ca n'empêche pas d'en parler, et même de faire un référundum !
«La majorité des Nantais ne conçoit probablement pas le rôle de Nantes comme capitale de la seule région Bretagne, mais comme métropole «inter-régionale»
Il faut être logique : si les Nantais ont de l'ambition pour leur ville, la seule ambition qui vaille c'est être une capitale d'un Etat indépendant, comme Barcelone. Sans cela, Nantes restera une ville de province sans grand rayonnement.
L'indépendance n'est pas qu'une affaire de nationalisme, c'est une question de liberté et de rayonnement international.
Justement, le projet est présenté en long et en large depuis des années.
Même Hervé le Bras (opposant féroce à la Réunification) connaît ce projet et n'en veut pas car selon lui, il «permettra à la Bretagne d'avoir un développement économique qui lui donnerait des ambitions européennes»!
Maintenant excuse-moi, mais je pense que vous manquez d'ambition pour NANTES. La vocation de Nantes d'est pas d'être une capitale interégionale mais d'être «une capitale européenne» à l'égale de Copenhague, Barcelone, Dublin ou Cardiff!
D'ailleurs, au nom de quoi les Bretons décideraient pour le Val de Loire et la Vendée...!
Par contre, il si vous connaissez l'histoire de la Bretagne vous devez savoir que les échanges économiques avec le Val de Loire, la Vendée et la Normandie, on toujours été fortes. Mais aussi avec le Royaume-Unie, les Flandres, le Danemark, l'Espagne, l'Allemagne, la Suède, le Portugal,...
«NANTES» droit retrouver sa place... en Europe!«
PS : Et pour l'agro-alimentaire : si le »Ministère de l'Agriculture de Bretagne" était à NANTES plutôt qu'à Paris, les Nantais auraient tout le loisir de participer au débat sur le modèle breton!
«Même Hervé le Bras (opposant féroce à la Réunification) connaît ce projet et n'en veut pas car selon lui, il «permettra à la Bretagne d'avoir un développement économique qui lui donnerait des ambitions européennes»!»
C'est une citation exacte ? Vous avez la source ?
Comme c'est l'intellectuel offficiel des pdl !
C'était sur une radio au printemps (RTL ou INTER, je ne me souvient plus), j'ai retenu la phrase de mémoire mais c'était l'esprit de sa réponse à une dame de Saint-Nazaire habitant en Normandie et qui réclamait la Réunification.
Sa réponse était que lui aussi était breton (sauf que j'ai appris que depuis il refusait cette identité au point de changer la prononciation de son nom) et qu'il affirmait qu'heureusement la Bretagne n'était pas réunie car elle deviendrait un danger pour l'unité nationnale (???) car disposant d'une taille économique permettant des ambitions européennes à l'image de ce que l'on voit avec la Catalogne et l'Ecosse!!! (ce qui visiblement pour lui représentait une horreur...!)
J'étais dans ma voiture quand j'ai entendu cela (je ne le connaissais pas alors, j'ai noté rapidement son nom, il était présenté comme géographe), mais la phrase exacte doit se retrouver sur internet tellement cela à fait le buzz!
Je suis persuadé que c'est ainsi que Paris voit réellement la Bretagne, d'où le besoin d'un discours officiel infantilisant vers les Bretons pour leur faire rentrer de force dans la tête que la Bretagne sans Paris sans le Grand-Ouest, sans la France...point de salut!
Mr Le Bra a le courage de dire tout au haut ce que nos chers élites politiques pensent tout bas...
« la majorité des Nantais n'est pas favorable à l'idée d'indépendance et ne se reconnait pas dans les démonstrations nationalistes et/ou populistes» C'est en fait tout comme la majorité des autres Bretons.
D'ailleurs Mr Moal, qui vous parle d'indépendance alors que la manifestation de ce WE était pour la réunification de la Bretagne? C'est allez un peu vite en besogne.
De la même façon, croyez-vous que quand la loire-Atlantique rejoindra (enfin!) la région bretonne, cette dernière ira ériger des barbelés pour ne pas que les affreux nantais continuent à faire des affaire avec les départements de la future région du Val de Loire. Vous aimez vous faire peur ? De là à ce que l'on parle de milice bretonnante qui iront rééduquer (voir pire couper la tête) les mal pensants bretons au nom de l'ETAT CELTIQUE, il n'y a qu'un pas que nos amis jacobins crispés vont franchir allégrement (Vous voyez à quoi je fais allusion)
Non tout bêtement la réunification seule de la Bretagne sans sa dilution dans un grand ouest insipide permettrait enfin à l'Ouest de la France de retrouver ses valeurs et sa fierté de vivre et croyez-moi cela est le premier pas pour en faire des régions fortes économiquement.
Maintenant quitte à parler d'indépendance, le chemin est encore long... On n'en est pas encore là au vue de l'ignorance crasse des Bretons sur leur histoire et du degré de soumission dans lesquels certains s'y sont mis... Mr Le Bra, avoisinant les 70 ans et pourtant toujours «actif» ne me contradirait pas..
Mais donne clairement la raison du refus français de la non-réunification de la Bretagne.
Faut savoir qu'une telle raison est une violation grave du droit des peuples, sur la base d'une idéologie totalitariste du 18ème siècle (et ce sont les Bretons que l'on traite de passéistes...)
Voilà pourquoi NANTES à officiellement pour ambition d'être une ville interrégionale (un truc français), et non «une capitale d'Europe»!
@ Moal.
Donc, pour mieux vous répondre sur le projet breton.
Sans vous orienter vers les partis politiques bretons (vous saurez le faire vous-même), je vous invite à lire les livres de «M.Jean OLLIVRO» (professeur à Science-Po), il explique ce projet très bien!
Si vous voulez un titre : «Projet Bretagne» (Edition Apogée)