Connu pour ses prises de position tranchées en matière internationale et ses passes d'armes avec l'actuel président de la République française, Dominique de Villepin, candidat à l'élection de 2012 s'exprime rarement sur les sujets spécifiquement bretons. L'Agence Bretagne Presse a donc pris contact avec son QG de campagne, par ailleurs siège du mouvement de Dominique de Villepin : République Solidaire.
Interrogé sur le point du «projet 2012» du candidat portant sur la décentralisation, un membre du staff de campagne confirme la proposition de «redécoupage territorial autour de huit à dix grandes régions métropolitaines aux compétences renforcées.» Régions dont «les présidents seront élus au suffrage universel direct pour une plus grande visibilité régionale et internationale. Ces présidents de région seront réunis tous les quinze jours autour du président de la République en un Conseil Territorial chargé des questions de cohésion nationale, d'aménagement du territoire et de stratégie économique».
Huit ou dix grandes régions, cela équivaut, pour nous Bretons, au Grand-Ouest. «Ces régions ne sont pas encore définies» nous rassure notre interlocuteur «l'idée de départ est d'avoir des régions réellement fortes, à taille européenne, où les acteurs locaux peuvent agir».
Malicieusement, nous glissons que si ce projet peut sembler attrayante pour la région Centre ou la Bourgogne, l'application d'un tel projet en Bretagne ou en Alsace risque de se heurter à une levée de boucliers générale. «Historiquement il y a des cultures très fortes dans certaines régions nous le savons. Aujourd'hui le choix de ces régions n'est pas écrit noir sur blanc dans le projet. Mais quoi qu'il en soit, notre but n'est pas de créer des tensions et des divisions mais bien de servir les régions».
On imagine, cependant, le début de quinquennat explosif pour Dominique de Villepin s'il était élu et qu'il devait expliquer aux Corses que leur assemblée était supprimée et qu'ils devraient désormais républicainement s'intégrer dans une vaste région Sud-Est.
Concernant les transferts de pouvoir à ces nouvelles régions, le «projet 2012» semble encore bien flou : «Non nous ne souhaitons pas donner de nouveaux pouvoirs aux régions. Le pouvoir principal qui leur sera donné sera surtout l'accès au président de la République. Nous voulons donner d'avantage de moyens aux acteurs locaux !» Nous affirme notre interlocuteur de République Solidaire. Lesquels ? Cela reste visiblement à définir.
Concernant le devenir des langues minorisées (dites «langues régionales»), République Solidaire ne semble, par contre, pas avoir beaucoup réfléchi à la question : «Euh, dans le projet on n'est pas allé au niveau du détail. Tout ce que je peux vous dire c'est que Dominique de Villepin est une personne très attachée aux différentes cultures. Il souhaite que ces langues restent vivantes».
Reste à savoir si le futur programme présidentiel du candidat de Villepin sera plus en phase avec la réalité et les préoccupations bretonnes.
■PSF : via Le Foll, c'est contre.
Modem : c'est pas encore très clair... Joncour a des propos pour le moins ambigüs, quant à Bayrou il doit se déclarer franchement pour ou contre. Bref mention peut mieux faire !
RS : Ca sent le Gd West ! Peut beaucoup mieux faire !
L'horizon s'éclaircit au fur et à mesure des déclarations de chacun.
Les Berlinois refusent de fusionner avec le Brandebourg, pourquoi imposer aux Bretons de fusionner avec l'Anjou, le Maine et la Vendée ?
Quant aux fameuses grandes régions de Villepin, si c'est pour nous faire le coup du découpage en zonage téléphonique (01,02,03,04,05), qu'il se garde son projet. Les régions correspondent grosso modo (hormis le cas de la Bretagne et de la séparation de la Loire-Atlantique, de la Normandie et quelques anomalies grotestques) à des réalités historiques ou aujourd'hui bien vécues.
Enfin, c'est aujourd'hui sur les pouvoir à octroyer aux régions qu'il faut s'atteler. Il faut que certaines régions, à l'instar de la Bretagne, puissent bénéficier d'un statut d'autonomie, comme en Allemagne, en Espagne, en Italie ou en Grande-Bretagne. Il faut également renforcer la décentralisation, en donnant à l'ensemble des régions plus de pouvoirs.
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