Patrick Mareschal confirme bien son départ de la vie politique. Lors d'une conférence de presse tenue mercredi à Nantes en compagnie du premier vice-président Bernard Deniaud, l'actuel président du Conseil général de Loire-Atlantique a annoncé qu'il ne se représenterait pas aux cantonales de 2010.
Conseiller général du canton de Saint-Nazaire-Est et vice-président délégué à l'économie et à l'emploi, Philippe Grosvalet, 51 ans, a été choisi à l'unanimité par les 35 élus du groupe Socialistes-Divers-Gauche du Conseil général de Loire-Atlantique pour succéder à Patrick Mareschal à la tête du groupe de la majorité. Le consensus était tellement évident qu'il n'y a pas eu besoin de vote.
Il sera donc présenté au Parti socialiste comme tête de liste en Loire-Atlantique pour les prochaines élections cantonales, auxquelles Patrick Mareschal ne se présentera plus.
Considérations personnelles
« Bien sûr dans cette décision il y a des considérations personnelles. 26 ans au Conseil général, ça fait un bail, dont 7 ans à la présidence de l'Assemblée, le temps passe... Il y a plein d'autres choses intéressantes à faire dans la vie... »
Pourquoi maintenant ?
« Le prochain mandat ne durera que 3 ans, 2014 n'est pas si loin me dit-on, je crois que c'est le moment d'assurer une continuité, ce ne sera plus le cas en 2014, avec le changement du mode de scrutin etc., ce sera plus compliqué dans un environnement incertain. Je préfère un passage de témoin en mer calme. Nous en avons beaucoup discuté avec les collègues, avec Bernard... »
Plusieurs personnes pouvaient prétendre à ce titre
Bernard Deniaud : « Il appartenait à l'équipe socialistes divers-gauche de préparer un programme pour les élections et d'étudier le futur.
Les élus à cette occasion ont salué ensemble l'action de Patrick Mareschal et la manière dont il a assuré l'animation de l'équipe, la manière dont il a fait vivre ses délégations. Il n'a pas manqué 3 réunions en 6 ans » — « Les autres non plus ! » — précise Patrick Mareschal.
Qui ?
Bernard Deniaud confirme qu'il sera candidat aux élections cantonales, mais pas à la présidence [du groupe]. Jean Pierre Fougerat, maire de Couëron, dont la presse a aussi avancé le nom, n'est pas candidat. « Il y a eu un débat très libre entre nous. Le groupe socialiste, d'accord à l'unanimité sur l'unique candidat, soutiendra dans la campagne la candidature de Philippe Grosvalet. »
Pourquoi Philippe Grosvalet ?
Il a un potentiel personnel, élu au Conseil général depuis 1998, il est disponible, n'ayant pas d'autre mandat, de maire ou de député. Il est élu à Saint-Nazaire et très apprécié ses collègues sur le plan politique. Il connaît bien les particularités du département de Loire-Atlantique. On aurait pu avoir pour succéder à Patrick Mareschal, un Nantais, un “rural” ou un Nazairien... Il a une bonne connaissance urbaine, industrielle et en agriculture. En tant que président du Service Départemental de Incendie et de Secours (SDIS), il connaît bien le « terrain » et a lié de nombreuses relations avec l'ensemble des élus du département.
Patrick Mareschal ajoute alors « Philippe Grosvalet n'a qu'un défaut, celui d'être un homme »... Il aurait bien aimé qu'une femme soit candidate à ce poste... « Mais il faut faire avec les gens, les données géographiques, les compétences disponibles... » Il ne cache pas que, dans le canton [de Nantes], il y aura peut-être une femme. Bernard Deniaud confirme « Nous mettrons tout en oeuvre pour que ce soit une femme ».
Pourquoi cette annonce maintenant, monsieur Mareschal ?
« C'est une question de calendrier ; je prends des vacances en juillet. Les listes de candidatures doivent être déposées pour le 9 septembre, donc ça me paraissait difficile à traiter entre le 31 juillet et le 15 août »
Un plan B ?
Bernard Deniaud : « Si on en est réduit au plan B on a des raisons de s'inquiéter ».
Patrick Mareschal, amusé : « Il faudrait chercher des candidatures dans le camp opposé ! »
Regret ou soulagement ?
« Je crois que j'ai pris la bonne décision. Un regret de l'équipe, oui. Ça marchait bien. Je ne vais pas cacher que c'est un petit peu émouvant mais, comme personne ne me pousse, c'est une satisfaction pour moi de faire en toute indépendance ce que j'ai décidé. En même temps je reste totalement investi dans la fonction jusqu'en mars, avis... ! ».
Vous arrêtez la politique ou vous arrêtez seulement la présidence du groupe ?
« Oui j'arrête la politique. Si vous me demandez si dans mon quartier je continuerai de distribuer des tracts, c'est oui aussi. Paris ne me fait pas rêver, je n'ai pas envie de passer du temps dans les trains ; je ne briguerai pas d'autre mandat ailleurs, si c'est ce que vous vouliez dire. Je me suis toujours intéressé à l'aménagement du territoire, pourquoi ne serais-je pas conseil dans ce domaine... ? »
Les actions du Conseil général envers la question et la culture bretonnes ?
ABP précise qu'elle a toujours annoncé ce que le Conseil général a fait dans ces directions et qu'elle a eu l'occasion d'en donner un rapide bilan récemment. « Le Conseil général continuera-t-il par exemple d'exposer les artistes bretons, de soutenir Celtomania et d'autres festivals, d'organiser rencontres, conférences et colloques, et la commission mixte région Bretagne / Conseil général ? »
Patrick Mareschal : « Je ne peux pas m'engager personnellement pour la suite. Mes collègues resteront sur cette ligne-là ». Bernard Deniaud ajoute « Bien sûr ». Patrick Mareschal termine « Pour la commission mixte, j'ai rencontré Jean-Yves Le Drian avant-hier... Elle continuera ».
Voir la video en ligne sur ABP-TV : (voir le site)
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