Quel triste et obscène spectacle de voir les fils et disciples d'Augias se commettre sans quelconque pudeur en commentaires acrimonieux sur les problèmes socio–économiques dont ils sont eux–mêmes responsables, eux qui ont laissé les déficits filer et s'accumuler, les délocalisations s'accélérer et les injustices sociales se creuser. Les écuries d'Augias de la République croulent sous le poids des déchets de leur incurie, du fumier de leur incompétence, des vomissures des couleuvres qu'ils ont fait avaler aux peuples d'un territoire qu'ils disent le leur, qu'ils croient nation et qu'ils nomment France.
De la retenue, de la patience, de la pudeur, messieurs de la Carmagnole jacobine ! Après cinq années d'arrogance, les successeurs nous démontrent qu'ils ne sont pas Héraclès tandis qu'au nième Augias de la lignée succède Augias (n + 1) ! Ne nourrissons pas d'illusions : Bretons, nous n'avons rien à attendre des parlements et gouvernements trônant à Paris dont la plupart des membres, de tous bords politiques, sont porteurs de la même démagogie, de la même condescendance, du même mépris, des mêmes reniements et des mêmes promesses non tenues. Sous le règne précédent, les Bretons n'avaient pas un seul ministre au gouvernement, signe ostentatoire du dédain du pouvoir envers le peuple breton. Sous le règne actuel, il y en aurait formellement cinq mais à quoi cela sert-il si les injustices antérieures sont reconduites ou restaurées ?
Déjà s'annoncent de premières trahisons : pour commencer, s'évapore la perspective de la ratification de la Charte européenne des langues minoritaires, mesure qui ne coûtait rien à l'Etat central et revêtait une importance primordiale en termes de sécurité législative. Autre signal négatif, un sénateur socialiste fait adopter par la Commission des lois du Sénat l'annulation de l'amendement Le Fur-Rugy qui permettait aux Bretons de se prononcer, par voie référendaire, sur la réunification de la Bretagne. Le jacobinisme démembreur de la Bretagne reste inflexible !
Pour la République, les Bretons ne sont peut être pas quantité négligeable mais leur opinion semble sans doute d'importance secondaire. C'est commettre là une grave erreur car c'est oublier que bien des bouleversements historiques sont partis de Bretagne ! Aucun pouvoir ne devrait l'ignorer même si trop souvent l'histoire enseignée depuis les débuts de la IIIème République oblitère le rôle des Bretons. Il se pourrait qu'il revienne à la réalité à ses dépens !
Car il reste suffisamment de Bretons à l'âme rebelle et combattante. Beaucoup d'autres ont un esprit de résistance certes assoupi mais prêt à se laisser réveiller pour préparer la reprise de notre souveraineté. En 2032, le 500ème anniversaire de l'annexion de la Bretagne doit devenir une échéance de récupération de sa souveraineté dans le contexte de l'Europe des véritables nations. Celle-ci se dessine déjà peu à peu, dans le respect de la spécificité de chaque peuple acquis pour autant à la nécessaire complémentarité. Mais engageons-nous efficacement, chacun à son niveau et avec ses moyens, pour lui faire prendre corps toujours plus concrètement !
Nous n'avons donc plus de temps à perdre en querelles stériles et badinages chicaneurs. Le temps est à la conscientisation d'un peuple trop longtemps opprimé, humilié, aliéné. Compatriotes bretons, prenez les armes de l'esprit, les seules invincibles ! Par la parole, les écrits et les réseaux sociaux, rejetez les oripeaux de la soumission, prenez confiance en vous-mêmes et construisez la Bretagne souveraine !
Mikael Gwilhom
Breton expatrié au Vietnam depuis l'an 2000.
NB
Président fondateur de Kevredigezh Bretoned Bro-Vietnam et Président de Bretons du monde-OBE, j'exprime mon opinion personnelle sans engager les deux organismes bretons que je préside. La liberté d'opinion y est en effet la règle, ce qui a constitué un atout primordial de longévité grâce à la coexistence sereine des différentes sensibilités identitaires de ses membres.
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