Dans une déclaration (cf. Ouest France du 21 juillet dernier) cosignée avec sa collègue trégorroise Corinne Erhel, Jean Jacques Urvoas, député PS du Finistère et président de la commission des lois, à propos de la carte des 13 nouvelles régions, juge que pour la Bretagne «l'essentiel avait été préservé», parlant même de «victoire symbolique» à propos du statut quo qui a exclu le retour du département breton le plus méridional (la Loire atlantique) dans la famille bretonne.
Et pourtant Jean Jacques Urvoas s'était antérieurement déclaré à plusieurs reprises pour la réunification. Il est vrai qu'alors il siégait dans l'opposition.
Son nouveau positionnement, pour ne pas écrire reniement, est inacceptable pour des raisons tant morales qu'économiques et humaines.
Raisons morales: en cautionnant une des décisions du régime de Pétain qui par un simple décret avait séparé la Loire Inférieure (actuelle Loire Atlantique) de l'ensemble breton, lui et les autres députés socialistes «bretons» , à l'exception du député de Pontivy Jean Pierre Le Roch , font la démonstration qu'ils ont abandonné toute éthique pour satisfaire des «baronnies». Dorénavant la preuve est faite que les intérêts de parti passent avant les convictions. Ils font aussi la démonstration qu'ils restent sourds aux souhaits maintes fois exprimés des collectivités, des organisations politiques ou culturelles, des personnalités, bref du peuple, qui depuis des décennies ont demandé la réunification. Le 28 juin dernier près de 20 000 personnes défilaient une fois de plus à Nantes pour que la Bretagne retrouve sa taille originelle. Jean Jacques Urvoas était absent.
Raisons économiques: le département de Loire Atlantique pèse 40% du P.I.B. breton. Le port de Nantes Saint Nazaire est de loin, avec un trafic avoisinant 35 millions de tonnes, le premier port breton devant Lorient et Saint Malo. L'Université de Nantes fut fondée sous la Duc Jean V en 1460 et le grand Laënnec y fit sa médecine. Nantes est depuis le début du 20ème siècle jumelée avec Cardiff. Plus de 3 millions de passagers sont passés par l'aéroport de Chateaubougon en 2013. C'est à Nantes que se trouvent plus d'une dizaine de consulats. Ce département marie avec bonheur production vinicole (le Muscadet), production maraichère, industrie lourde (chantiers navals de Penhöet, consortium Airbus) et témoins emblématiques de l'histoire bretonne (Château des Ducs, Guérande, Châteaubriant) etc...
Raisons de visibilité européenne: une Bretagne intégrale avec 4,5 millions d'habitants et une surface équivalente au Danmark ou aux Pays Bas se situe dans le peloton de tête des régions européennes et par son histoire, ses caractères physiques et humains, est parfaitement identifiée à l'international. Tout le monde situe « Brittany » en Europe et au-delà. Ce qui est loin d'être le cas pour la construction purement technocratique des Pays de la Loire dont les dirigeants dépensent des centaines de milliers d'euro, au frais du contribuable, pour tenter de lui donner cette indispensable visibilité à l'international.
Raisons humaines: à l'heure où les populations européennes se trouvent confrontées aux défis de la mondialisation, l'attachement à une identité —à la condition de refuser toute dérive sectaire— est un atout essentiel pour impulser confiance en soi, dynamisme et souplesse d'adaptation. Les Bretons , habitués depuis des siècles au grand large et dotés d'une jeunesse hautement éduquée (cf. leurs résultats au Baccalauréat), constituent le type même de population entrant dans ces critères pour faire bonne figure dans le concert des nations. Le seul obstacle à lever pour libérer les énergies est le rejet total de cette conception jacobine de la gouvernance qui fait de la France, avec des corps intermédiaires inexistants, une déplorable exception comparée à ses partenaires européens.
Le président de la commission des lois, auteur d'un opuscule racoleur pour une Assemblée bretonne, aurait du montrer un peu plus de cohérence. Faute de courage politique sa prétendue «victoire symbolique» ne trompe personne. Les seuls termes qui s'imposent sont:«capitulation en rase campagne».
Nul ne doute qu'en participant en masse à une nouvelle manifestation à Nantes le 27 septembre prochain, la population bretonne fera la démonstration qu'elle veut privilégier, la cohérence à l'emfumage politicien, la clarté à l'ambiguité, l'ambition à la médiocrité.
Dr LE MEE
Président de l'Alliance Fédéraliste Bretonne - Emglev Kevredel Breizh
■- Les manifestations sont insuffisantes.
- Les élus, même les apparemment mieux intentionnés, comme monsieur Urvoas, n'y arrive pas (c'est la branche jacobine qui l'emportera toujours au ps, la branche «descentralisatrice» n'amenant que de petites avancées, insuffisantes, limitant les dégats mais ne permettant pas d'avancer).
Ni les militants, ni les élus n'y arrivent.
Il faut donc trouver autre chose. Un VRAI MOYEN DE PRESSION EFFICACE.
Qui pourrait faire pression financière???
Nous, tous simplement... Nous les bretons...
Si tous, nous refusions de payer les impôts nationaux...
Pas seulement un par ci, par là...
Mais si, ne serait-ce 10 000 bretons le faisaient... les choses commenceraient déjà à moins faire rire en haut lieu et nous commencerions à être pris au sérieux...
Mais la question est:
Combien de bretons auront le courage de sauter le Rubicon et de le faire???
Combien de Bonnets Rouges auront cette volonté et le feront?
Comme je l'ai écrit sur un autre sujet, si je me base sur ce que j'ai lu, avant 95% des impôts bretons revenaient en Bretagne... ils ne sont plus que maintenant 7,5%..
Cela voudrait dire que 92.5% des impôts bretons vont à Paris pour faire fonctionner la machine d'état...
C'est une des bases sur lesquelles il nous faut s'appuyer pour refuser de payer les impôts nationaux... en faisant passer ce message, à coup sûr, nous serons suivis et nous ferions alors pression....
Maintenant, j'avoue aussi que les chiffres sur lesquels je me base sont erronés... je ne demande que confirmation de ceux-ci par des personnes connaissant mieux le sujet...
Mais oui... je suis sûr et certain que si, ne serait ce 500 bretons le font, cela commencerait à faire moins rire et à faire pression...
Pour ma part, je ne vais pas prêcher quelque chose que je ne mettrai pas en pratique... je refuserai donc de payer mes impôts nationaux(et non pas locaux) cette année ainsi que les suivantes...
serai-je le seul???
Seulement peu de Bretons oseraient suivre cette voie
pour répondre à votre question:
Oui je préfère une B4 à une fusion avec les PDL...
Oui je considère que les élus français de Bretagne non pas fait leurs travail en ne représentant pas leurs élus mais leurs parti politique...
Oui je pense que certains, comme Appéré, Le Drian, Urvoas, ne sont pas représentant de leurs électeurs, mais de leur parti politique... et oui je les accuse de trahison...
Oui je pense que certains, comme Le Fur, ou les rares socialistes bretons à ne pas s'être allonger, méritent d'être réélus... tant qu'ils ne représentent pas leurs partis mais leur électeurs: n'est ce pas leur mandat?
Oui je considère que quand des élus agissent ainsi, la démocratie est en danger, et que le problème n'est pas uniquement brito-breton, mais nous interpelle aussi en tant que français: dans certain pays, quand les élus ne suivent pas leurs électeurs mais leur parti, on appelle cela une dictature...
Mais, oui, milles fois oui, je préfère une B4 à une pseudo région crée uniquement pour faire plaisir à un baron d'un parti... et dans le but de dissoudre la Bretagne..
MAIS....
mais la LA était, et EST bretonne....
Donc, il est HORS de question de la laisser tomber... il y a eu des traités entre 2 pays indépendants... l'un des deux partie l'oublie... charge à nous de lui rappeler... et NON ce n'est pas se rattacher au passé..mais au contraire, sur la base de son passé préparer l'avenir.... qui oublie son passé ne prépare pas son avenir...
@ Alwenn
comment fait on pour ne pas payer ses impôts???
simple!
Voir le site
ou encore:
Voir le site
Voici ce qu'il à écrit, ici même sur ABP
«Visan Ar Floc'h, que je suis, a toujours refusé de payer et n'a pas payé. En matière d'imposition locale, il y a prescription au bout d'une année en cas de non-paiement. Pour toutes les raisons évoquées dans mon courrier, les services des impôts ont préféré ne pas trop m'emmerder ! La voie est ouverte, j'attends d'autres communiqués disant que d'autres bretons ont emboîté le pas !»
Mais il faut être prêt à en subir les conséquences... des condamnations de l'état français...
Pour ma part, j'assume.. et n'attends que cela pour aller en cours européenne de justice... en effet, je n'attends qu'un arbitrage international sur la question bretonne... car.. si cela est arrivé à la Bretagne, nul pays est à l'abri de se genre d'agissement...
Des traités ont été signés. S'il suffit d'accepter les faits accomplies comme réalité, que c'est normal, alors nul pays est à l'abri...
Mais encore une fois, s'il n'y a qu'un breton qui le fait, cela aura peu d'impact, même si cela fait parler... si ne serait-ce 500 le font... cela fera moins rire.. et plus nous seront à le faire, moins cela fera rire en haut lieu.... et enfin, peut-être commencera t on à nous prendre au sérieux, à faire pression....
Continue -til à ne pas payer d'impots ?
Toutes les voies sont à creuser , et la question des impots est évidemment cruciale.
Je ne peux parler en son nom, mais il me semble (à vérifier) qu'il habite maintenant en france et donc, paye ses impôts..
Mais quand bien même? est-ce pour cela qu'il faudrait renoncer à faire pression sur la france en refusant de payer ses impôts??? de crée un véritable mouvement pour?
Maintenant, chacun est libre et responsable de ses actes.. pour ma part, je vais faire ce que je préconise...
Rappelons que ceux ci ne sont pas légaux en Bretagne...
@ eugène le tollec
Si la france était un pays fédéral, respectant les autres peuples et non pas centralisateur et essayant de détruire les différentes cultures pour nous imposer que la francilienne... en serions nous là???
Je partage votre sentiment sur la nocivité d'une fusion (à éviter absolument) mais je me demande ce qui vous rend si optimiste concernant B5 ?
Plus clairement, en France, un député ne représente pas ceux qui l'ont élu mais une projection abstraite globale qui est «la nation».
Il n'est donc pas tenu de voter en fonction de l'opinion de ses électeurs.
Cela explique la confusion de beaucoup de français, dont les bretons, qui sont persuadés d'envoyer à l'Assemblée une personne qui va les représenter.
Non, un député représente l'ensemble de la République Française, pas le peuple qui l'a élu.
La République Française, et cela a été une volonté de la Révolution dès le début, n'est pas un corps charnel mais une notion juridique abstraite.
Elle implique que la nationalité française est également une notion juridique.
On est français parce qu'on nait sur le territoire de la République, parce qu'on est titulaire d'une Carte Nationale d'Identité et parce qu'on adhère au système.
Cela n'a rien à voir avec un héritage concret, historique, linguistique, culturel, ethnique voire religieux ou avec l'appartenance à une communauté charnelle.
D'où la difficulté qu'avait le régime de M. SARKOZY à définir «l'identité française».
Bien sûr, grâce aux grandes boucheries du 19ème et du 20ème siècles, il s'est créé une solidarité sentimentale entre les ethnies composant l'hexagone, mais on s'aperçoit quand même, avec les nouveaux arrivants qui brandissent toujours les drapeaux de leurs pays d'origine, que les «liens nationaux» français sont fragiles.
Pour beaucoup de gens, ces liens sont surtout la sécurité sociale, les allocations familiales, le RMI, la CMU et l'AME.