Le 11 septembre, la chaîne humaine de Catalogne aurait, selon le gouvernement catalan, rassemblé 1 600 000 personnes qui approuvaient le slogan, Cap sur l'indépendance !
Le premier ministre de Lettonie (sur la Baltique, capitale Riga), Valdis Dombrovskis, a déclaré le 12 septembre que si le processus d'indépendance de la Catalogne était arrangé de manière légitime, il ne serait pas un problème.
Cela a valu à l'ambassadeur letton une convocation au Ministère des Affaires étrangères espagnol.
L'Espagne n'en a pas fini avec les Etats européens non politiquement corrects, puisque le premier ministre de Lithuanie (au Sud de la Lettonie), Algirdas Butkevicius, le 13 septembre, a aussi encouragé les Catalans indépendantistes en se déclarant honoré que ceux-ci aient pris pour exemple la chaine humaine de 1989 qui, s'étendant du Nord au Sud des trois Etats baltes (Estonie, Lettonie, Lithuanie), avait ouvert la voie à l'indépendance de ces pays conquis par les Russes en 1704, 10 ans avant la prise de Barcelone par les Espagnols aidés par les Français.
Il a précisé que la Voie baltique est un exemple pour l'Humanité.
Il a aussi insisté sur le fait que l'Union européenne est un lieu ou les droits politiques sont respectés et qu'elle est basée sur la libre volonté.
Pour lui, les Catalans doivent trouver leur propre voie et elle doit être discutée à l'intérieur de l'Espagne.
Il a fini en souhaitant que les entrepreneurs de Catalogne viennent investir dans son pays.
L'ambassadeur lithuanien s'est vu offrir une leçon sur l'admission des nouveaux Etats en Europe par le gouvernement espagnol.
Source : CNA Catalan News Agency (voir le site)
Service en anglais de l'Agencia catalana de notícies
L'auto-détermination est maintenant soutenue par tous les partis de Catalogne, y compris le Parti socialiste, mais pas par le Parti populaire (au pouvoir à Madrid) et les Ciutadans.
Christian Rogel
■Pour moi c'est la limite principale de ce type de consultation, tout comme le problème des médias (qui sont encore largement britanniques en Ecosse). Mais il s'agit d'une énorme avancée malgré tout, l'Ecosse au pire devrait bénéficier d'une nouvelle dévolution dans les années à venir.
Il ne fait aucun doute que l'élément linguistique et religieux est prédominant dans la popularité des mouvements d'émancipation nationale. L'Ecosse est à majorité protestante (ce qui compte énormément compte tenu de la proximité avec l'Irlande du Nord) et anglophone. Le SNP utilise beaucoup l'argument économique,à juste titre et avec un certain succès, mais cela ne suffira sans doute pas car les écossais ont des affinités culturelles importantes avec l'Angleterre. Et la Culture, c'est ce qui compte toujours le plus sur ce genre de dossier en général, sauf cicatrices historiques que je ne perçois pas dans le cas du Royaume-Uni (les écossais ne sont pas victimes d'une oppression féroce).
C'est d'ailleurs la différence entre l'Ecosse et la Catalogne, où la langue catalane est prédominante et où l'indépendantisme est majoritaire. Sans doute est-ce pour cela que l'Espagne empêchera toute consultation et que cette brave démocratie espagnole est prête à sortir les chars si il le faut...
Pour rappel, l'UE a promis l'euro aux monténégrins si il faisait sécession de la Serbie lors de leur référendum de 2006 (+ aide économique)...sans même que ce territoire ne fasse partie de l'UE !!
Pour information une minorité d'habitants du Monténégro se considèrait «monténégrin» et une majorité relative se considère comme serbe y compris aujourd'hui (sachant également que tous les slaves orthodoxes vivant le long de la frontière ouest du Monténégro, en Bosnie, se considèrent uniquement comme serbes (0 % de monténégrins en Bosnie !)...).
Résultat des courses dans ce référendum monténégrin, et avec cette intervention de l'UE : les habitants du Monténégro ont voté pour l'indépendance à 56 %, et le Monténégro a pour monnaie l'euro actuellement, sans faire partie de l'UE.
Pour rappel également l'Ecosse et la Catalogne font partie des territoires les plus europhiles d'Europe (taux de participation aux scrutins européens, positionnement des partis locaux etc).
Ma conclusion :
1/ L'Europe est à terme une machine à broyer les nationalités et le droit à l'autodétermination des peuples. Plus largement je pense même qu'elle pose un gros problème en terme de Démocratie (au sens large)...beaucoup trop d'habitants, l'unification de tant de langues et de peuples ne pourra se faire que par la coercition (grande constante de l'Histoire).
L'Europe des peuples n'existe pas et n'existera pas (et une Europe des régions se baserait plutot sur des territoires sans âme type Grand-Ouest ou Belgique)
3/ Les petits pays ont tout à craindre de la construction européenne ...deux mammouths (Allemagne, France) et des confettis (la majorité des Etats)...pour les confettis c'est intenable. La prochaine étape européenne, sera de refédérer ce qui a disparu (ex-Yougoslavie etc), et le bâton économique sera à nouveau brandi.
La mauvaise «passe» dans laquelle est l'europe aujourd'hui est en grande partie à mettre au «crédit» des états/nations ; Ce sont ils/elles qui dictent les règles. L'arrivée de petites nations ( Lettons , Wallons , Catalans et Scots. )ne les arrangent pas , sinon pour diminuer le nombre de fonctionnaires et députés au parlement, affaiblissant ainsi l'influence de l'Espagne et la Grande Bretagne.L'arrivée de la Catalogne dans ce jeux d'«ego-nationalismes»les arrangent d'autant moins que cela plaide pour le fédéralisme et donnera obligatoirement des idées aux autres ( Corses , Basques , Alsaciens , Catalans du nord , ...).Les années à venir seront importantes et nous permettront de voir jusqu'ou est prête à aller l'«europe» . respect des peuples qui souhaitent s'affranchir des états-nations ou les «yeux fixés sur le rétroviseur »?.B.G.