Pas les Bonnets rouges de 1675 mais ceux de 2013. Non pas que les premiers soient une cible pour nos missionnaires jacobins mais un sujet de relecture attentive de l'histoire selon les critères sociaux du XXIème siècle. On y apprend en effet dans cet article paru dans le Télégramme de Brest du 22 Novembre que les cibles visées à cette époque n'étaient pas le pouvoir central de Versailles mais les seigneurs locaux et que récupérer le symbole pour protester contre le pouvoir central de Paris serait une «escroquerie intellectuelle » alors « qu'une part essentielle de responsabilité incombe à certains chefs d'entreprise et à certains syndicalistes agricoles qui n'ont pas voulu voir venir l'effondrement d'un modèle économique devenu dépendant de subventions européennes»
Article à lire sur : (voir le site)
Conséquence de cet article elle permet de vérifier la pertinence de la théorie de Godwin qui s'appuie sur l'hypothèse que lorsqu'un débat se prolonge au delà d'une certaine durée, certains contradicteurs à bout d'arguments seront amenés invariablement à comparer les situations avec celles rencontrées sous les régimes nazis et à défaut sous ceux d'extrême droite ou tout au moins populistes. Tous ces termes opèrent dans nos subconscients tout naturellement par magie.
C'est justement ce qui apparaît comme par miracle dans l'avant dernier paragraphe de l'article :
“Manipuler l'histoire, tomber dans le populisme, n'a jamais aidé à résoudre de vrais problèmes. La preuve en est dans les efforts de récupération du mouvement par l'extrême droite, ce qui devrait faire réfléchir.”
L'essentiel de la démarche des auteurs est résumé dans les analogies proposées : La révolte des bonnets rouges en 1675 n'aurait pas eu lieu parce que Versailles avait décidé des taxes royales pas plus que Paris ne serait responsable en 2013 de la crise économique de l'agroalimentaire breton.
Puisqu'il n'y a jamais de responsables dans les institutions centrales, nous pouvons en déduire que les pouvoirs centralisés à Paris ne sont pas utiles à la Bretagne. Pourquoi alors y verser des impôts et autres écotaxes ?
Ça tombe très bien car dans la revendication des Bonnets rouges de 2013, il y a très justement « décider au pays ».
Nous serions à ce titre d'accord avec les signataires ( ) de l'article lorsqu'ils écrivent que les responsables sont ceux qui n'ont pas voulu voir venir l'effondrement d'un système économique devenu dépendant des subventions européennes si dans le même temps ils mettaient en garde contre la dépendance vis-à-vis des dotations de l'Etat aux collectivités territoriales.
Ceci a un nom, ça s'appelle la souveraineté ou l'autonomie : c'est la collectivité territoriale qui collecte et gère une part majeure de l'impôt et reverse à l'Etat central le montant nécessaire à ses justes fonctions régaliennes incluant les montants nécessaires aux compensations entre territoires riches et ceux plus pauvres ou victimes d'une situation plus défavorable.
C'est à ce titre que « Bretons du Monde-OBE » soutient l'initiative du rassemblement du 30 Novembre à Carhaix et invite ses membres éventuellement présents en Bretagne à y participer.
Service Communication Bretons du Monde-OBE
( ) Alain Croix, André Lespagnol, Fañch Roudaut
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Pour Alain Croix, la révolte est un affrontement entre la bourgeoisie et ses alliés d'une part, l'Ancien Régime d'autre part, comme lors de la Révolution française, « à une échelle différente. La pression en faveur du changement est modeste en Bretagne, et l'originalité de la situation de la province l'isole de toute manière dans le vaste royaume de France : il n'y a d'ailleurs pas ailleurs l'équivalent des révoltes de 1675 »59. Il lie également la révolte aux différences de l’économie bretonne, maritime et ouverte au commerce, et de l’économie française, aux intérêts continentaux.
Voir le site
L'état français par l'intermédiaire ses sbires s'acharne à tuer dans l'oeuf l'automne breton de la liberté alors que d'autre part rien n'est fait pour contenir la montée du front national bien au contraire car l'obstination centralisatrice contribue à faire son lit
Ce n’est que par un heureux hasard qu’il a découvert votre commentaire logé au fond de la poubelle.
Vous aurez tous constaté que dans ce genre d’ustensile domestique, il y a toujours des papiers indésirables qui tiennent à rester collés au fond tant qu’on a pas lavé l’intérieur au jet d’eau.
L’informatique montre néanmoins une certaine différence avec ces ustensiles domestiques. Ainsi sans configuration particulière du filtre anti SPAM, le dispositif flaire automatiquement le Jacobin à la mesure de la délicatesse de son pseudo.
C’est avec un plaisir non dissimulé que j’ai tenu à réparer l’erreur d’aiguillage de ce filtre trop zélé afin que chacun de nos lecteurs puisse apprécier la distinction littéraire de vos ½uvres.
Mon tweet du 16 novembre:
@franceculture Alain Croix«historien»#mercenaire d'Etat?Toujours minimiser les faits #Bretons.. #Révisionniste?
Une réponse à mon tweet:
«Révisionniste»?Qui ça, Alain Croix?Là C celui qui le dit qu'y est.A.Croix=historien #Bretagne
Ma seconde réponse:
Alain Croix, historien d'état jacobin, reproduit la voix de son maitre: Voir le site …
Monsieur Alain Croix je le connais un petit peu, je l'ai eu comme contradicteur en 2001 via FR3 au moment de notre opposition contre le projet profanateur : «Mais la bataille de Saint-Aubin du Cormier n'est qu'une petite bataille féodale locale et mineure sans importance» ... ??? Trente mille hommes en armes venus de dix nations européennes?! Une géopolitique bouleversée avec la perte d'indépendance d'un état souverain riche et évolué... et ce serait un conflit local et mineur sans importance? On préfère en sourire...
Monsieur Alain Croix était en service commandé pour faire avaler la pilule: des ordures sur la mémoire historique bretonne!!! et il a perdu... Le site a été sauvegardé par les petits militants bretons qu'il méprise, comme le font tous les élus jacobins qu'il sert, tous payés par nos impôts... Ar jacobined er maez!!!
A ma connaissance, si le Gwenn ha Du devait être accusé d'être maculé de quelques gouttes de sang, alors c'est un océan de sang humain dans lequel baignerait le drapeau franco-parisien de toutes les injustices...
Que les jacobins de tout acabit commencent «à se pisser dessus, en totale vulgarité obscène», montre bien qu'ils sentent le début de la fin! Cela sent le sapin pour leur idéologie meurtrière, liberticide et ethnocidaire... War raok ar bonnedoù ruz!!!
Quand aux interprétations «de classe» des Bonnets rouges, y compris celles de B. Porchnev qui était lui aussi en mission, elle relèvent de la pauvre logique qui règne encore sur l'université française et ses branches provinciales (la France est l'Albanie intellectuelle des années 1970). Tout rapport de forces mettant en jeu des groupes sociaux peut évidemment s'interpréter en termes de «lutte des classes». Cette grosse ficelle de la stratégie soviétique n'a pas empêché l'émancipation des peuples de l'ex-URSS.
La logique identitaire est aussi logique sociale et l'évolution du monde irait plutôt dans ce sens.
L'Université française ressasse ses poncifs et sert objectivement le modèle français qu'elle s'est construit. On a vu le même genre de réactions effarouchées quand quelques Savoisiens ont entrepris de contester la vulgate francophile de l'annexion. Ce n'est pas étonnant : les élites bretonnes sont dénationalisées et leur modèle historique évacue complètement la longue durée. Tâcherons pusillanimes, comme la plupart de leurs collègues et confrères, ils passeront à côté de l'événement et refuseront d'en reconnaître la portée nationale bretonne. Dépassés par les réflexes vitalistes de la base, ils reproduisent assez bien les réactions de ceux qui ont réprimé au XVIIe s. la révolte des Bonedoù ruz). Nous préférons les non-diplômés lucides aux verbeux en bocal. Que nos universitaires fassent des mises au point historiques, cela peut être nécessaire, mais qu'ils gardent pour eux leurs avertissements moralisateurs : leurs titres ne leur donnent aucun droit sur notre avenir. Leur vision de la Bretagne est après tout celle de leur milieu et leur intérêt pour le pays se réduit à leur «spécialité» de morticoles. Et cette vision exclu d'abord, comme nul ne peut l'ignorer, tout recours au nationalisme breton honni, qui est pour eux le mal absolu. (Et cela dure et se reproduit depuis des décennies. Nous payons ici le prix d'un décervelage séculaire relayé par l'enseignement primaire et secondaire : France gardienne des «valeurs républicaines», «fille aînée de l'Eglise», «oeuvre des quarante rois», «phare de l'humanité», ce sera toujours la même chose.)
La révolte dite des Bonnets rouges a été le symptôme d'une crise française. Elle anticipe Pontcallec, les émeutes du papier timbré, l'étouffement des Parlements, et illustre négativement la montée en puissance de l'Etat français totalitaire, vieux rêve programmé par les clercs de Philippe Auguste, sublimé par la Révolution de Paris, et enfin réalisé. (La France est une idée morale ordonnée à la destruction des peuples réels, y compris le peuple français d'Oïl.)
On s'est plu à opposer l'Alsace et la Bretagne sur la question de l'écotaxe. Les Alsaciens en ont assez de voir leur territoire surchargé de poids-lourds venus de l'autre rive du Rhin qui polluent et ne rapportent rien. Qu'en conclure, sinon qu'il appartiendrait à des pouvoirs autonomes alsaciens et bretons de prendre les mesures conformes à l'intérêt de leurs pays ? Mais la France ne veut pas de ces diversifications.
Coincés entre les poux universitaires, les collabos médiatiques, les syndicats prébendiers et les élus les plus conformistes de l'Hexagone, les Bretons vont comprendre leur douleur maintenant que le robinet des subventions se tarit (pas pour tout le monde bien sûr). Mais qui les a engagés dans le productivisme outrancier ? Les hommes de l'Etat. Bien sûr, le patronat dit breton a une lourde part de responsabilité dans ce naufrage (aucune solidarité sociale, le profit à court terme, c'est cela aussi la Bretagne : il va falloir mettre cela à plat).
Il est donc difficile de savoir si l'agitation bretonne ira plus loin, pour une fois, que l'habituelle velléité. Mais pour l'heure, dire non à toute compromission non tacticienne avec les instances françaises et leurs courroies de transmission en Bretagne est une nécessité : partie de bras de fer dans laquelle les Bretons sincères n'ont pas l'avantage face à des exploiteurs bien rôdés.
De toute façon, l'écotaxe ce n'est plus le sujet. Des manifestations de masse, surtout si elles sont assez éclectiques, disent toujours plus que les mots-d'ordre officiels. Elles disent, maladroitement parfois, et sans cadre solide pour assurer l'avenir de ce vaste mouvement : «Nous sommes un peuple».
Et c'est ça que beaucoup ne peuvent pas supporter.
C'est TOUT.