Les vacances de Noël sont tout naturellement un moment où petits et grands peuvent s'abandonner au rêve et au merveilleux. Quoi de plus naturel que de s'adonner à la lecture de nos BD favorites les plus récentes comme celles de notre enfance ? Un autre genre d'évasion est le cinéma en salle ou la TV quand les programmes sont à la hauteur de l'événement. La chaîne TMC aura maintenu la tradition en diffusant le jour de Noël «La dernière Légion» un film slovaque, tunisien, italien, américain, français, britannique sorti en 2007 et réalisé par Doug Lefler.
L'histoire est tirée du roman historique « la Dernière légion » de Valerio Massimo Manfredi qui s'inspire de la vie du dernier empereur romain d'Occident Romulus Augustule et des légendes arthuriennes.
Synopsis selon (voir le site)
[… Laissé en vie par Odoacre, Romulus est enfermé dans l'île-forteresse de Capri, sous la surveillance de Wulfila. Il y est accompagné par son précepteur, le mystérieux Ambrosinus à la fois philosophe et magicien. Dans le temple de l'île, Romulus retrouve l'épée légendaire de César : elle est accompagnée du message : Un côté pour défendre, l'autre pour vaincre, en Bretagne je fus forgée pour seoir à la main de celui qui est destiné à gouverner.
S'emparant de l'épée, il est délivré par Aurelius et trois de ses hommes, ainsi que par Mira, guerrière indienne venue du Kerala, maîtresse dans l'art du Kalarippayattu, garde du corps de l'ambassadeur de Constantinople Theodorus Andronikos.
Trahi par le Sénat romain … Romulus choisit alors de faire route vers le nord, vers le Royaume de l'île de Bretagne où fut forgée l'épée de César. etc …
Avec Aurelius, Mira et Ambrosinus, il part à la recherche de la neuvième légion, dernière armée fidèle à Rome. Mais comme le reste de l'Empire, la Bretagne est une région dévastée par la guerre: un tyran du nom de Vortgyn, lui aussi à la recherche de l'épée légendaire, menace de faire céder la dernière défense de l'Empire romain.
Le personnage Ambrosinus fait référence à Merlin des légendes arthuriennes, tandis que Aurelius fait référence au chef de guerre breton Ambrosius Aurelianus.]
Pour ceux qui auront approfondi les thèses de Léon Fleuriot dans son magistral ouvrage « Les origines de la Bretagne », ils se souviendront que Ambrosus Aurelianus est un véritable personnage historique qui aurait régné simultanément sur les Francs et les Bretons contredisant ainsi l'histoire officielle de France faisant de Clovis premier roi des Francs. Léon Fleuriot pense qu'Ambrosus Aurelianus et Riothamus (roi suprême) serait un seul et même personnage. Ajoutons qu'il aurait été parent de Pol Aurélien, l'évangélisateur du Léon en Bretagne armoricaine et qu'il pourrait aussi être à l'origine de ce qui devint le personnage légendaire d'Arthur.
D'une certaine façon, notre Bretagne armoricaine se rattache, tant par l'histoire que par le mythe, à ce qui a forgé la culture européenne. Elle appartient par cette filiation plus à la grande Histoire du notre monde que la France qui n'a d'autres solutions pour dorer son prestige que rattacher son histoire à celles de ses dictateurs les plus belliqueux comme Louis XIV et Napoléon.
L'objet de la transcription du synopsis de ce film n'est pas ici de discuter des fonds historiques et mythiques des personnages mis en scène. On peut admettre que wikipédia est plutôt fidèle aux termes de la version française du film mais on n'en dira pas autant dans ce qui se publie dans les programmes TV diffusés dans les familles. Ainsi TV magazine, programme gratuit délivré aux abonnés des quotidiens, indique que ce film est l'histoire de cette « petite troupe qui prend la route de l'Angleterre ».
Alors que la version française du film ne mentionne que la « Bretagne », il était intéressant de chercher par quelle étrange substitution de termes, la « Bretagne » du film se mue en « Angleterre » dans les programmes cinématographiques ou TV. Cette explication se trouve chez AlloCiné. Cette société d'origine française vend ses informations cinématographiques en ligne et occupe une position de quasi monopole de portail du cinéma.
La plupart des programmes diffusés dans la presse écrite ont toutes les chances d'être rédigés à partir de textes fournis par cette société et de fait si nous comparons le synopsis en ligne du film avec ce qui est imprimé dans nos programme nous retrouvons typiquement les mêmes mutations de termes.
La destination :
Version Wiki: Trahi par le Sénat romain qui s'est rangé du côté d'Odoacre, et par l'Empire romain d'Orient qui lui refuse asile, Romulus choisit alors de faire route vers le nord, vers le Royaume de Bretagne (traduction de Britannia)
Version Allo Ciné : Avec ses frères d'armes, Aurélius, la magnifique et dangereuse Mira, Romulus et le magicien Ambrosinus partent en Angleterre à la recherche de la valeureuse neuvième légion, dernière armée fidèle à Rome...
La prophétie de l'épée :
Version Wiki : Dans le temple de l'île, Romulus retrouve l'épée légendaire de César : elle est accompagnée du message « Un côté pour défendre, l'autre pour vaincre, en Bretagne je fus forgée pour seoir à la main de celui qui est destiné à gouverner. » Seoir : convenir (qui sied)
Version AlloCiné : Malgré la protection d'Aurélius, commandant de la quatrième légion, Romulus est capturé par Odoacre, chef des Goths. Emmené sur l'île forteresse de Capri, il y découvre la légendaire épée de César marquée de la prophétie «Un côté pour défendre, un côté pour vaincre... Destinée à celui... appelé à régner.»
L'histoire de la prophétie d'origine évoquant « Britannia », ce terme ne pouvait se traduire que par « Bretagne » dans la version française, mais AlloCiné parvient à escamoter ce nom dans son synopsis en y mettant des points de suspension. La volonté d'occulter « Bretagne » est trop évidente . Ceci n'aurait pas retenu notre attention si la chose ne s'instillait pas insidieusement par ailleurs. Nous avons déjà traité du problème pas si innocent de sous titrer les informations de FR3 Bretagne-Pays de Loire par « Pays de Loire Bretagne » quand ce sont les studios de Nantes qui ont la charge de les diffuser un WE sur deux. Il est de même totalement inadmissible de laisser le nom de Bretagne être relégué en seconde position dans les appellations territoriales. Nous en donnons ci-dessous un échantillonnage des meilleures trouvailles que nos représentants politiques bretons admettent sans broncher. A quand l'occultation complète de la « Bretagne » par le terme « LB » comme il en est dans le tout récent « EMLB »
Aujourd'hui :
sdage Loire-Bretagne,
Macif Loire-Bretagne,
Groupama Loire-Bretagne ,
Espace métropolitain Loire-Bretagne (EMLB),
Loire-Bretagne élevage,
Agence de l'eau Loire-Bretagne.
Demain : xxx Pays de Loire Bretagne, Après demain : xxx Pays de Loire (pour faire court).
Bloavezh mat 2013 a-berzh skipailh kelaouiñ Breizhiz Ar Bed-OBE
■L'«artefact» ayant pour nom « Pays de la Loire» n'y est que(éventuellement)subordonné et que surtout n'existe certainement pas à égalité avec BRETAGNE...