Enseignement en breton : le blocage des institutions

Communiqué de presse publié le 8/07/08 5:14 dans Culture par Patrick Malrieu pour Patrick Malrieu

La prochaine rentrée scolaire des filières bilingues breton-français sera marquée par le plus faible nombre de création de nouveaux sites au cours des dix dernières années. Alors qu'il était ouvert à chaque rentrée une dizaine de nouveaux sites la prévision pour 2008 n'est que de quatre ou cinq sites.

L'enseignement catholique n'ouvrira aucun nouveau site, ce qui ne s'est jamais produit depuis la création de cette filière en 1990.

L'enseignement public ouvrira deux ou trois sites et refusera l'ouverture d'autant, dont celle de Guichen présentée pour la deuxième fois avec un nombre suffisant d'élèves.

La progression dépendra donc principalement des sites existants mais les inquiétudes sont grandes quand nous voyons l'Éducation nationale refuser de nommer un second enseignant à l'école de Merville de Lorient dans laquelle sont déjà inscrits 51 élèves. Ce refus se traduirait par l'exclusion d'élèves de la filière bilingue.

La raison souvent invoquée pour refuser les ouvertures de classes bilingues est le manque d'enseignants qualifiés. Il est inadmissible que 25 ans après l'ouverture de la première classe bilingue publique et 18 ans après l'ouverture de la première classe bilingue catholique, ces deux institutions soient encore dans l'incapacité de répondre à la demande.

Cette situation de pénurie organisée d'enseignants bilingues dont la formation leur incombe traduit un profond mépris pour la langue bretonne. Cette situation met aussi en évidence la fracture qui existe entre, d'une part, les institutions chargées de l'enseignement, et, d'autre part, la population qui vient à 68 % de se déclarer favorable à l'introduction des langues régionales dans la Constitution et les élus, dont ceux du Conseil régional de Bretagne, qui ont voté à l'unanimité un plan de politique linguistique qui ne sera pas respecté.

Dans un tel contexte Diwan, 31 ans après sa création, apparaît comme le meilleur moyen de donner aux Bretons la liberté d'apprendre une de leurs langues.

Le Conseil Culturel de Bretagne demande que soit réalisé le transfert des compétences et des moyens financiers à la Région afin que les décisions relatives à l'enseignement du breton et du gallo soient prises par ceux qui veulent le promouvoir. Il lance un appel aux jeunes afin qu'ils soient plus nombreux à se tourner vers l'enseignement bilingue qui offre de plus en plus de postes et la possibilité d'exercer un métier en Bretagne.

Alan Ar Gal,
Vice-Président Chargé de l'enseignement


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