Enfin le royaume, François Cheng

Chronique publié le 8/06/19 10:56 dans Culture par Brigitte Maillard pour Brigitte Maillard
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Enfin le royaume, François Cheng

« Forme brève mais moins abrupte que le haïku, le quatrain ne s'en tient pas au lapidaire, il sait donner du rythme à la pensée, à l'émotion, à la surprise, il sait initier un questionnement, amorcer une méditation, esquisser un chant. François Cheng atteste ici du pouvoir singulier de ce mode d'expression resserré, pourtant si peu enclos, si ouvert aux résonances, aux errances fertiles, voire à une manière salutaire d'engouement simple. »

Tu ouvres les volets, toute la nuit vient à toi,

Ses laves, ses geysers, et se mêlant à eux,

Le tout de toi-même, tes chagrins, tes émois,

Que fait résonner une très ancienne berceuse.

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Un jour si je me perds en toi,

me rappelleras-tu mon nom ?

Un jour en toi si tu me retrouves

me révéleras-tu ton nom ?

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« Le quatrain est un élément universel du langage poétique. En chine c’est une forme majeure dans al tradition classique. Le quatrain est le diamant de la poésie universelle. Il constitue la forme la plus concentrée tout en étant complexe ce qui lui permet d’irradier dans tous les sens. » François Cheng

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à Etienne

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Sois prêt à accueillir

tout instant qui advient :

sente gorgée de soleil,

grisée de lune, clairière.

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Cherche l’éclair, celui qui frappe

d’un coup de foudre,

Ou qui ébranle jusqu’aux entrailles ?

d’une simple caresse

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Vent debout, nous formons la grande houle ;

En nous les brûlantes saisons s’écoulent

Nous serons tout bruit au passage des cigognes ;

Qu’un loriot chante, et nous serons tout ouïe

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Enfin le royaume, Edition revue et augmentée quatrains François Cheng Gallimard 2019


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