Le Voyage à Nantes se définit comme « un événement touristico-culturel » (15 juin - 19 août) (voir le site) et (voir notre article). On pourrait ajouter le volet « bénéfice économique » espéré et certain puisque de nombreux hôtels citent cet événement dans leurs pages trouvées sur Google.
Quand on se promène dans Nantes, il y a pourtant de nombreux détails affligeants qu'on ne peut manquer.
C'est un festival « Voyage à Nantes » en off en quelque sorte qu'Agence Bretagne Presse vous fait découvrir en images. Il s'agit juste de dénoncer et montrer ce qui est – aussi, à Nantes.
– Des tags à profusion, dont certains avec manque total de respect comme sur la seule plaque qui reste en mémoire de Pontcallec (on attend toujours la remplaçante au sol (voir notre article)) au mur place du Bouffay, ou sur le panneau du pont Anne de Bretagne – le seul – il n'y en a pas du côté île.
– Des poubelles pas vidées accumulées sur les trottoirs le dimanche depuis le ramassage du samedi ; des travaux partout ; des affiches et tags sur les palissades de travaux ; l'opéra en nettoyage pour combien de temps.
– C'est aussi la plaque commémorative Barbetorte (1) de 1937, déplacée il y aurait une dizaine d'années d'un pan coupé en bas de la rue de Feltre, très visible là, sur un autre pan coupé rue du Pré Nian, où elle est beaucoup moins visible, et non nettoyée, ni éclairée le soir... Pas plus nettoyée que ne l'a été celle apposée sur la maison natale de Jules Verne, 4 cours Olivier-de-Clisson dans l'île Feydeau, même en 2005, année où a été fêté à Nantes le centenaire de sa mort... Le docteur Laënnec, sur la maison de son oncle chez qui il a habité place du Bouffay, n'est pas bien gâté non plus...
– C'est aussi une mosaïque de 20 ans d'âge à même le sol cours des Cinquante Otages – posée lors de son réaménagement pour accueillir le tramway par un architecte italien – et qui est en très mauvais état...
– C'est aussi ce qui reste de l'hôtel Duchesse Anne (voir notre article) toujours en sursis.
– Une plaque de rue : « Momtcalm » avec une faute à deux points signalée à la mairie il y a belle lurette et malgré cela toujours en place.
– Ce sont aussi les arbres plantés, des [[Amélanchier]]s, sur la nouvelle esplanade du cours Maillard (1) dont les fruits d'un rouge foncé, petits mais juteux, s'écrasent au sol, le marquant de taches sombres inesthétiques, ainsi que le mobilier en bois blanc très moche construit pour les pique-niques de cet été... Ces arbustes devraient être réservés aux pelouses...
Une grande partie de ce qui est signalé ci-dessus et en photos comme laissant à désirer à Nantes ne mériterait-elle pas d’être prise en compte par la Ville si elle voulait y remédier ? Un peu d’argent serait nécessaire. Mais reconnaissons toutefois que les tags sont assez souvent nettoyés.
Quand on sait que ce « Voyage à Nantes » aura coûté 8 millions d'euros pour surtout de l'éphémère... Des habitants rencontrés sont, pour beaucoup, outrés.
Une ex-collègue, bibliothécaire à Nantes, rencontrée par hasard, fait part de sa déception « Alors que nous manquons de personnel pour classer et inventorier les réserves en magasins..., on voit ça et on en rage. De la culture ? Allons, soyons sérieux... »
Une enquête du quotidien Presse Océan a récemment mis le doigt sur le sujet : La ville de Nantes est-elle plus sale que d'autres métropoles ? (voir le site) avec un forum de 33 commentaires pas tendres depuis le 5 mai. La page n'existe plus.
(1) Barbetorte : surtout ne pas mettre en valeur un événement qui concerne la Bretagne. 1000 ans après : Ici en 937 Barbetorte défit les Normands et délivra la Bretagne.
Le mot Bretagne à Nantes ? Et deux fois !
On voudrait pouvoir la déchiffrer mieux et lire la signature sur le panneau supérieur de métal rouillé, du style et de l'époque Seiz Breur... : Alan Barvek / Da dad ar Vro / Breizh Naoned / 937 adsavet 1937. Alan Barvek / Au père du Pays / Bretagne Nantes / 937 érigé 1937.
(2) La nouvelle esplanade du cours Maillard, le long de la ligne 1 du tramway, a été réalisée après rebouchage des fouilles ayant mis au jour les murailles et quais du port médiéval de Nantes. Voir les photos 16 et 17 sur (voir notre article).
Gilbert Engelhardt et Maryvonne Cadiou
Ce tag est visible depuis quelques mois, en orientation est, à proximité du boulet de canon métallique serti dans le mur lors de la construction (une pratique qui valait signe d'avertissement déterminé face à l'envahisseur du XVI° siècle).
Avez-vous bien compris l'enjeu très spécifique qui se dessine à Nantes? Et pas à Lyon , Paris ou ailleurs...
Je pourrais moi aussi vous sortir telle ou telle anecdote de mon panier d'expériences urbaines (plutôt en mégalopole qu'en métropole, il est vrai).
Ce dont il est question ici, c'est de violence urbaine, certes, mais dans un contexte très particulier. Celui du mépris et du refus orchestré par nos édiles de situer Nantes sur la flèche du Temps (l'Histoire) et dans l'espace (le découpage régional).
Nantes (ses édiles) est attentive à amuser les foules, ou guider le divertissement du public, parfois avec réussite d'ailleurs (La «Folle Journée», La compagnie «Royal de Luxe»,...), mais c'est aussi pour masquer l'évitement d'un problème culturel structurel majeur.
Or, l'avenir d'une ville ne peut se construire sur l'aveuglement ou le refus de ce qu'elle est, profondément.
Voilà pourquoi l'on n'a pas fini de parler de Réunification bretonne.