La Breizhitude, c’est notre condition humaine singulière consistant à célébrer une identité que l’on possède de moins en moins, faute de transmission de la langue et de ses fondamentaux.
C’est notre capacité à célébrer une Histoire que l’on ne connaît plus.
C’est notre manière à nous de conjurer les droits et l’autonomie que nous n’avons plus, la partition de notre territoire, dans une identité positive de façade et très bon marché.
Devenus largement étranger à nous-mêmes et pour conjurer cette dépossession de soi, nous déclamons à tue-tête notre Breizhitude.
Je ne dis pas qu’il faut la taire, bien sûr, puisque c’est notre manière à nous de rappeler qui nous sommes.
Je dis simplement que la Breizhitude ne doit jamais nous faire oublier l’essentiel qui nous a été dérobé, et que l’on dérobe encore à nos enfants dans l’indifférence générale de nos responsables politiques : nos langues, notre Histoire.
A quoi bon bêler une identité devenue positive lorsque ses fondamentaux disparaissent ? Je crois que c’est la manière que nous avons trouvée de conjurer notre impuissance, ou de fuir notre réalité.
Drôle de condition humaine, que la Breizhitude.
Elle est fruit de la honte de soi de générations d’hommes et de femmes, honte instiguée par le dominant bourgeois et parisien, honte intériorisée au plus jeune âge par l’école, sous la pression du modèle assis sur sa « civilisation supérieure ».
La Breizhitude est l’un des pires états d’humanité que je connaisse, pire encore peut-être, que la négritude
La négritude au moins se voyait : « La simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de noir, de notre histoire et de notre culture » selon Aimé Césaire. Elle fut le lieu de tous les drames, l’esclavage ou le travail obligatoire des Africains jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, elle fut le lieu de toutes les violences. Elle en est devenue positive dans un mouvement de balancier assez naturel pour qui se soucie d’humanité.
Surtout, la négritude avait l’avantage d’être un bloc inoxydable, non corrompu par une personnalité extérieure, un havre protecteur avant de reprendre le large.
Notre Breizhitude à nous ne se voit pas ou de moins en moins. Elle est le moyen de fuir notre dépossession de nous-mêmes. Elle est une réaction d’ordre psychologique, avant tout. Un ressenti mêlé de fierté d’être différent, de violences psychologiques accumulées et de l’idée encore persistante de notre infériorité ou de notre secondarisation.
Nous recelons toujours les violences subies par nos parents. Le sabot à l’école n’a toujours pas quitté le cou des enfants des enfants. Les traumatismes sont transgénérationnels. Qui en parle aujourd’hui ? La République porte beau comme au premier jour et nous n’avons même pas le droit de prononcer le nom du coupable. Et nous les voyons encore, ces traumatismes, dans le hiatus saisissant entre les noms que porte notre terre et le statut inférieur accordé à nos langues.
Les formes de domination que nous avons subies sont morales, juste morales, et je crois pouvoir dire qu’elles sont les pires car il est bien plus difficile de se remettre des coups portés à l’âme. Le corps libéré, qui ployait sous les chaines, se relève beaucoup plus vite.
Nous connaissons l’égalité de droits au sein d’un ordre qui nous apprécie si peu qu’il a juré notre perte, comme si notre père était un père mal aimant, mal traitant. Comment être égaux lorsque le droit vous déconsidère ? N’est-il pas temps de faire le procès du père ?
Comment trouver les mots pour décrire une situation objectivement coloniale lorsque la « civilisation supérieure » vous rejette dans l’humanité inférieure mais vous accorde le droit de vote en compensation et célèbre votre courage de petite patrie au service de la grande ?
Nos élus surfent sur la Breizhitude. Ils se dédouanent à peu de frais de leur servilité, de l’absence des politiques publiques qui permettraient de sauver nos langues et de leur incapacité à demander les droits et le statut qui nous permettraient de rester Peuple.
Qu’une initiative surgisse avec «Breizh » dedans, et vous les verrez accourir verser leur écot, comme la rose jetée sur le cercueil qui s’en va dans la terre profonde de Bretagne.
Nos élus ont compris, et le premier d’entre eux -le socialiste Chesnais-Girard- que la Brezhitude était un atout pour attirer les touristes en mal d’exotisme et pour dompter les militants bretons qui dépendent de ses subsides.
Si on se mêle un peu de faire de la politique, c’est toujours à l’ombre du parti parisien, comme si ce peuple de marin n’osait plus naviguer en solo. La honte ou le sentiment de secondarisation sont toujours présents, sous l’angle d’une terrifiante perte de confiance, comme si l’être était durablement atteint d’une forme de secondarisation maladive.
La politique est une chose trop sérieuse pour être laissée aux Bretons, sauf lorsqu’ils sont soumis au système qui les récompense. Mais c’est comme ça depuis si longtemps.
Et puis, il est tellement plus simple d’être « régionaliste ».
Le « régionalisme » vous permet de concilier votre Breizhitude avec la grande patrie comme avec la langue française que nous parlons au quotidien.
Qu’il est rassurant ce « régionalisme-là » ! Il permet de suivre de belles carrières et ne fait jamais mal au derrière.
Le « régionalisme » vous permet de surfer sur la Breizhitude, que le Pouvoir apprécie, car cet état d’homme est un état d’homme très soumis, au fond.
Je n’aime pas le « régionalisme » car c’est un faux-amis. D’ailleurs, je crois bien qu’il est mort depuis longtemps. Les élections régionales de 2021 viennent d’en sonner le glas.
Mais c’est encore lui qui tue nos langues aujourd’hui, car elles sont des « langues régionales ».
Les Bretons sont en train de creuser leur propre tombe car ils vivent dans une belle région.
Je n’aime pas plus la Breizhitude et il me tarde de changer de condition d’homme.
La Breizhitude créée des hommes « régionalistes » et donc soumis, résignés devant les forces en action.
La Breizhitude, c’est la victoire posthume du Botrel bêlant sur tous ceux qui travaillent d’arrache pied pour défendre nos langues ou recouvrir nos droits.
Je crois que l’âme bretonne n’est pas de ce côté-là. Elle n’est pas bêlante pour conjurer la situation dramatique dans laquelle on se trouve.
C’est une âme libre, travailleuse, toujours prête à prendre le large, à affronter le réel et tous ses drames. Elle n’a rien de française, bien sûr.
Et surtout, elle n’est pas « régionale » et soumise, notre âme. Une âme est unique et libre toujours, sinon, c’est qu’elle n’est plus.
Demain, je ne bêlerai plus ma Breizhitude.
Y OLLIVIER
auteur
■Transparency intrenational, qui accorde des points aux états en fonction de leur degré de corruption, vient de classer la France au 22e rang international pour la corruption ! Entre l' Uruguay et les Seychelles ! Est-ce pour préserver les avantages de ceux qui profitent de cette corruption que la démocratie est en panne dans ce pays? Ceci explique peut-être , en partie, cela.
Pour une relecture de certains écrits de Théodore....?
« Nulle Bretonne
N'est plus mignone à voir,
Que la belle
Que l'on appelle Fleur de blé noir ! »
&
« Vous dormirez en paix, ô riches
Vous et vos capitaux,
Lorsque les gueux auront des miches
Où planter leurs couteaux ! »
Théodore Botrel (Fleur de blé noir & Le couteau)
Ils se rendent insuportables par leurs imprécations,comme disait Cioran »
tout cela 's 'agite et fait du bruit quel plaidoyer pour le minéral !« […] il faut d abors commencer par une autonomie progressive et montrer que ca marche. » (Michel Bernard ? ou Cioran ?)
Et pourquoi devrions-nous après tous les enseignements que nous pouvons « éventuellement pour beaucoup » tirer de siècles d’Histoire si peu commune, mais tellement dégradante, destructrice, méprisante envers nous, devoir montrer et démontrer des aptitudes aux derniers des moribonds parisiens,? Montrer des compétences dont ils n’ont aucune intention de tenir compte ?! Et être autorisés par eux, ceux-là, à disposer de nous-mêmes ?
Attendre permission? montrer quoi ? à qui? aux Bretons ou aux incompétents qui se succèdent au pouvoirs à Paris depuis si longtemps et mettent à mal, à bas, leur propre civilisation? Si encore après observation objective, elle serait encore la leur ! Et qui bien sûr cette « loco » folle nous tire comme un banal wagon, nous entraîne dans ses déraillements, et naufrage !
Cioran, piv eo ? Un exemple ? Un maître à penser venu d’ailleurs, pour les Bretons ou à leurs places ? Une pensée politique d’un autre âge !
Quel plaidoyer pour la pétrification !
Faute de mieux en offre politique « bretonne » déterminée, et partagée par un ensemble politique cohérent, je suis et reste personnellement, obligé, un imprécateur breton, et un indépendantiste breton, Michel Bernard !
Evit Kristen : seurt kenemglev a zo bet krouet newez-zo. He anv: «Hag e vo Breizh mestr war he zraoú /Bretagne majeure». Kristen deus 'met moned e-barzh.
Tiern e peb Amzer.
Bez eus 2 tiriad pouezus , Bro C'hall ar maezioù ha kerioù vihan da gentan , gant gounidigezhioù gwan hep servijoù foran ( klanv-ti , trenioù pe tren -buzug ...); an enkadenn hiziv gant ar prizioù an eoul-men evit treuzdougen an dud a zo fall evit labourerien-paour hag Tolpadoù vraz a dap yalc'hadoù arc'hhant , diorren armerzhel , a sach razh an ezhommoù (transportoù boutin , tachenn- labourioù , stalioù ) , lec'h m' eman labourvaoù , nevezendennoù , krouiadurioù evit tud arroutet vat ha skiant -prennet ... Naoned ha Roazhon a ziskouez se abaoe degadoù da skouer e Breizh an anadenn lakaet gant pennoù- braz ur reizhiad(= système) a laz an tiriadoù dilezel ganto hep truez da skouer e Kreizh Breizh , a-wechoù ur sammad arc'hant evit sioulaat ar boblans lec'hel (da skouer ospital nevez e Gwemenez ) . Ar santoud evit dezho zo «kouezet diwar lost ar c'harr » siwazh !
Da lared eo , ret e vo ur dezvat (= statut ) evit Breizh breman hepdale , ive evit razh an rannvroioù evel Elsass , Provans, Vro Euskadi , Lorraine .... Savoia ... dre ma ezhomm omp tizh evit savetein (skoazellan hon broioù ) evit divizout ent -frankiz evit hon tonkadur , evit hor yezh ar brezhoneg ha sevenadur . Dreistoll ijinan evidomp ur patrom dishenvel evit hon bugale hag ar rummadoù o zo o vont evit oll ar sujedoù ha lazoù boutin (= les intérêts communs ) , al labour , ar vuhez , an ekologiezh , un endro , an diorren, an embregezhioù , ar gremmoù hag all.. !
Ez eus ur goulenn pennan . Piv e aio da vouzhian (votin) ? Meur a dud zo kerseet evit atav gant ar pennoù braz hiviziken !
Biskenn eo , an tud munut o chomo en ti e viz ebrel ez-wir . Ne kredont ket da nitra dre ma ar re man (politikerien a vicher) a laront gevier gant ar raklunioù (= programmes) dre-vras . Ret e vo da rein ar Vretoned da skouer drant « gant Breizh unvan » pe c'hoazh ur dezvat(= statut) evit Diwan evit ur steunvoù da gelenn evit ar yezh dre eurvad . Nac'hont dalc'hmat da welout ur bobl da vevan gant laouen ha lirzhin !
Deskomp brezhoneg bemdez , pep a zle da ober evit e hevoud ( bien- être) gant did pe hinienn vat (volonté personnelle ou bien personnel) ! Diuzomp (dibabomp !) evit Breizh a-bezh !
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