Des actions dans l'Ouest labellisées pour lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale

Reportage publié le 1/12/10 22:15 dans Société par Tugdual Ruellan pour Tugdual Ruellan
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Roselyne Bachelot-Narquin clôturait mardi l'Année européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.
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Parmi les 68 projets labellisés plusieurs sont dans l'Ouest.
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François Soulage ambassadeur de l'Année européenne de lutte contre la pauvreté a remis ses préconisation aux pouvoirs publics.
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Le film de « Joseph l’insoumis » a été projeté en avant-première en présence de Caroline Glorion réalisatrice et des acteurs Anouck Grinberg et Jacques Weber.
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Costa Gavras président de la cinémathèque qui a remis les prix du concours de scénarios de court-métrage.

Roselyne Bachelot-Narquin clôturait le 30 novembre l'Année européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale à Paris. La ministre des solidarités et de la cohésion sociale a pris bonne note des six recommandations prioritaires que lui a transmises François Soulage, président du Secours Catholique, ambassadeur de cette Année européenne, prenant en compte les travaux menés tout au long de cette année par les têtes de réseaux et les acteurs mobilisés. 68 projets ont été labellisés dont plusieurs dans l'Ouest.

Les chiffres, bien que souvent controversés, sont terribles. Près de 13% de la population française, soit 8 millions de personnes, vivent en dessous du seuil de la pauvreté, estimé par l'Insee à 910 € en 2010. Tout au long de cette année, déclarée Année européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, se sont tenus des forums, dont un à Rennes en mai dernier, et différentes actions pour tenter de trouver des solutions d'éradication de la pauvreté. Six préconisations sont considérées comme étant prioritaires. «Elles ont été discutées au sein du mouvement associatif de solidarité, confie François Soulage, président du Secours Catholique, ambassadeur de cette Année européenne. Elles constituent désormais une base de travail que nous soumettons aux pouvoirs publics et plus particulièrement à Madame la ministre, Roselyne Bachelot-Narquin.»

Six demandes faites au gouvernement

La première demande concerne la mise en place d'un plan national d'action et de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, intégrant trois intentions : territorialiser, créer des chefs de file, définir des parcours continus pour les personnes en difficulté qui trop souvent, sautent de dispositif en mesure d'accompagnement au risque de se retrouver à nouveau exclues.

La deuxième vise un renforcement de l'accès aux droits : « Dans beaucoup de cas, il n'est pas besoin de créer de nouveaux droits ; faisons déjà en sorte de faire respecter et appliquer ceux qui existent » a insisté François Soulage. Dans la troisième demande, il conviendrait de revisiter les minima sociaux en « redéfinissant le RSA, en modulant l'APL en fonction de l'état du marché et de la situation des familles. » La quatrième demande est une définition des parcours d'insertion avec un accompagnement de la personne dans sa globalité : « trop souvent, on découpe les actions et on multiplie les cases au détriment de la personne. » François Soulage interpelle le gouvernement sur la question brûlante des services sociaux d'intérêt général, soumis actuellement à la loi du marché : « nous attendons du gouvernement qu'il définisse rapidement sa politique afin de faire échapper, comme il en a la possibilité, ce secteur à la sphère du tout marchand. Pour cela il faut - comme le traité de Lisbonne lui en donne la possibilité - qu'il définisse le champ des services sociaux d'intérêt général. Ainsi nous éviterions des appels d'offres qui peuvent avoir des conséquences sociales catastrophiques. » La cinquième demande vise à développer une représentation instituée de la parole des usagers et la sixième, à favoriser l'inclusion financière en développant en autres, le microcrédit. Il faudrait aussi parler du développement de l'économie sociale et solidaire qui constitue, au sein de l'économie de marché, une alternative qui permet de répondre aux besoins de toutes les personnes en difficulté, même lorsqu'elles ne disposent pas de signes monétaires.

Dans l'Ouest…

Parmi les 68 projets reconnus par l'Année européenne et cofinancés, on note Citoyenneté ? Mitcho ! de l'association Fnasat-gens du voyage dont un des événements sera organisé à Nantes. Nantes Métropole propose une évaluation de l'utilisation de la commande publique pour l'emploi et l'insertion au profit des femmes. Danse à tous les étages organise en Bretagne des parcours d'insertion et citoyenneté. L'initiative de la Fnars Bretagne, des Trans Musicales et de l'association ElectroniK a été retenue pour son action contre l'exclusion au travers des arts et de la culture (présentation des actions dans le document ci-joint à télécharger).

ATD Quart monde : bientôt le film

Le film de « Joseph l'insoumis » a été projeté en avant-première en présence de Caroline Glorion, réalisatrice et des acteurs Anouck Grinberg et Jacques Weber. Ce film, labellisé Année européenne 2010, est inspiré du combat du Père Joseph Wresinski, fondateur du mouvement ATD Quart Monde dans le bidonville de Noisy-le-Grand au début des années 1960. Il sera diffusé sur France 3 début 2011.

De jeunes talents primés par Costa-Gavras

C'est Costa Gavras, président de la cinémathèque, qui a remis les prix du concours de scénarios de court-métrage, lancé en février 2010 à destination de tous les étudiants français inscrits dans les filières cinéma et audiovisuel, pour sensibiliser les jeunes aux questions d'exclusion sociale et de pauvreté. Les trois courts-métrages seront diffusés en début d'année 2011 par France Télévisions et Arte.

(voir le site)

Tugdual Ruellan

La pauvreté en France

En France, 13 % de la population, soit 8 millions de personnes, vivent en dessous du seuil de pauvreté en 2008. Les groupes sociaux ayant le risque de pauvreté le plus élevé sont les mêmes qu’au plan européen, à l’exception des plus de 65 ans, qui ont un taux de pauvreté moindre que la moyenne nationale en France. En effet, en 2007, parmi les personnes vivant sous le seuil de pauvreté à 60 %, on compte 20 % de membres de familles monoparentales. On dénombre également :

- 30 % d’enfants de moins de 18 ans, qui vivent principalement de la solidarité familiale ; le taux de pauvreté des enfants, qui atteint 18 %, est d’ailleurs plus élevé que la moyenne ;

- 13 % de personnes âgées de 18 à 24 ans ; cette catégorie est également plus exposée à la pauvreté (22 % des jeunes, hors étudiants, sont en dessous du seuil) ;

- 45 % d’adultes d’âge actif, les femmes étant plus nombreuses dans cette catégorie que les hommes ;

- 12 % de personnes de plus de 65 ans, qui vivent principalement de retraites ou d’autres revenus de remplacement (le taux de pauvreté des personnes de plus de 65 ans est de 10 %)- données de la Direction générale de la cohésion sociale.


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