En 2011 des chercheurs allemands avaient obtenu un nouveau polymère grâce aux capacités digestives inhabituelles d’une bactérie, Ralstonia eutropha. Elle pouvait produire du plastique.
En 2013, un chercheur breton Rémy Lucas inventait un procédé pour fabriquer du plastique biodégradable à base d'algues brunes (voir notre article) et lançait l'entreprise Algopack.
En janvier 2017, des chercheurs de Rennes s'associent avec des industriels pour produire des plastiques biodégradables avec des polyesters produits par des bactéries : c'est le projet Bluecopha. Les emballages plastiques traditionnels de moins de 50 microns étant interdits dans les supermarchés depuis le 1er janvier 2017, un nouveau marché s'ouvre en effet pour les plastiques biodégradables.
Depuis plusieurs années, les travaux de recherche de Jean-Luc Audic, membre de l’équipe CIP (Chimie et Ingénierie des Procédés à l’École Nationale Supérieure de Chimie de Rennes) (UMR 6226 Institut des Sciences Chimiques de Rennes) portent sur l’élaboration de nouveaux matériaux biosourcés et/ou biodégradables à partir de coproduits issus de l’industrie agroalimentaire.
Après avoir mis au point un film plastique à partir de protéine du lait puis après avoir élaboré une vaisselle végétale 100 % biodégradable à partir de feuilles de Sal (arbre indien), tous deux brevetés, Jean-Luc s’intéresse désormais aux plastiques bactériens. «Je m’intéresse plus précisément à la production de plastique par fermentation bactérienne. Après avoir découvert sur nos côtes bretonnes des bactéries marines qui présentaient cette aptitude, nous avons mis en culture ces bactéries dans un bioréacteur (une cuve permettant de contrôler le développement des bactéries, la température, l’oxygène…) dans un substrat composé de coproduits issus de l’activité agricole ou de l’industrie agroalimentaire», déclare Jean-Luc Audic. Les bactéries produisent alors des granules de PHA ([[polyhydroxyalcanoate]]). Un biopolymère disponible sous forme de granulés qui serviront à faire du plastique à la fois biodégradable et biosourcé.
L’étape de pré-industrialisation du projet Bluecopha est prévue pour courant 2017.
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