Dilshad Questani, artiste peintre, expose à Rennes du 9 au 13 novembre 2015

Communiqué de presse publié le 10/11/15 9:31 dans Politique par André Métayer pour André Métayer
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Dilshad Questani (photo G. Le Ny)

Kobanê, peshmergas, Kurdes, des mots qui résonnent dans l'actualité de ces derniers mois. Des drames humains et une guerre atroce qui ont inspiré Dilshad Questani. Ce peintre kurde d'Irak utilise ses pinceaux pour dénoncer la guerre au Moyen-Orient. Des toiles fortes à découvrir à la Maison internationale de Rennes Espace Pierre Jaffry, 7 quai Chateaubriand à Rennes du lundi 9 au vendredi 13 novembre de 14h à 18 h.

l'artiste-peintre, Dilshad Questani, sera là pour accueillir les visiteurs, individuels ou en groupe.

Quelques mots avec Dilshad Questani

Né en 1957 au Kurdistan d'Irak, Dilshad Questani avait 6 ans quand il a vu sa maison, parmi tant d'autres, être incendiée et détruite sous ses yeux sur ordre de Saddam Hussein. Sa famille quitte alors Kirkuk pour s'installer à Suleimaniye, ville culturelle et artistique kurde. Dilshad, passionné d'art, de poésie et de chant, adhère en 1991 à l'Union des Artistes kurdes. En 1998, il arrive en France et obtiendra, en 2010, la nationalité française. Peintre reconnu, il expose ses ½uvres en France et à travers le monde : Grèce, Allemagne, Japon, Corée, Dubaï, Sharija, Londres, Irak. Il exprime, à travers ses toiles, l'amour de son pays et sa palette de couleurs traduit le feu intérieur qui l'anime.

AM - Vos toiles expriment une grande violence : n'est-elle pas l'expression de votre histoire personnelle ?

DQ - «Mes peintures sont surtout lumineuses et expriment l'avenir d'un peuple qui a mal vécu toutes les périodes de son existence. Peuple opprimé, oublié de l'Histoire et de la communauté internationale. Personnellement j'ai vécu 3 guerres et, peshmerga, je me suis battu contre Saddam en tant que kurde. Si je le pouvais, je reprendrais les armes pour défendre mon peuple, un peuple coupé en quatre, face à Daesh. Je lutte à ma manière avec mon art et ma sensibilité. J'ai peint un tableau en hommage à Kobanê, un des rares qui soit figuratif, sur ton bleu, couleur froide, avec des personnages en fond qui luttent. Dans mes toiles j'exprime l'espoir et l'avenir pour les Kurdes... j'exprime aussi ce que je ressens, intérieurement, moi l'artiste Dilshad. Ce sont les paysages de mon âme. Aujourd'hui je suis heureux comme jamais je ne l'ai été. Je me sens fort».

AM – Dans votre palette de couleurs, avez-vous une préférence pour l'une d'entre elles ?

DQ - «Oui, sans hésiter, la couleur orange. La couleur Orange est un mélange de Rouge et de Jaune, ce qui fait d'elle la couleur la plus actinique. Vous savez que la religion primitive des Kurdes était le zoroastrisme, avant leur islamisation forcée. Et bien, pour moi, en tant que zoroastrien, cette couleur chaude, intime, accueillante évoque le feu, la chaleur, le soleil, le sacré».

AM - Vous utilisez vos pinceaux pour dénoncer la guerre au Moyen-Orient : quels regards portez-vous sur les événements ?

DQ : «Le positif de ces événements tragiques est que maintenant on connaît les Kurdes. Le monde sait que c'est un peuple courageux, qui prône l'égalité homme/femme. Ces événements ont permis un rapprochement des différentes factions kurdes pour aller vers l'unité. Ce peuple mérite de vivre libre et doit continuer à prendre son destin en main. Par contre il est dommageable que ce soit à travers une guerre, encore une fois, qu'on apprenne à connaître ce peuple oublié. J'espère que le Rojava ira aussi vers l'autonomie et que le peuple kurde retrouvera son unité à travers ses quatre composantes».

André Métayer