Un double attentat à la bombe a été perpétré vers 17h ce jour lors du meeting du HDP (Parti de la Démocratie des peuples) à Diyarbakir au moment où Selahattin Demirtas allait prendre la parole devant des dizaines de milliers de personnes, parmi lesquelles les délégations étrangères.
La délégation des Amitiés kurdes de Bretagne (AKB), présente sur place, a été témoin de la violence de l'explosion. Les déléguées n'ont pas été touchées et se sont repliées vers leur hôtel.
Les explosions ont fait environ 400 blessés et 4 personnes sont décédée des suites de leurs blessures.
La première bombe a explosé près d'un transformateur électrique, la seconde dans une poubelle. Des traces de poudre à canon, des billes d'acier et des chevrotines auraient été retrouvées par les médecins des hôpitaux accueillant les victimes, révélatrices de l'intention de tuer. Le transformateur n'est pas en cause d'après le Ministère turc de l'énergie.
Des coups de feu auraient également été tirés d'après les membres de la délégation AKB et la police a chargé, avec des tirs de gaz lacrymogène, créant une pagaille qui n'a fait que ralentir l'évacuation des blessés.
Ces très graves incidents sont à rapprocher des contre-manifestations et autres attaques qui, depuis plusieurs jours, cherchent à empêcher les meetings du HDP : un communiqué du HDP Europe fait état de situations extrêmement tendues et déplore de nombreux blessés. Rappelons également l'assassinat sauvage de Mehmdullah Öge, chauffeur de campagne du HDP, le 3 juin à Bingöl.
C'est une fin de campagne qui n'a rien à voir avec celles qui se déroulent dans les pays démocratiques.
On cherche vraiment à empêcher le HDP de passer la barre des 10%, espoir d'un changement de politique en Turquie.
Eyyup Doru, représentant du HDP en Europe, évalue, à la veille des élections législatives en Turquie les enjeux de ce scrutin et leurs conséquences sur le plan national et régional.
A cette occasion il souligne le caractère criminel des gouvernements successifs qui se sont succédés dans l'histoire récente de la Turquie parsemée de nombreux crimes à auteurs inconnus et de disparitions forcées.
Dans un communique la Coordination électorale du HDP/ France rend responsable le président Erdogan des tensions insupportables qui se traduisent par des incidents graves visant à fausser le résultat des élections en faveur de l'AKP : «L'objectif de ces attaques, est de briser la détermination du HDP à mener une lutte démocratique contre la dictature d'ERDOGAN et pour la démocratie et la liberté de nos peuples».
La délégation poursuit sa route et est allé rencontrer Yasemin ībi, co présidente HDP de la province d'Erzurum et Dilin (Evin) (voir le site) Bingöl, candidate députée, bien connue à Rennes où elle est arrivée en 1994, fuyant avec sa famille victime d'exactions de la part du pouvoir turc.
André Métayer
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