La communauté éducative du collège de Kerhallet, à Brest, ne veut rien savoir. Elle a décidé de rayer de l’histoire le nom du collège, alors même que le fils de Joséphine BAKER appelait également à adjoindre le nom de Kerhallet à celui de sa mère (voir notre article) et préalablement (voir notre article).
Cette décision est lourde de sens en Bretagne, pour qui connaît la responsabilité éminente de la communauté éducative dans la débretonnisation de notre pays et la fin de la transmission maternelle de notre langue. Le peuple breton n’a pas oublié la violence éducative reposant sur le mépris et les brimades à l’école pour interdire l’usage du breton et rendre cette langue infamante. C’est l’image d’une Bretagne bretonnante qu’il fallait alors détruire.
Cette violence infligée à l’enfance est un crime contre l’humanité. Nous la portons toujours en nous.
Aujourd’hui, la même communauté éducative nous dit que l’image du collège recommande cette nouvelle débretonnisation. Comme si le rejet de notre langue et de notre culture allait pouvoir contribuer à l’éducation de nos jeunes.
Comment penser un seul instant que la débretonnisation du collège va pouvoir améliorer l’image d’un collège en grande difficulté et réduire l’inégalité des chances effroyable que nous connaissons aujourd’hui ?
L’image du collège ne sortira pas grandie par sa débretonnisation, bien au contraire. Il se coupera davantage de ses racines et du territoire où il se trouve.
Comment penser une telle décision dans un contexte où la pression réglementaire conduit nombre de communes à débretonniser des appellations millénaires sans même voir le problème ?
La débretonnisation est une déshumanisation insupportable, une atteinte intolérable à la diversité culturelle comme à nos droits humains. Nos enfants ont le droit d’avoir accès à leur langue et culture nous rappelle la Convention internationale des droits de l’enfant.
Encore aujourd’hui, la communauté éducative ne peut concevoir l’éducation de nos enfants dans le respect de notre culture, de notre langue et de nos droits. Les Bretonnes et les Bretons sont choqués de constater le peu de cas que les enseignants font de leur langue et culture, et des enjeux de la diversité culturelle.
La débretonnnisation est une réalité insupportable pour le peuple breton.
Aussi, le jour de l’inauguration du nouveau collège Joséphine Baker, les Bretons viendront manifester leur mécontentement devant la grille du collège et tenteront une nouvelle fois de faire plier l’Administration.
Joséphine BAKER était une femme exceptionnelle. Les Bretonnes et les Bretons seraient heureux de voir son nom accolé à celui de Kerhallet. Elle ne méritait pas de contribuer à son insu à une œuvre de déshumanisation.
- ce texte (lisible en PJ) est signé par les représentants officiels des associations Koun Breizh, ICB-SUAV et Bretagne majeure
■A galon ganeoc'h
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