Depuis la découverte des dégradations constatées sur le site du dolmen de Saint-Nazaire, l'indignation des Nazairiens, très attachés à leur dolmen, ne cesse de croître. Un spécialiste des mégalithes ne cachant pas de son côté sa perplexité devant le comportement « quelque peu singulier » d'une grande ville pour son patrimoine néolithique (voir notre article)
Après un long silence, la municipalité à l'origine des destructions archéologiques se défend sans convaincre. G. de Saint-Loup nous fait part de son enquête et démonte la défense du pouvoir municipal pris en flagrant délit d'atteinte au patrimoine néolithique de la cité navale (voir le site)
Les Nazairiens étaient aussi très attachés au côté intimiste des lieux avec ses chênes verts, vieux de plus de 130 ans. Le site du dolmen “fait patrimoine” car il fixe dans le temps un paysage breton idéalisé, comme le rappelait à la municipalité déjà en 2007 Dominique Bernard, l'architecte des bâtiments de France en charge du dossier. La construction de ce paysage à la fin du XIXe siècle au moment de la création du square visant à mettre en valeur le dolmen est alors liée au mouvement néo-druidique breton. Ce paysage reconstruit est un témoin d'une période de l'histoire culturelle et identitaire de la Bretagne. Et cela n'est pas banal à Sant-Nazer ! Comme le fait remarquer Dominique Bernard, le site du dolmen est aussi témoin du paysage local avant la création de la ville nouvelle dans les années 1860.
Dans l'attente des suites judiciaires et de répercussions politiques, laissons la parole à René Kerviler qui, en 1875, fait part de la découverte des objets trouvés lors du creusement du bassin de Penhoet non loin du dolmen : « l'ensemble de ces objets gisant tous au pied de la falaise sur laquelle s'élève le dolmen de Saint-Nazaire, à une profondeur de quatre mètres au-dessous des basses mers actuelles, avant l'envasement de la baie ».
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