Colère. Bernard Poignant s'exprime

Comment ne pas comprendre cette colère qui monte et explose ici ou là ?

Hier, on apprend que Liliane Bettencourt récupère 30 millions d'euros au nom du bouclier fiscal. Ces revenus ne proviennent pas d'un travail ou d'un apport essentiel et personnel à la société. Ils résultent d'un héritage et aujourd'hui d'une rente.

Il y a quelques jours, on est informé que Bernard Tapie doit toucher la somme de 210 millions d'euros, alors qu'il n'y a pas grand monde à lui donner le bon Dieu sans confession.

De même, s'il peut y avoir de l'indulgence à l'égard d'un ancien président de la République, beaucoup de Français n'ont pas compris l'accord passé avec la ville de Paris pour rembourser 2,2 millions d'euros. Beaucoup aimeraient pouvoir en faire autant. Depuis on a appris qu'il bénéficiait d'un non-lieu dans une affaire et d'une relaxe dans l'autre. Tout cela à la demande du procureur.

Vient ensuite Jérôme Kerviel ! Peut-être est-il coupable. Mais on a du mal à le croire seul coupable et à voir les dirigeants de la Société Générale épargnés. Sans compter qu'exiger près de 5 milliards d'euros de dommages et intérêts paraît irréaliste, si ce n'est saugrenu. Cette somme correspond à 177 000 années de son salaire actuel. On ne commente pas une décision de justice, entend-on souvent. Pourquoi s'en priver puisqu'elle est rendue au nom du peuple français ?

Tout cela est intervenu en un mois, qui a vu trois manifestations contre le projet de réforme des retraites qui maltraite ceux qui ont commencé à travailler tôt et celles qui ont eu des carrières professionnelles hachées.

La semaine se conclura par la visite du président de la République au Vatican, vendredi prochain 8 octobre. Il ira se recueillir dans la chapelle de Sainte Pétronille, là où chaque 31 mai se dit une prière pour la France. Pétronille est une sainte, fille de Saint Pierre, reconnue pour guérir les fièvres. Si ça pouvait faire baisser la température présidentielle, on ne s'en porterait pas plus mal.

Bernard Poignant