Des partis bretons, un parti breton, quel(s) parti(s) breton(s) ? (1ère partie)

Point de vue publié le 11/04/15 21:12 dans Politique par Christian Rogel pour Christian Rogel

Fragmentation ancienne de la sphère politique bretonne

Contrairement à d'autres pays, la Bretagne est fragmentée politiquement depuis toujours, et on l'a vu, dès 1675, avec la «révolte des Bonnets rouges», première expression continentale européenne d'une dissension politique dans le droit fil des Niveleurs anglais du XVIe siècle, nos historiens universitaires français se gardant bien de faire le rapprochement et de travailler le sujet autrement qu'en recopiant stupidement les archives royales. (voir notre article).

Les aristocrates qui étaient à la tête de l'assemblée délibérative, les États de Bretagne, se battirent contre l'arbitraire royal et la destruction de la richesse de la Bretagne, maintenant son aura historique, mais, se souciaient peu de justice sociale, contraire à leurs intérêts.

La Révolution révèla la diversité politique du pays et des villes et des campagnes républicaines s'opposèrent aux zones de chouannerie. Cette dernière prit le contrôle de la Bretagne entière en 1815, mais, la monarchie rétablie normalisa très vite la situation.

Fragmentation de la revendication bretonne

Si l'Union régionaliste bretonne (URB) fut créée en 1898 et présenta des revendications modestes, c'est à l'initiative du diplomate et journaliste Lionel Radiguet, que fut popularisée, en 1904, l'idée d'une république bretonne, dont il diffusa le projet de constitution à 100 000 exemplaires. En 1911, un groupe de jeunes gens créa le Parti national breton, première version, qui réclama l'indépendance et se fit remarquer, en 1911, en perturbant l'inauguration du monument de Rennes qui, au mépris de l'Histoire, représentait la Bretagne agenouillée devant la France.

Simultanément, l'URB perdit ses éléments non réactionnaires, mais, conservateurs catholiques, parmi lesquels,les membres du Collège des Druides (Gorsedd), qui fondèrent la Fédération régionaliste de Bretagne (FRB).

Dès lors, la revendication bretonne fut duelle, soit indépendantiste (PNB 1 en 1911, puis PNB 2 en 1931, le PAB de 1927 étant mixte), soit régionaliste, FRB, puis, en 1924, Ligue fédéraliste de Bretagne, ainsi que le Collège des Druides, très clairement antinationaliste et qui entreprit un discret et important travail de réseau auprès des politiques et des médias (François Jaffrenou-Taldir et Léon Le Berre).

La Ligue fédéraliste, positionnée à gauche, mais jamais agréée par la gauche française farouchement centraliste, disparut en 1935, laissant le champ libre aux nationalistes séparatistes. Avec elle s'efface, pour longtemps, l'idée qu'il faut fédéraliser la France et non pas rechercher l'indépendance.

Le mouvement breton pendant la guerre et juste après

Le Parti national breton (1931-1944) était relativement bien organisé, en essayant de singer les principes d'autorité sans contrepoids des partis fascistes et nazis. L'Occupation le réduisit à une sorte de gesticulation sans possibilité d'une vraie action politique, alors proscrite.

Conformément à son idéologie basée sur la race (aujourd'hui, on dit ethnie, mais, c'est la même idée, tout aussi imprécise), il voulait exalter le «génie propre» des Bretons, ne se servant de l'Histoire que comme illustration.

La diabolisation de toute action bretonne fit plus de tort au mouvement régionaliste qui ne survécut que dans une fédération d'oeuvres culturelles, Emgleo Breiz, rassemblant des militants bretons résistants et des ecclésiastiques, amoureux du breton. Les premiers finirent par pencher à gauche et mettre leurs espoirs, maintenant déçus, dans la «deuxième gauche» rocardienne.

On peut avancer l'idée que la guerre figea symboliquement autant la Bretagne que la France : même sacralisation autarcique de processus historiques.

Les formations politiques bretonnes de 1950 à 2000

En France, les partis conservateurs et radical-socialiste étaient des machines destinées à sélectionner les candidats aux élections par des comités de notabilités, mais le modèle du parti ouvrier, c'est-à-dire, basé sur les forces miltantes, perdura dans la SFIO (devenue le PS) et le Parti communiste.

Fondé en1950, le Mouvement pour l'organisation de la Bretagne (MOB), très divisé au fond entre nationalistes et régionalistes, fonctionna comme un lobby classique, sans beaucoup de nouveautés dans les méthodes d'action.

En 1964, au moment où il s'essouflait, il donna par scission, l'Union démocratique bretonne (UDB), dont quelques membres fondateurs venaient des milieux communistes et apportèrent le primat donné à la base militante sans l'armature théorique du modèle, ce qui fut facteur de crises à répétition et d'instabilité dans la ligne politique (voir notre article).

Les formations indépendantistes groupusculaires issues du bouillonnement politique des années 70 reproduisirent plus ou moins cette conduite, Emsav Stadel Breizh étant la seule à se soucier d'une réflexion théorique sur la Bretagne dans sa situation géopolitique.

L'héritier du MOB, le Parti pour l'Organisation de la Bretagne (POBL) resta classique dans la forme, se présentant aux élections, mais, sans devenir une machine efficace.

A lire dans la 2ème partie : les formations bretonnes maintenant

Christian Rogel

Licence pour reproduction intégrale, sous condition de mention de l'auteur et l'Agence Bretagne Presse


Vos commentaires :
SPERED DIEUB
Vendredi 15 novembre 2024
Les aristocrates qui étaient à la tête de l'assemblée délibérative, les États de Bretagne, se battirent contre l'arbitraire royal et la destruction de la richesse de la Bretagne, maintenant son aura historique, mais, se souciaient peu de justice sociale, contraire à leurs intérêts.
C'est une des explications de la non adhésion des bretons à l'idée d'une Bretagne émancipée Une grande confusion a régné durant les années 1788 1789
C'est aussi une des cause historiques de la division du mouvement breton ,et le fait que ce c'est le point de vue aristocratique qui sert bien trop de référence historique , pourtant certains descendants de la noblesse bretonne, eux ,reconnaissent l'erreur de leurs ancêtres qui avaient refuser de siéger aux états généraux ,leurs conflits d'intérêts ont pourris la cause bretonne et contribué paradoxalement à l'avènement d'une république jacobine ,héritière de la monarchie absolue ,du point de vue centralisateur .J'insiste bien là dessus car cette révolution de 1789 a bien commencée en Bretagne ,et le problème aurait du être réglé aux états de Bretagne La faible représentation du tiers état était une injustice criante sans compter le reste
Par contre les mêmes causes produisant les mêmes effets , à terme l'une et indivisible pourrait être menacée par ses nouveaux privilégiés ,suppôt de ce pouvoir parisien et de sa classe politique dont la corruption se fait de plus en plus évidente de jour en jour Et quand on se vente d'être un grand marchand d'avions et de canons ,le minimum s'est de s'abstenir à donner des leçons de morale au monde entier ,d'autant que ces armes seront faites pour servir un jour ou l'autre ,et pourquoi pas se retourner contre les innocents du pays qui les a vendu ? Lénine disait ,il nous vendrons même la corde qui servira à les pendre

Philippe Guilloux
Vendredi 15 novembre 2024
Il est bon parfois en effet de rappeler en effet que la situation actuelle de la Bretagne doit certes à la politique centralisatrice de l'Etat français mais qu'elle est aussi le résultat de positionnement de certains bretons, et notamment de la classe dirigeante bretonne (clergé et noblesse) avec comme objectif de garder le pouvoir. Il faut attendre la première guerre mondiale et la disparition d'une partie de cette noblesse dans les combats pour voir naitre de nouvelles forces politiques et des possibilités de faire bouger certaines inerties voulues par cette classe dirigeante.
Pour ce qui est de l'indépendantisme avant la première guerre mondiale, il me semble que le mouvement est très minoritaire et ne rencontre pas beaucoup d'échos dans la population. C'est au lendemain de 14-18 que ce mouvement indépendantiste va prendre une réelle dimension, suite à la guerre mais aussi à l'exemple irlandais de 1916 et à l'éclatement de l'empire austro-hongrois aboutissant à la naissance de «petits» pays.

SPERED DIEUB
Vendredi 15 novembre 2024
Le parti nationaliste breton était né il me semble en 1911 ,il était minoritaire, pas davantage forcément que le PAB par la suite ,de toute façon il n'a pas eu le temps de se mettre en place ,il avait un discours radical Loeiz Napoléon ar Rouz a assisté à l'insurrection de 1916 à Dublin Cet exemple irlandais a été largement amplifié pour des raisons partisanes que l'on peut comprendre , comme je l'ai expliqué sous cet article
Voir le site

Christian Rogel
Vendredi 15 novembre 2024
@Spered Dieub
Vous avez raison, le PNB 1 est la première organisation séparatiste de Bretagne (oct 1911) et a présenté le mois suivant, aux sénatoriales desCôtes-du-Nord, un candidat «nationaliste breton», Joseph Duchauchix, adjoint au maire de Laurenan et auteur de «Pa vin maro», mis en musique et chanté par Glenmor.
L' Unvaniez Yaouankiz Breizh (UYB) a été créée après la guerre de 14. Elle a créé le titre «Breiz Atao».

Paul Chérel
Vendredi 15 novembre 2024
Pardon; Monsieur Rogel, mais je considère votre article totalement inutile pour ne pas dire destructeur. Les Bretons sont ce qu'ils ont été de tous temps essentiellement individualistes et donc incapables de s'unir, toujours prêts par contre pour la bagarre. Inutile d'en faire une histoire, toute une HISTOIRE. Il vaudrait mieux leur dessiner un PROJET d'AVENiR+ Paul Chérel

SPERED DIEUB
Vendredi 15 novembre 2024
Paul Chérel d'autres politico historiens célèbres en ce moment, ont des discours bien plus revivalistes que celui de cet article ,et sauf ,erreur de ma part, vous ne leur répondez pas
Il vaudrait mieux leur dessiner un PROJET d'AVENiR+
cherchez l'erreur !!!

Christian Rogel
Vendredi 15 novembre 2024
@Paul Chérel
Je ne vois ce qu'il y a de destructeur dans le fait de proposer un miroir pour la Bretagne et ceux qui veulent la mettre en vue.
Des histoires à la Walt Disney, nous en avons trop eu avec les unitaristes et les militants bretons.
Si un simple rappel historique est dérangeant, beaucoup vont être horrifiés par la 2ème partie : ils ont deux solutions, ne pas me lire ou me contredire.
Ce n'est mon rôle d'élaborer un programme politique, mais, j'essaie de montrer qu'on respecte même pas des règles de bon sens.

Alwenn
Vendredi 15 novembre 2024
La faiblesse politique du mouvement breton est patente et se voit et se mesure chaque jour. La division entre parties, droite/gauche, régionaliste/nationaliste, ..., n'est pas ce qui peut expliquer cette faiblesse. Il suffirait qu'un parti se dégage du lot pour attirer l'attention et se renforcer. Troadec a montré qu'on pouvait se faire élire sur une ligne bretonne, contre les partis français.

Pourquoi Troadec réussit là où L'udb échoue depuis 50 ans ? C'est à mon avis la seule question intéressante. En tout cas la plus importante pour nous.


Alwenn
Vendredi 15 novembre 2024
Il faut arrêter de croire que tout viendra des partis et qu'en dehors des partis nous ne pouvons rien. Au contraire, le système politique français est vérouillé et un parti breton seul ne parviendra pas à le dévérouiller. La Catalogne n'a pas pu faire de référundum à cause du veto de Madrid, l'Etat français mettra des vetos partout.

Il faut faire avancer la cause bretonne en dehors des partis en premier lieu, les partis suivront.


Paul Chérel
Vendredi 15 novembre 2024
@ Christian Rogel. Ce qu'il y a de destructeur, mais c'est mon opinion, c'est mon sentiment, c''est que de retracer l'histoire, les divergences de vue, de stratégie, d'idéologies, parfois les luttes internes entre égos démesurés, souvent même pour des queues de cerises ne sert qu'à éloigner le bon peuple effaré par cet amateurisme qui lui paraît ridicule ou pour le moins vaporeux. Je pense que votre deuxième partie qui sera plus proche de l'époque actuelle sera encore plus néfaste mais continuez : au point où en sont les mouvements bretons, rien ne peut plus les affaiblir dans l'esprit de leurs compatriotes.
@ Esprit libre. (3ème message) Je n'ai pas bien compris l'expression politico-historiens célèbres; Merci d'être plus précis. Quant au PROJET d'AVENIR j'ai de quoi le dessiner, d'autres s'y attèlent également. Mais, là encore, il faut s'attendre à des meutes (je mets cela exprès au plutiel) d'oppositions dont la plupart d'origine exogène, car l'Avenir breton doit être entièrement libéré de la «pensée unique» française sur tous les sujets économiques, techniques, scientifiques, poliiiques et même sociaux. Donc, de quoi énerver un peu les petits partis ronronnants dont Christian Rogel entreprend l'historique dans son article et les suivants. Paul Chérel;

Christian Rogel
Vendredi 15 novembre 2024
@Paul Chérel
Je ne traite pas, sauf en passant, la question des formation politiques bretonnes sous l'angle des luttes personnelles.Elles seraient vite dépassées, si une organisation et des objectifs clairs (notez le pluriel) étaient proposés, voire imposés.
C'est parce que l'on préfère le flou que les égos prennent parfois le dessus au détriment de la réflexion.

Paul Chérel
Vendredi 15 novembre 2024
@Christian Rogel. C'est effectivement le côté franchouillard de la politique et de l'information qui déteint fortement sur les petits groupuscules politiques bretons. Le flou domine, les idées et le concret restent dans les tiroirs pour ne pas déplaire à un électorat éventuel à partir d'un électorat beta-moins-moins. (J'aime bien cette classification à la Huxley). Paul Chérel

Paul Kerguelen
Vendredi 15 novembre 2024
@ Christian Rogel

Point de vue plus qu'instructif.
J'attends donc la deuxième partie.
Rappeler l'histoire des partis bretons nous permet de faire le point et ne pas refaire les mêmes erreurs!
Enfin, en théorie!
Mais je suppose que ce point sera développé lors de la seconde partie...


SPERED DIEUB
Vendredi 15 novembre 2024
Vu que ce n'est pas évident quoique on fasse , il ne faut pas stigmatiser les personnes , quelles que soit leurs tendances qui essayent de faire avancer l'idée bretonne ,dans la mesure ou elles sont réalistes, modérées, pragmatiques ,et qu'elles vivent parmi les bretons c'est à dire ne pas vouloir imposer une Bretagne indépendante aussi légitime soit t-elle à la barbe du peuple ,qui dans ce cas se retournerait contre ces nationalistes . Ce qui veut dire ne pas sacraliser ceux qui sont perchés en haut quelque part du coté de la tour Eiffel bien loin de la réalité bretonne

Alwenn
Vendredi 15 novembre 2024
@ Christian Rogel

Pourquoi n'ecrivez-vous pas un livre à l'intention des partis bretons : «Comment sortir de l'impasse et réussir là où vous avez jusqu'ici échoué?»

J'ai peur qu'un article soit un peu court, même en deux parties !


Christian Rogel
Vendredi 15 novembre 2024
@Tugdual Radiguet
Merci de m'attribuer une plume efficiente, mais, j'essaie seulement de comprendre pourquoi tant d'efforts et de dévouement ne semblent pas aboutir à la constitution de vraies machines électorales. Il me semble,- et les lecteurs peuvent doner leurs points de vue -, qu'il y a des confusions ou des non-dits ou des erreurs de méthode. Contentons-nous d'essayer poser le sujet, sans aller trop vite aux conclusions.

Lionel Guillory
Vendredi 15 novembre 2024
A quoi bon proposer un texte sous une forme légale (comme une constitution), alors que vous en avez refusé la première esquisse ici même. (j'ai de la mémoire)

J'ai gaspillé suffisant de mon temps...

Certains préfèrent continuer à geindre, cela doit être rémunérateur?


Donbzh
Vendredi 15 novembre 2024
Les Bretons ne me semblent pas individualistes, ils ont du mal à faire confiance à un homme ou un groupe car trop souvent trahis. D'où peut-être, le succès des bonnets rouges , tout le monde se sentant représenté...

Certains conspuent les indépendantistes, nationalistes et autres extrémistes, mais n'est ce pas grâce à eux qu'ils apparaissent modérées...Il y a à peine 10 ans un régionaliste était classé comme extrémiste !!!

Faisons progresser les idées chacun à son rythme et à son envie. On a besoin de tous...Certains auront un discours plus modérés pour pouvoir se présenter aux élections, mais qu'ils n'oublient pas le courage de certaines démarches, courageuses à mes yeux, qui nous permettent , aujourd'hui , d'aborder certains sujets concrets autour de l'autonomie...

Les Catalans ont avancés grâce à une alliance entre centre droit régionaliste allié aux indépendantistes de gauche. Peu importe la configuration, du moment que l'on avance vers la démocratie. Chacun devrait trouver sa place et respecter les positions des autres...

Cessons de nous diviser autour de notion «qui pourrait
choquer»
les Bretons voir les français ou l'électorat ou l'Europe..
Pensons Bretons, Pensons Démocrates et trouvons les articulations , chacun dans son rôle, qui nous permettront d'avancer...

BEVET BREIZH


Christian Rogel
Vendredi 15 novembre 2024
@Lionel Guillrory
Je n'ai pas appelé à la rédaction d'un texte constitutionnel, mais, fait remarquer que, jamais, un parti indépendantiste avait cru pouvoir en entreprendre la rédaction. La principale raison étant, peut-être externe : l'Etat français ayant été vigilant sur les «menées séparatistes», mais, il y a aussi, le refus d'aiguiser l'oppostion interne entre les «étapistes» et les partisans de l'indépendance tout de suite.

Paul Kerguelen
Vendredi 15 novembre 2024
@ Christian Rogel

Pour ce qui est d'une constitution, il me semble pourtant que le Parti Breton en avait rédiger une au temps où j'y étais inscrit comme membre.
Le problème est qu'une constitution écrite par un parti aurait tendance à rester interne au parti l'ayant écrite et est connotée politiquement: Une constitution écrite par l'UDB n'aurait pas la même teneur que celle écrite par ADSAV.

En cela, la proposition de la KAD d'un nouveau parlement, élu, rédigeant une constitution aurait plus d'impact si relayée en dehors du mouvement Breton vers la population Bretonne.

Il existe ici et là des projets de constitution, dont celle écrite, comme rappelé dans le point de vue celle de Lionel Radiguet, vendue à plus de 100 000 exemplaires, ce qui en 1904 était un grand tirage il me semble. Mais, rien n'aura plus d'impact que celle de la KAD si le peuple Breton est mise au courant de celle-ci.


Paul Chérel
Vendredi 15 novembre 2024
A lire les divers commentaires les plus récents et relire l'article et ses prétentions, il me semble que l'on accorde beaucoup trop d'importance à la politique, notamment politicienne; tout en négligeant la politique «Avenir et développement économique libres de contraintes imposées par un ETAT en décomposition». Que veulent dire les mots ? Ils sont dévoyés de leur sens d'origine la plupart du temps Les Bretons - leurs partis et mouvements, je veux dire - suivent la dérive verbale de la France. Ils en oublient leur souci principal, c'est de redynamiser la population bretonne en la débarrassant de toute la «pensée unique» archaïque française et cela va évidemment des misérables divisions sur les mots (de gauche, de droite, démocratiques, républicains, progressistes, écologistes, etc) au mépris presque total du pragmatisme industriel, de la bonne gestion des deniers publics, d'une modération pour ne pas dire effacement de l'assistanat, etc. Les militants bretons ont un devoir prioritaire, celui d'éduquer leurs compatriotes dans ce sens. Jusqu'à présent, ils ne semblent pas en avoir pris conscience. Et arrêtons d'utiliser les mots d'une fausse division ; séparatistes, autonomistes, indépendantistes, régionalistes, etc. Nos braves compatriotes n'en connaissent pas la subtile distinction et s'en moquent d'ailleurs éperdument. Apprenons-leur surtout ce qu'ils ont perdu et continuent de perdre en étant «rattachés» à tout jamais à la France comme le leur fait croire la France une et indivisible. Paul Chérel

Paul Kerguelen
Vendredi 15 novembre 2024
@ Paul Chérel

Tout à fait d'accord avec vous!
Mais cela concerne plus le présent. J'attends donc la seconde partie pour faire mes commentaires dessus.

Dans le passé, nous avons eu des divisions, car les partis politiques bretons pensaient que les Bretons les rejoindraient sur les bases d'un programme électorale basé sur une idéologie calquée sur le modèle français et non sur un programme pour nous amener à une autonomie, premier pas vers l'indépendance. c'est mettre la charrue avant les b½ufs!

Nous avons vu ou cela nous à emmener. Ne refaisons pas les mêmes erreurs, pour ne pas dire les mêmes C....
Voir un parti autonomiste s'allier avec un parti français qui détruit la Bretagne plutôt qu'avec des partis Bretons au nom d'une idéologie, n'aide surement pas à rallier à nous les 20% de la population en faveur de l'indépendance!

En cela, par contre, je pense que vous avez tort quand vous reprochez le côté destructeur de ce premier point de vue. En effet, comme je l'ai écris au-dessus, il faut regarder le passé pour éviter les mêmes erreurs. Chose que nous avons été incapable de faire jusqu'à présent. Il est bon de remettre les choses à plat, de regarder là ou nous nous sommes tromper et changer de tactique.

Pourtant, une demande de la population Bretonne est là. Les sondages, le résultat des dernières élections sont là pour le prouver. Mais le mouvement Breton est incapable d'en profiter, car toujours enfermer dans les erreurs du passé.
Reste à savoir si nos «décideurs» lisent les commentaires de ce type et si nos commentaires à venir dans la deuxième partie feront changer les choses!

Mais une chose est certaine: nous sommes plus d'un à souhaiter que nous sachions profiter de la fenêtre de tirs que nous avons actuellement, aussi petite soit-elle, et ce, avant qu'il ne soit définitivement trop tard.


Yann LeBleiz
Vendredi 15 novembre 2024
@ Alwenn

Troadec réussit car il a la culture économique d'atteindre son objectif. Il se bagarre pour gagner!

L'UDB ne réussi pas, car son objectif premier n'est pas la Bretagne mais le grand soir de la gôôche universelle dont la Bretagne serait l'un des terrains d'expérimentation...


@ Tugdual Radiguet
Le PB n'est jamais allé au bout de l'idée d'écrire une constitution, bloqué certainement par le fait que l'UDB avait déjà un équivalent dans ses cartons. De mémoire, Yann Fouéré en avait également fait une.

Le problème n'est pas qu'une constitution vienne ou pas d'un parti politique, la constitution catalane a été écrite par les Républicains (centre gauche) et adopté par tous.

Le problème, c'est que les différents partie politique en Bretagne n'ont pas le même objectif...

UDB : le grand soir de l'international socialiste, chez nous en Bretagne...
Le parti social-démocrate breton : N'existe pas!
Le PB : j'y pense, mais j'ose pas...
Le parti libéral breton : n'existe pas!
Le parti conservateur breton : n'existe pas!

Donc, qui est légitime pour écrire une constitution et la faire adopter et accepter des autres???

La vérité, c'est qu'il n'y a pas vraiment de parti politique breton en Bretagne!

(faut dire déjà qu'en France, peut-on appeler «parti politique» les différents groupes d'affairistes jacobins que l'on connait...?)


Alwenn
Vendredi 15 novembre 2024
«La vérité, c'est qu'il n'y a pas vraiment de parti politique breton en Bretagne!»

Effectivement ! Je me demande donc bien de quoi va parler Christian Rogel dans sa deuxième partie. Du vide intersidéral ? Ou du vide interparticulaire ?


Lionel Guillory
Vendredi 15 novembre 2024
@Christian Rogel

Il y a bientôt deux ans, avant l'apparition des «benêts rouge» (FDSEA-Troadec), j'ai présenté un projet de constitution où le rédacteur en chef de l'Agence Bretagne Presse m'a craché au visage comme tant d'autres d'ailleurs la liste est assez longue.

J'ai de la mémoire, je suis encore jeune et très patient.

La vengeance est un plat qui se mange froid....


Voir le site

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Christian Rogel
Vendredi 15 novembre 2024
@ Lionel Guillory
Je ne pense que personne vous craché au visage (quelle expression !). On vous a probablement dit, et à juste titre, qu'un texte prétendant engager le destin d'un peuple ne peut être rédigé par une persoone seule dans son coin. Que vous ayez confiance dans votre sens politique, c'est une chose, mais cela n'amène à soi seul la reconnaissance des autres.
Ce qui est intéressant, c'est quand la mise en commun d'un groupe d'individus devient exemplaire pour d'autres.

An Floc'h
Vendredi 15 novembre 2024
Le mouvement breton est dans le flou et vu son passé, ce n'est sans doute pas un mal si le pari de Troadec fonctionne.
L'UDB pensait s'être trouvé avec EELV, après le PS. C'est un échec.
Les nouveaux partis sont trop policés pour interpeler (le PB n'a pas peur de parler d'indépendance mais s'adresse en même temps plus facilement à l'économie, à des catégories d'électeurs qui ont à perdre, c'est rarement porteur à la marge).
Aujourd'hui, seuls DIBAB et le KAD proposent du concret.
Ce n'est pas grand chose. Ce qui pourrait être alarmant si Troadec fait finalement 1%. Mais s'il réalisé un beau score, il aura la marge pour mettre la majorité d'accord sur un nouveau parti qui pèsera aux élections locales.
Evidemment, tout ça serait plus simple si l'UDB se décidait vite à tourner une page.
Une présidentielle réussie favoriserait aussi les unions dans les autres «régions», qui ne pas exemptes des défauts du mouvement breton.
Des élus d'un parti breton, dans un groupe fédéraliste à l'AN, ça va favoriser les vocations !

yanneutch
Vendredi 15 novembre 2024
J'ai attendu de voir la deuxième partie pour émettre un commentaire.

Toujours pas un mot sur EMGANN, apparemment, participer aux seules listes unitaires bretonnes aux régionales ne compte. Le tabou de 1992 n'est pas encore tombé ?


Christian Rogel
Vendredi 15 novembre 2024
@yanneutch
Ne confondons pas visibilité médiatique fugace et possibilité d'acquérir des résultats électoraux importants.
Se placer à l'extrême-gauche entraîne ipso facto se mettre hors-jeu pour ce qui concerne les alliances qui ne peuvent se faire qu'avec des partis jacobins et sont impossibles avec une UDB qui chasse le PS.

yanneutch
Vendredi 15 novembre 2024
???

Un parti se définissant mouvement de libération nationale et sociale n'est pas classable stricto-sensu à l'extrême-gauche (vocable qui ne veut rien dire !).
Une organisation conséquente sur la question nationale, massivement bretonnante, qui a tenu la Fête Nationale de la Langue Bretonne (avec SAB).
Et les municipales de Gwengamp, avec les gens de POBL ? ca compte pas ? C'est gauchiste ?
Des candidats à 9, à 10%, c'est pas important ? C'est gauchiste ?
A l'heure où les commentateurs appellent en long et en large à l'Unité, passer sous silence un mouvement qui s'est investi fortement dans les seules régionales unitaires que les breizhoù aient connu ne me semble pas spécialement correct (mais peut-être que la vulgate UDBiste à ce sujet vaut toujours pour vérité ? Allez savoir ...)


Christian Rogel
Vendredi 15 novembre 2024
@yanneutch
La question des scores obtenus ça et là est secondaire par rapport à la capacité d'entrer dans le jeu électoral et avec qui.
Est-ce que c'est le cas ? L'éttiquette compte peu, gauche de la gauche, si l'on préfère.
Le positionnement, parce que l'union de la gauche bretonne est impraticable, ne permet pas à ces formations d'acquérir un poids sur l'ensemble du pays. C'était l'implicite de mon article. C'est aussi vrai pour l'UDB tant qu'elle met en avant «la Gauche».

yanneutch
Vendredi 15 novembre 2024
Dans le cadre de «les formations politiques de 1950 à 2000», je ne vois pas pourquoi, ni comment, Emgann n'y figure pas, à moins de préjuger que c'était une des «formations indépendantistes groupusculaires issues du bouillonnement politique des années 70», ce qui est pour le moins spécieux

Christian Rogel
Vendredi 15 novembre 2024
@yanneutch
La première partie avait pour but de poser les modèles de partis avant d'aborder le sujet axial qui est : les formations politiques bretonnes peuvent-elles bâtir des machines électorales ?
Emgann était une formation militante, peu fournie, qui n'apporte rien à çà. Si son successeur, Breizhistance, veut créer une machine électorale, j'aimerais connaître sa feuille route, car les candidatures de témoignage ne peuvent y contribuer.

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