Mignoned ker, chers amis, chers compatriotes !
En ce début d'année 2010 que je souhaite à tous et à toutes heureuse et prospère je prends la parole pour vous faire part de ma position au sujet de la bataille électorale qui s'amorce. Je fais bien entendu référence aux élections dites « régionales » de 2010. Depuis plusieurs mois, il m'est apparu comme évident qu'Adsav, malgré 10 ans d'existence et certains succès, n'a pas la capacité qui lui permettrait de rassembler nos compatriotes autour d'une liste d'intérêt breton. A ce titre la situation du parti indépendantiste est comparable à celle de plusieurs autres formations se réclamant de la Bretagne. Que faire ? Adsav, le parti du peuple breton définira prochainement une position sur le sujet. La situation actuelle commande, à mon avis, un choix positif plutôt qu'un refuge dans l'abstention. L'existence d'une circonscription bretonne, même tronquée, permet de faire certains choix pour notre avenir, qu'il s'agisse de langue bretonne, d'économie, voire d'environnement. D'autre part, au moins l'un des projets en présence, celui que conduit M. Christian Troadec, se réclame sans ambigüité de la Bretagne. La liste « Nous te ferons Bretagne » porte son ambition dans son titre même. Elle rassemble des personnalités d'horizons divers sur un programme qui tranche avec la platitude habituelle de propositions systématiquement anti-bretonnes. Quelque soit le résultat électoral, cette candidature est en soi louable car elle place l'intérêt des Bretons au centre du débat politique.
Suis-je d'accord sur tout avec M. Troadec ? Sans doute pas. Mais au fond, peu importent mes réserves éventuelles. Je soutiendrai la liste « Nous te ferons Bretagne » de bon cœur et, bien entendu, sans condition particulière. Je n'attends aucun bénéfice personnel de ma prise de position, mais j'espère que mon soutien servira l'intérêt supérieur de la Bretagne. Je souhaite par ce soutien œuvrer à l'unité qui nous manque si souvent et sans laquelle notre émancipation est impossible. Il est temps de mettre de côté les querelles de chapelles ou de personnes. J'encourage celles et ceux qui se font une haute idée de la Bretagne à prendre position.
■Dans son œuvre de destruction sociale, culturelle, économique, et écologique de la Bretagne, la France se nourrit de nos divisions pour poursuivre son objectif. Les partis français et leurs alliés poursuivent cette politique de destruction de la Bretagne, les droits fondamentaux des Bretons sont confisqués et jour après jour la Bretagne est entrainée par la France dans son suicide.
Soutenir la liste de Monsieur Troadec est donc la meilleure solution possible pour cette élection.
Ne nous y trompons pas, même en cas de victoire bretonne à ces élections, les miettes de pouvoir dont dispose la “région Bretagne” ne permettront pas aux Bretons de décider pour eux-même sur l'ensemble de notre territoire. C'est pourquoi après ces élections il est vital de continuer le combat breton en se réappropriant les pouvoirs qui permettront de définir une stratégie cohérente de sauvetage de la Bretagne par les Bretons et pour les Bretons.
Bevet Breizh !
Adsav a suivi une trajectoire pour le moins étonnante: enterrement du POBL, «parti de dinosaures», pour créer un parti «clairement de droite nationaliste» qui entreprit d'attaquer le sujet de l'immigration avec slogans choc. La logique aurait été de continuer dans cette voie car une fois entamée elle est sans retour. Or depuis 2007, Adsav rame en sens inverse, centrant son discours. Il est devenu le «Parti du Peuple Breton»: finie la «Droite Nationaliste». Malheureusement il y avait déjà un parti sur le terrain du «na ruz na gwenn», le parti breton alternant du fédéralisme au nationalisme tiède voire parfois à l'autonomisme. Et à ce jeu là, ce dernier avait bien plus de chances d'attirer des personnes centristes. Enfin ADSAV qui s'était créé au son de la guerre au marais franco-breton décide de soutenir un régionaliste de gauche, dans une logique compréhensible en soi, mais pas dans le contexte global de la naissance du dit parti. Cette formation est dans l'impasse: désormais modérée mais isolée à cause de son choix premier de refuser le centrisme...
L'opération est donc compromise et on voit mal ou cela doit désormais aller. Car on n imagine pas ressortir la «Droite Nationaliste Bretonne» ni Adsav devenir le parti «centriste» d'union nationale... Ni de droite, ni du centre, ni de gauche, sans alliance possible... Cornélien...