En 1993, un hommage collectif leur fut rendu, puis plus rien ou presque.
10 ans après, en septembre 2003 lors du salon du patrimoine de l’AOCP à Plombeur, le fondateur de la fédération culturelle Startijenn ar Vro Vigoudenn invite les 14 dernières bigoudènes dans son stand.
Auparavant, je me suis mis à prendre contact par téléphone avec les mairies du Pays Bigouden et m’étonne de certaines réponses « …..attendez, je vais me renseigner. » au bout de quelques minutes : »….on vient de me dire que la dernière est morte il ya 2 ans….. » ETC elles disparaissaient donc par dizaines dans la plus grande indifférence. Là-dessus campagne de presse , l’AFP, radios, TV .
Dans certains milieux, en parler, les inviter même dans des projets culturels, c’était se faire traiter de passéiste, même si on a passé toute sa vie dans la Recherche à l’extérieur de son pays. Pendant ce temps d’autres en profitaient et il est surprenant quand on clique sur bigoudènes de trouver surtout des mamm goudig et autres à l’aise breizh, caricatures qui ne plaisent pas du tout aux authentiques bigoudènes selon leur dire. Nous avons pourtant une image culturel le, un logo qui plait même aux bandits de grands chemins qui volent les panneaux à Plogastel et Plonéour mais qui n’est pas suffisamment exploitée, on la retrouve très peu sur internet , ce logo est pourtant utilisé par 70 entreprises bigoudènes pour authentifier leur produits
Aujourd’hui, elles ne sont plus que 6 à porter la coiffe et la 7ème, celle qui, lors de sa toilette matinale, la mettait tous les jours intégralement, même si elle restait chez elle, ne peut plus le faire à son grand regret (maladie). C’est pourquoi je l’avais présentée en 2007 à Jaime Ocampo-Rangel un Colombien à la recherche des dernières minorités authentiques en disparition dans le monde. Son exposition « mémoire des couleurs » est visible à l’UNESCO Paris 7 jusqu’au 31 août puis à l’ONU ; Isabelle Quenet-Lucas y figure près de femmes Himbas africaines etc, comme seule représentante en Europe, marplij, est ce que les bigoudens se rendent compte de ce que signifie ces traditions, cette fierté qu’elles ont transmises, langue comprise jusqu’à nos jours ?
Jaime qui parcoure le monde a été impressionné par l’originalité, la force de notre culture, il a dit soyez en fier, vous avez le devoir de la transmettre aux génération future dans le meilleur état possible en évitant les mélanges excessifs qui mènent à la globalisation, à la monoculture.
N.B ndlr: en Bretagne, actuellement sous couvert d’ouverture et de peur du communautarisme, repli identitaire et que sais-je, on va vers cela et les cercles celtiques offrent le spectacle du moulin rouge aux parisiens ébahis.