Alors que nous assistons à un retour en force du jacobinisme négateur de notre identité bretonne, comme le démontre l’exposition « celtique ? » du musée de Bretagne, il est temps de rappeler la vraie nature de cette idéologie deshumanisante.
Avec l’association Koun Breizh-mémoire de Bretagne , nous avons décidé de passer à l’offensive en édifiant la « pierre de la mémoire bretonne » qui donnera son visage à la violence psychologique que les Bretons ont subi dans l’histoire pour se défaire de leur langue et culture.
Pour offrir un avenir à leurs enfants, les Bretons ont été contraints de rejeter leur propre langue (breton et gallo) obéissant à l’odieux chantage : l’avenir ou la langue. Ils ont eu le symbole -le sabot- pendu à leur cou à l’école, subi une pression psychologique terrifiante, comme dans toutes les colonies françaises. Les travaux récents de Rozenn Milin mettent en lumière ce que nous avons trop longtemps enfoui au creux de nos mémoires familiales. Les Bretons ont participé à leur propre dévalorisation, donnant naissance à une identité négative et culpabilisante et tout cela, au nom de la civilisation autoproclamée supérieure. Encore aujourd’hui, ils ne s’autorisent pas à prendre le chemin de l’autonomie politique, comme si la violence subie demeurait encore présente en eux, intériorisée.
La violence psychologique que nous avons subie est toujours présente en nous. Nous n’osons pas dire les mots, parce que nous sommes victimes, parce que nous sommes minoritaires et sous le joug de ceux qui décident à Paris, parce que l’habitude, parce que nos élus nous disent que tout va bien, parce que la république c’est quand même quelque chose…
Les Bretons ont connu la résilience culturelle, mais sans la résilience politique. Nous restons ce peuple invisible, maintenu sous les radars du droit , dénué de protection juridique et ouvert à tous les discours négateurs assénés par les autorités administratives et universitaires. Or un peuple qui ne sait pas prendre son avenir en main, voit sa culture folklorisée et dévalorisée. C’est ce qui se produit sous nos yeux !
Comme tous les traumatismes humains, la violence psychologique infligée à notre peuple est transgénérationnelle. Elle vit dans notre résignation et notre capacité à accepter des formes de discriminations insupportables, et les « épluchures » que l’on veut bien nous concéder. 8 millions d’euro pour les langues de Bretagne lorsque plus de cent millions d’euro sont octroyés à l’Opéra de Paris ! Nous acceptons la réduction de notre peuple au statut lénifiant de « région ». Nous attendons sagement la réunification légitime que nos élus ne songent pas à nous donner, car Paris ne veut surtout pas. Elle se retrouve encore dans le mépris institutionnel des enseignants de la république pour nos langues dites « régionales ».
Nous sommes tous les enfants du sabot. On la retrouve encore, cette violence, dans cette politique linguistique assez dérisoire lorsque les autres grandes régions d’Europe sont en passe de sauver leur langue.
Ils sont peu nombreux ceux qui évoquent cette violence et certainement pas l’école de la République. Mais il nous faut la dénoncer aujourd’hui car on nous assure déjà qu’elle n’a jamais existé.
Il est temps de donner un visage à cette violence psychologique.
Colonisation ? Pratiques ethnocidaires ? Assimilation forcée ? Qu’importe les mots. Deshumanisation, certainement et la pire qui soit en ce qu’elle touche le peuple dans ce qu’il a de plus précieux, l’estime de soi et l’enfance.
Nous avons tous une mémoire familiale où cette violence se retrouve.
Construisons la pierre de la mémoire bretonne, une stèle monumentale en mémoire de toutes les victimes de ces pratiques ethnocidaires en Bretagne, pour dire qu’il s’est produit quelque chose de terrifiant ici au nom d’une civilisation autoproclamée supérieure, qu’il existe un coupable : la république jacobine, que les victimes relèvent la tête, exigent une réparation légitime à savoir une vraie politique linguistique et l’enseignement de nos langues et de notre histoire à tous nos enfants.
Il n’est pas de violence dont on ne se libère. L’art transcende toutes les blessures.
Construisons ce lieu de mémoire où les Bretonnes et les Bretons, dépossédés pour beaucoup de leur langue et de leur Histoire, viendront se recueillir et comprendre, au long des générations qui suivront.
Le chemin de la résilience passe par là, pour que le vingt et unième siècle soit celui du retour du peuple breton dans l’Histoire.
C’est le pari que nous faisons, avec l’association Koun Breizh.
Comme toujours on nous dira, « mais vous n’y pensez pas ? » « Comment cela va-t-il être reçu à Rennes ou à Paris ? » « C’est fini tout ça ! » « « les gens des villes ne comprendront pas ! » « La République nous a donné une éducation et un avenir…»
Pour préparer notre avenir, il nous faudrait continuer à nous renier ? Mais tout s’écroule autour de nous et la Bretagne est à vendre au plus offrant !
Le Japon, qui a conduit une politique d’assimilation similaire à l’encontre du peuple des Aïnous, a su faire acte de repentance en reconnaissant l’existence de ce peuple. Pourquoi pas l’Etat français ? Un jour viendra où un représentant de l’Etat français viendra faire amende honorable devant « la pierre de la mémoire bretonne ».
Il n’y a pas de petite déshumanisation justifiable. L’humanité est un bloc. Justifier ce genre de pratique odieuse consiste à nier l’humanité. Il nous faudra le rappeler au concepteur de l’exposition « celtique ? »
La pierre de la mémoire bretonne prendra place au sein d’un Historial de la Bretagne.
Rejoignez-nous dans cette oeuvre chargée de sens, adhérez à l’association koun Breizh et faites un don déductible des impôts !
Votre mémoire familiale en lien avec nos langues nous intéresse. Le site de mémoire entend libérer la parole. Envoyez-nous vos textes.
Un appel à projets aux sculpteurs est lancé ce samedi 8 octobre 2022 pour donner forme à la stèle.
Un crowdfunding sera lancé pour en assurer le financement ;
Des discussions sont en cours pour définir le lieu d’installation de la stèle.
Nous comptons sur vous !
Yvon Ollivier
Pour l’asso Koun Breizh
■L’objectif de l’opération étant apparemment d’allumer un contre-feu suite à la polémique engendrée par ce doute suggéré du caractère celtique de la Bretagne. Pour justifier leur questionnement, la manœuvre consiste à opposer la Bretagne gallaise à la Bretagne occidentale plus marquée par la langue bretonne. C’est ainsi qu’ils concluent leur communiqué de soutien aux concepteurs de l’expo :
« La Bretagne ne s’est jamais réduite, ni politiquement, ni culturellement, à sa partie bretonnante ou à ses segments se revendiquant d’une culture « celtique ». La Bretagne n’a pas intérêt à oublier sa complexité et sa diversité, ni les Bretons à être privés de ces riches et stimulantes interrogations.»
Liste des signataires : Florian Mazel, Christophe Badel, Marc Bergère, Guillaume Blanc, Fanny Bugnon, Marcel Calvez, Marie-Madeleine de Cevins, Alain Croix, Pierre Derrien, Cédric Fériel, Samuel Gicquel, Dominique Godineau, Gilles Gorre, Eva Guillorel, Philippe Hamon, Pierre-Yves Laffont, Yann Lagadec, Jean Le Bihan, Erwan Le Gall, Patricia Legris, Jean-Pierre Lethuillier, Solenn Mabo, Franck Mercier, Daniel Pichot, Isabelle Rosé, Jacqueline Sainclivier, Christophe Vendries, Magali Watteaux.
N'étant pas familier du milieu universitaire de Rennes 2, le seul nom d’historien que je connaisse dans cette liste est Alain Croix. Les autres seraient donc les « chercheurs et chercheuses en sciences sociales » comme indiqué au début de article paru le 5 octobre dans OF :
Je ne savais pas que le domaine « Social » de leurs études affublé d’un titre de « Sciences » était de nature à apporter un éclairage plus pertinent à leurs déclarations.
L’objectif de l’opération étant apparemment d’allumer un contre-feu suite à la polémique engendrée par ce doute suggéré du caractère celtique de la Bretagne. Pour justifier leur questionnement, la manœuvre consiste à opposer la Bretagne gallaise à la Bretagne occidentale plus marquée par la langue bretonne. C’est ainsi qu’ils concluent leur communiqué de soutien aux concepteurs de l’expo :
« La Bretagne ne s’est jamais réduite, ni politiquement, ni culturellement, à sa partie bretonnante ou à ses segments se revendiquant d’une culture « celtique ». La Bretagne n’a pas intérêt à oublier sa complexité et sa diversité, ni les Bretons à être privés de ces riches et stimulantes interrogations.»
Liste des signataires : Florian Mazel, Christophe Badel, Marc Bergère, Guillaume Blanc, Fanny Bugnon, Marcel Calvez, Marie-Madeleine de Cevins, Alain Croix, Pierre Derrien, Cédric Fériel, Samuel Gicquel, Dominique Godineau, Gilles Gorre, Eva Guillorel, Philippe Hamon, Pierre-Yves Laffont, Yann Lagadec, Jean Le Bihan, Erwan Le Gall, Patricia Legris, Jean-Pierre Lethuillier, Solenn Mabo, Franck Mercier, Daniel Pichot, Isabelle Rosé, Jacqueline Sainclivier, Christophe Vendries, Magali Watteaux.
N'étant pas familier du milieu universitaire de Rennes 2, le seul nom d’historien que je connaisse dans cette liste est Alain Croix. Les autres seraient donc les « chercheurs et chercheuses en sciences sociales » comme indiqué au début de article paru le 5 octobre dans OF :
Je ne savais pas que le domaine « Social » de leurs études affublé d’un titre de « Sciences » était de nature à apporter un éclairage plus pertinent à leurs déclarations.
Goulennoù zo:
1 - Pa vez lakaet war-wel gant P. Legris ar meizad « Istor» e c'haller en em c'houlenn eus peseurt hini 'zo kaoz ganti? War peseurt live Istor emaomp? Hini ar stadoù broadel ma vez kendeuzet ( heñvelaet dreist-holl ) ar pobloù« bihan» enno?... Pe hini an denelezh da vat gant Istorioù an holl boploù? Pezh a zo kontrol.
E journal Ouest-France embannet d'ar meurzh 4 a viz Hedro 2017 e vez lennet savboent Patricia LEGRIS diwar-benn «Politique: le retour en force du roman national ». Savet he doa al levr « Qui écrit les programmes d'histoire? », PUG 2014 ha displegañ a ra deomp « cette démarche ne relève pas de la science historique, c'est une démarche idéologique »....Evel-henn e komprenomp mat a-walc'h penaos eo bet skoachet ha nac'het Istor Breizh gant bed politikel bro C'Hall abaoe keit-all. Se zo bet ma soñj kentañ met goude bezañ lennet pennad ar c'holectif o souten mirdi Breizh e anzavan n'ouzon ket mui ar pezh e c'haller soñjal diwarni...Aon 'm eus e vefe un afer ideologel ganto ur wech c'hoazh a-benn mirout ouzh ar Vretoned da zifenn o hêrezh dezho.
Setu ul lodenn eus soñj ar c'holectif-se:
«Le catalogue de l’exposition Celtique ? permettra-t-il de retrouver la raison et la sérénité dans une polémique trop souvent polluée par les passions identitaires ? », interroge une trentaine d’historiens et historiennes de l’université Rennes 2. Pour ces chercheurs et chercheuses en sciences sociales (1), qui travaillent depuis longtemps avec le Musée de Bretagne et les Champs libres à travers, notamment, les Rencontres d’Histoire, «L'INTRODUCTION ET LA CONCLUSION DE L'OUVRAGE, JUSTES ET EQUILIBREES, LE LAISSENT ESPERER ».
Setu ur sapre taol barn o skeiñ.
Merzhet e vez pegen niverus int... Se zo ur sin a ziaezamant diouzh ma soñj anez, int-i ne vijent ket bet ken niverus ha se.
Neuze ur goulenn-all:
2- Penaos eo bet savet ar strolladig-se? Tra penn da betra a-benn kont? Ha gwir eo ez eo anv gwennaat ar c'helenn Istor ganto? Pe daoust hag-eñ ez eo anv eus ur c'hontrollerezh kentoc'h?
«La Bretagne ne s’est jamais réduite, ni politiquement, ni culturellement, à sa partie bretonnante ou à ses segments se revendiquant d’une culture « celtique ». La Bretagne n’a pas intérêt à oublier sa complexité et sa diversité, ni les Bretons à être privés de ces riches et stimulantes interrogations. »« l’histoire n’est pas un savoir figé. Elle ne cesse de se renouveler à l’aune des nouveaux questionnements de la recherche, de la découverte de nouvelles sources, du constant réexamen de savoirs accumulés qui n’ont pas à être canonisés. C’est sa vocation, dût-elle, pour cela, déranger, ébranler quelques certitudes et susciter, parfois, un certain inconfort ».
Ur goulenn-all c'hoazh!
3-Amañ ez eus ur gudenn bennañ: Pep hini a oar mat-tre ne oa ket , ha n'eo ket kelennet Istor Breizh d'ar Vretoned, a-ratozh kaer moarvat.. hag, a-greiz tout, e vefe mat dezho prederiañ diwar benn buhez o hentadoù????????? Perak 'ta? Rak enklaskadennoù a c'hallfe mont war tu kontrol ar c'hedveno, pellig a-walc'h, neuze, eus ar pezh 'zo da soñjal? A-daol-trumm n'emaint ket mui arbennigourien ar bed keltiek tud a-zoare ? N'o deus ket droit da deuler drez ouzh ar pezh a seblant bezañ sturiet mat betek pellaat ar speredoù diouzh ar wirionez?
« l’histoire n’est pas un savoir figé. Elle ne cesse de se renouveler à l’aune des nouveaux questionnements de la recherche, de la découverte de nouvelles sources, du constant réexamen de savoirs accumulés qui n’ont pas à être canonisés. C’est sa vocation, dût-elle, pour cela, déranger, ébranler quelques certitudes et susciter, parfois, un certain inconfort ».
Bravoc'h c'hoazh!
4-Just a-walc'h! Me soñj ez eo direnkus ken ha ken labourioù bet lakaet war-wel nevez ' zo: e-touezo reoù Louis Melennec, frederique Morvan , Joël Cornette. Ganto ' vez diskuliet groñs hêrezh Bro C'Hall war Breizh... Cheñch a ra penn da benn an afer. Kement-mañ a c'hall bezañ a-bouez 'ba pennoù an dud en amzer da zont. Ouzhpenn-se e vez kreñvaet ez-naturel dazont emren Breizh... Oups! Reizhwiriek eo zoken me lâr
Neuze e teu da vezañ gwriziennoù keltiek Breizh un dra da raskañ ha buan! Bed keltiek eo kontrol ar bed latin ar pezh ne c'hall ket bet asantet evit lod!
« L’étude de la fabrique des identités « nationales » relève des mêmes processus, que ces identités se déploient dans un contexte étatique ou régional. La rareté ou l’absence de sources écrites la rend seulement plus difficile pour les périodes anciennes et a pu conduire par le passé, aux yeux de la recherche actuelle, à surévaluer les apports de la culture matérielle, de la linguistique ou des sources tardives. Le fait que les identités soient construites (dans la longue durée) autant qu’héritées, qu’elles puissent être choisies et non seulement reçues, que les logiques d’affiliations concurrencent les logiques de filiations, ne les prive pas de réalité historique, mais rend cette réalité infiniment plus complexe, et du coup bien plus intéressante qu’un simple slogan. L’histoire n’est pas un drapeau.
5- Ha neuze ? Peseurt liammoù a zo gant studioù a-zivout gwriziennoù keltiek Breizh? Roudoù zo memestra! E gwirionnez e seblant bezañ poellek orinoù keltiek Breizh anez e vije bet kavet abaoe pell abegoù da grediñ n'eus stagadenn ebet etre Breizh hag Enez Veur da skouer...
»La Bretagne ne s’est jamais réduite, ni politiquement, ni culturellement, à sa partie bretonnante ou à ses segments se revendiquant d’une culture « celtique ». La Bretagne n’a pas intérêt à oublier sa complexité et sa diversité, ni les Bretons à être privés de ces riches et stimulantes interrogations. »
6- Se zo forzh petra! Istor ar yezhoù e Breizh a c'hall diskouez ar c'hontroll:
Hag e vije bet un hent mat d'ar gallo ma ne vije ket bet eus ar brezhoneg? Me lâr: Nann! Ne vijet ket bet. Stourmoù zo bet , arc'hadurioù e-leizh zo betdiehan ivez a-hed an Istor abaoe keid-all. Profitañ a ra ar gallo eus stourm evit ar brezhoneg, da skouer: ar c'harta zo bet e 1977...Yezhoù ofisiel? N'eo ket?
Sell 'ta tad ur gomz doull o tarnijelaat
hag an amzer o vont war washaat!
M'hen tou! Aet e vijen e-maez evit hor mad
met ur sifern fall hor bije bet sur mat!
Ma mil-tamm a zo da stankañ e doulloù
Kalz gwelloc'h eo eget lonkañ e c'haou