Disparition du professeur Louis Le Guillou, spécialiste de Lamennais

Disparition publié le 29/01/09 1:23 dans Cultures par Bernard Le Nail pour Bernard Le Nail
https://abp.bzh/thumbs/13/13881/13881_3.png
https://abp.bzh/thumbs/13/13881/13881_2.png
https://abp.bzh/thumbs/13/13881/13881_4.gif

Né à Brest le 21 mars 1929, le professeur Louis Le Guillou vient de nous quitter, il y a quelques jours. Avec lui disparaît une personnalité intellectuelle exceptionnelle.

Peu connu du grand public, le professeur Louis Le Guillou aura certainement été à notre époque le meilleur connaisseur de la vie et de l'œuvre de Félicité de Lamennais (1782-1854) auquel il avait consacré de nombreux ouvrages. C'était aussi un grand connaisseur de Jules Michelet (1798-1874), de Lacordaire (1802-1861) et de Montalembert (1810-1870). Plus largement, c'était un des meilleurs spécialistes du romantisme et de la vie intellectuelle en France au XIXe siècle. Il fut aussi, avec les professeurs Jean Balcou et Yves Le Gallo, un des auteurs de ce 'monument' que constitue l'«Histoire littéraire et culturelle de la Bretagne», parue en 1987 et rééditée en 1997.

Professeur de littérature française à l'Université de Bretagne Occidentale, à Brest, de 1968 à 1994, Louis Le Guillou avait été aussi le président de la Société des amis de Lamennais. Son œuvre publiée est monumentale : pas moins de 62 ouvrages, dont le dernier, paru il y a seulement quelques mois...

Le professeur Louis Le Guillou était aussi le jeune frère d'un des grands théologiens français du XXe siècle, le père Marie-Joseph Le Guillou (1920-1990), dont c'est l'occasion aussi de rappeler le souvenir. Né à Servel le 25 décembre 1920, Marie-Joseph Le Guillou était entré chez les 'Frères Prêcheurs' (Dominicains) et avait été ordonné prêtre en 1947. Docteur en théologie en 1958, il avait été appelé par le pape Paul VI en 1963 comme expert à la deuxième session du concile de Vatican II. Il avait été un professeur de théologie très apprécié à l'Institut catholique de Paris jusqu'en 1982. Sérieusement malade durant plusieurs années, il était mort le 25 janvier 1990, après avoir écrit plus d'une vingtaine de livres, dont un réalisé avec son frère Louis : «La condamnation de Lamennais», paru en 1982 aux éditions Beauchesne, à Paris.

Parmi les grands travaux du professeur Louis Le Guillou, qui continueront à être utiles aux générations futures d'étudiants et de chercheurs, il y a :

• la «Correspondance générale de Lamennais» en neuf volumes, parus chez Armand Colin entre 1971 et 1981

• la «Correspondance générale de Jules Michelet» en douze volumes, parus de 1994 à 2001

• la «Correspondance d'Henri Lacordaire», publiée en 1989

• la «Correspondance de Charles de Montalembert», en 2008

• le «Journal intime inédit de Montalembert», paru de 1990 à 2008

• les onze tomes des «Oeuvres complètes de Lamennais», rééditées en 21 volumes par les éditions Slatkine.

Il était aussi l'auteur de l'introduction et des notes de l'édition courant des «Paroles d'un croyant» de Lamennais, livre paru en collection de poche chez Flammarion en 1973 et constamment réédité.

Par son rayonnement international, le professeur Louis Le Guillou aura beaucoup contribué au rayonnement intellectuel de la Bretagne et particulièrement à celui de l'Université de Bretagne Occidentale, dont il aura été un des plus éminents professeurs.


Vos commentaires :

Anti-spam : Combien font 8 multiplié par 8 ?