Des hussards noirs de la République toujours à l'ouvrage en Bretagne
Communiqué de presse publié le 28/09/09 3:17 dans Langues de Bretagne par Michel Herjean pour Michel Herjean
Il aura fallu l'intervention de Madame Françoise Louarn, conseillère régionale de la majorité présidentielle, en faveur de l'ouverture d'une classe bilingue supplémentaire breton-français à Bruz pour apprendre que des instituteurs formés pour cet enseignement étaient nommés sur des classes monolingues dans le département d'Ille et Vilaine. Peut-être que l'obstination de l'Inspecteur d'académie Monsieur Huchet à refuser l'ouverture d'une nouvelle classe, malgré des effectifs suffisants, venait du fait qu'il considérait sans doute à titre personnel que le breton était une langue artificielle. Toutes les excuses sont bonnes pour rejeter arbitrairement les souhaits des parents sur l'orientation scolaire de leurs enfants, surtout quand il s'agit de les diriger vers l'enseignement du breton.
Excuse de la même nature que celle du Recteur d'académie Jean-Baptiste Carpentier qui disait l'année dernière en parlant de l'enseignement bilingue français-breton : « Nous nous heurtons à une absence de viviers d'enseignants pour répondre aux attentes ». Des propos aussitôt renforcés par l'inspecteur d'académie des Côtes-d'Armor Yannig Tenne : « Aujourd'hui si on voulait ouvrir une filière bilingue dans le premier degré, on n'aurait personne pour enseigner ». Pour eux « la volonté et les moyens existent » mais le recrutement coince. (O-F du 5 sept 2008 page Lannion)
A la Ligue Bretonne des Droits de l'Homme, nous étions sans doute assez naïfs, avec les parents d'élèves et les enseignants, pour croire que le recrutement des enseignants, professeurs des écoles, se faisait par concours et que c'est l'académie qui décidait du nombre des postulants admissibles. Que la formation de ces enseignants était faite sous la responsabilité de cette académie et que leur affection était décidée par cette même académie.
De qui se moquent ces hauts responsables de l'éducation nationale ? Depuis des années et des années les associations d'enseignants et de parents d'élèves réclament des moyens supplémentaires pour la formation des maîtres en langue bretonne.
Pour atténuer la responsabilité de leur ministère de tutelle dans son œuvre de destruction de la langue bretonne ils sont prêts à accuser d'autres de manque de motivation pour la sauver. Ils sont prêts à tricher en nommant les nouveaux professeurs des écoles bilingues sur des postes monolingues alors que tous les ans il y a une demande de création de classe d'enseignement du breton. Notre langue, toujours sans statut officiel, reste soumise aux diktats de représentants du ministère dont la charge semble davantage de veiller au grain pour freiner son enseignement. Le fondement du problème relève de l'idéologie de l'État. Une idéologie d'État qui perdure depuis des décennies voire plus, et dans laquelle certains responsables politiques se complaisent.
Nous affirmons clairement que la politique linguistique de la France n'est pas encore sur la voie du changement. Elle risque de se complaire encore longtemps dans son illusion d'un pays monolingue.
Pour la LBDH M. Herjean .
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Vos commentaires :
jan michel
Lundi 23 décembre 2024
... d'où l'urgence aux partis politiques bretons (non jacobins ni français ) de s'unir (au minimum pour les Régionales ) et de proposer un Programmme commun aux électeurs Bretons des 5 départements ! l'UNION !! Le reste n'est que littérature !
pierre camaet
Lundi 23 décembre 2024
Vous vous etonnez, moi pas . Cela est dans leurs tetes , dans leur livre sacre ... ils ne changeront pas: le francais est la langue de la Republique une et indivisible .... en cela ils oublient les departements perdus de l'epoque Napoleonienne = Belgique - Hollande - Luxembourg - rive est du Rhin , puis les departements des Regions Alsace - Mopselle 1870-1920 et 1942-1945 , et puis les departements francais d'Algerie . Tout cela biensur dans l'esprit jacobin,passe aux profits et pertes...... vive la perte de memoire , cela permet de remettre les compteurs a zero .
Fañch kerrain
Lundi 23 décembre 2024
Je suis reconnaissant à Michel Herjean et à Françoise Le louarn de nous livrer ces informations sur la pratique de l'Education Nationale, informations probablement détenues par certaines instances culturelles et politiques, qui, à mon grand étonnement, n'ont pas éprouvé le besoin de les diffuser. Je voudrais attirer l'attention sur l'attitude des Inspecteurs et du Recteur d'Académie. Ces hauts fonctionnaires, en principe, ont pour mission d'organiser l'enseignement dans les zones qui leur sont imparties. Il s'avère qu'ils se révèlent en même temps de remarquables agents de la désinformation. Ce qui ne relève pas de leur mission fondamentale Le terme «artificiel» accolé à la langue bretonne est une trouvaille verbale d'une efficacité redoutable. Je ne puis m'empêcher de faire le rapprochement avec les propos du Ministre de l'Education Nationale Claude Allègre sur les antennes de France 3 le 6 mai 2001. Il déclarait péremptoirement,comme à son habitude, «qu'il n'est pas possible» d'apprendre les mathématiques dans une langue «régionale». Et quelques jours plus tard :«On a besoin d'informaticiens qui parlent anglais et on forme des bergers qui parlent occitan». J'insiste sur ce point parce que je tiens à souligner -ce que la plupart des lecteurs de ABP savent probablement- que ces propos relèvent de la plus parfaite mauvaise foi. Ces éminents personnages savent très bien que leurs propos sont mensongers, mais ils poursuivent un dessein : détruire, anéantir ces soi-disant langues régionales qu'ils considèrent comme autant d'obstacles à la réalisation de leur grand Projet : : l'avènement d'une société parfaitement homogène, uniculturelle, ce qu'ils appellent le «Modèle républicain», une exception française dont ils continuent à s'enorgueillir. A travers l'utilisation de termes comme celui-là, on perçoit bien ce qu'ils daigneraient tolérer : une multiplicité de dialectes, une langue bretonne émiettée, ie incapable de jouer le rôle essentiel qui incombe à toute langue : d'une part servir à la communication entre les membres d'une communauté, et d'autre part devenir un vecteur de création et connaissances. Comme disait le professeur Carbonne, professeur de mathématiques à l'Université de Toulouse : «aujourd'hui, comme hier et plus que hier peut-être, une langue n'a d'avenir que si elle peut dire naturellement, sans blocages ni complexes, tout ce que l'homme veut exprimer, que cela relève de sa sensibilité ou de son intelligence, que cela touche aux relations sociales, à la formation et l'activité professionnelles, à la création artistique, à la recherche». Ne nous laissons donc pas duper par ces hommes de mensonge. Leur distinction entre langue naturelle et langue artificielle ressortit à la technique de la désinformation.
Erwan-trestan Laigle
Lundi 23 décembre 2024
D'un autre coté c'est pas comme si il n'existe pas une filière bretonnante, formant elle même ses enseignants et se battant depuis 30 ans pour mettre en péréquation les moyens nécessaires, répondre aux sempiternelles nouvelles contraintes de L'EN et surtout maintenir le haut niveau qualitatif d'enseignement pour les enfants scolarisés en son sein... Certains conservent l'illusion du paternalisme bienveillant de L'EN (pour ne pas parler de l'État Français, sans vouloir faire de discours autonomiste). Tant qu'ils ne comprendront pas que l'assistanat et la dépendance ne constituent pas une voie de «développement durable», les désillusions et autres avanies de ce type seront au coin du chemin. pendant ce temps, chaque jour le breton se meurt, peu à peu jusqu'au jour où le simple concept de Bretagne ne sera même plus un souvenir, ni même un «produit commercial»
Herjean Michel
Lundi 23 décembre 2024
Pour repondre à jan michel
«d'où l'urgence aux partis politiques bretons (non jacobins ni français ) de s'unir Le reste n'est que littérature !» pour cela il faudra pourtant beaucoup de littérature comme vous dites ça ne viendra pas en claquant des doigts si l'on dénonce pas les atteintes aux droits des bretons par l'état français en employant la litterature que faut-il faire?
le baler richard
Lundi 23 décembre 2024
En 19O5 la loi combe nous crucifiait au pilori;cela ne suffit pas?un retour en force du FLB est seul capable de débloquer cette situation.Arretons de quémander;imposons nous;notre droit seul;a droit pour notre peuple.La france ne changera pas«de sitot»elle est bloquée avec ses préjugés et ses sentiments d'orgueuil;elle est malade.
JL Le Floc'h
Lundi 23 décembre 2024
D'un point de vue de l'efficacité médiatique, il me semble important de citer les noms des fonctionnaires qui refusent le jeu démocratique et utilisent leur poste pour freiner les avancées d'une société (ou pour défendre des intérêts privés?)...
michel jan
Lundi 23 décembre 2024
...pour répondre à Herjean Michel
... " si l'on dénonce pas les atteintes aux droits des bretons par l'état français en employant la litterature que faut-il faire?
- les Bretons se plaignent depuis des années, dans les colonnes d'ABP (entre autre !) La solution ? Prendre le pouvoir (démocratiquement ) par les urnes ! Pour cela, il est nécessaire que les partits politiques bretons : s'écoutent, unissent leurs efforts, mettent noir sur blanc un programme commun, trouve une tête de liste et se présentent dans l'UNION aux Régionales de mars prochain . Le reste n'est que littérature !!!
Herjean Michel
Lundi 23 décembre 2024
«prendre le pouvoir (démocratiquement ) par les urnes ! Pour cela, il est nécessaire que les partits politiques bretons : s'écoutent,» -un peu simpliste prenez personnellement votre bâton de pèlerin et bonne chance!Et après les régionales on fait quoi? on sera toujours sous administration française.
Fañch N
Lundi 23 décembre 2024
Mais si je ne me trompe, certains l'ont pris, leur bâton de pèlerin ! L'Ecosse et les Gallois, par ex, il ont fait quoi ??? A galon