Effervescence inhabituelle ce samedi après-midi à la Cité de la Voile de Lorient... L'Ankou vient signifier la disparition de la langue bretonne en fauchant les militants d'Aï'ta dont Eugène Riguidel !
Cette mise en scène spectaculaire avait pour but de protester contre le sort réservé à la langue bretonne dans la nouvelle muséographie inaugurée en mai 2015 : rien, peanuts, netra.
En 2008, français - breton -anglais
En mai 2008, la Cité de la Voile offrait au grand public la possibilité de découvrir le monde de la voile moderne et des courses au large en 3 langues ; français, breton, anglais. Toute la signalisation intérieure des différents lieux d'exposition de la Cité de la Voile, les panneaux explicatifs ainsi que les jeux interactifs et les bornes multimedia étaient accessibles en breton.
En 2015, français - anglais - allemand
En mai 2015, la Cité de la Voile ré-ouvre avec une muséographie actualisée et une nouvelle signalétique trilingue : français, anglais, allemand...
La langue bretonne a tout simplement disparu. Selon Aï'ta, plus de 6 mois de travail mené à bien par les services de traduction et de terminologie de l'Office Public de la Langue Bretonne ont été ainsi jetés à la poubelle sans autre forme de procès.
Fin de non-recevoir
Aï'ta avait été reçu par les services de l'agglomération du Pays de Lorient, propriétaire de la Cité de la Voile, en mars 2015 et avait remis un dossier complet sur la place de la langue bretonne dans le Pays de Lorient. D'après Aï'ta, toutes leurs propositions ont été balayées d'un revers de main «Nous n'avons pas le même point de vue sur ce qu'il faut faire et ne pas faire» .....
Aï'ta s'élève contre cette «trahison des responsables politiques du Pays de Lorient» qui ne respectent même pas leurs propres délibérations sur la langue bretonne, ni la charte Ya d'ar brezhoneg signée en janvier 2012. L'agglomération s'était même engagée à atteindre le niveau 3 en 2014...
Désintérêt
Alors qu'une dynamique autour de la langue et de la culture bretonnes avait pris place au Pays de Lorient depuis les années 80 avec de belles réalisations, il faut malheureusement constater un véritable désintérêt depuis quelques années au niveau de l'agglomération et de certaines communes, notamment Lorient. Ce désintérêt pour la dimension bretonne est flagrant pour la langue bretonne mais aussi plus globalement pour les divers secteurs de la vie culturelle: aucune dynamique, aucune initiative, une vison folklorique accompagnée pour certains élus d'une méfiance idéologique contre le «communautarisme», tout cela caché par l'arbre du «Festival Interceltique» et les discours creux des élus chaque année début août.
Tanwezhen: (voir le site)
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