Dans l'édition des « textes de jeunesse de Descartes » effectuée par les Presses Universitaires de France en mai 2013 nous soulignons trois éléments.
Premièrement, quel est l'intérêt de publier la licence en Droit de Descartes à Poitiers, si ce n'est parce qu'elle a précisément été obtenue «à Poitiers», et non à Rennes ? Ce texte n'aide en rien la compréhension de «la philosophie de Descartes». Rappelons en outre que le jeune philosophe obéit à l'époque à son père qui préfère l'envoyer à l'extrémité de ce qui est appelé aujourd'hui « le grand Ouest », plutôt que de le garder auprès de lui à Rennes (où tout le monde effectuait son Droit, dont le premier fils Pierre Descartes...).
Deuxièmement, nous lisons p. 215 que Descartes « se retire à la campagne » pour écrire. Heureusement, une note (6) précise à la fin de la phrase qu'il s'agit d'« Elven ou du Poitou ». Ce qui doit revenir au même. Mais alors pourquoi ne pas écrire que Descartes se rend « en Bretagne » ? Sans doute est-il entendu « qu'il quitte Paris » (où, comme nous l'avons rappelé, le philosophe ne reste jamais plus que quelques mois).
Troisièmement, nous apprenons p. 161 que Descartes a passé « l'été, l'automne et l'hiver 1622-1623 » principalement « dans le Poitou ». Heureusement, là aussi, une note (1) précise que Descartes s'est aussi « rendu à Rennes et peut-être dans la région de Nantes ». On notera l'assurance concernant sa présence dans la Poitou et le doute («peut-être») concernant « la région de Nantes » (où la belle-famille résidait et où son père se rendait régulièrement). Pourquoi ne pas préciser qu'il s'agit de la propriété de Chavagne à Sucé-sur-Erdre au nord de Nantes ? Et que les Descartes voyageaient régulièrement entre Rennes et Nantes ?
Simon Alain
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