Clash sur la réunification au Conseil régional de Bretagne

Dépêche publié le 27/03/09 13:33 dans La réunification par Ronan Le Flécher pour Ronan Le Flécher
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«Jean-Yves Le Drian et ses amis sont disqualifiés à jamais pour parler de la Bretagne à cinq départements», s'est emporté Dominique de Legge, chef de file de l'UMP-Nouveau Centre au Conseil régional, en marge de la session plénière du 27 mars. Gros coup de colère de l'opposition qui met bruyamment en scène son désir de réunification.

Pomme de discorde entre la majorité de gauche et l'opposition, la réunification de la Bretagne s'est invitée dans des débats pourtant paisibles jusque-là. Vers 18 h, le groupe UMP-Nouveau Centre a demandé et obtenu une suspension de séance. Après une sortie très théâtrale de l'hémicycle de l'Hôtel de Courcy, les élus de l'opposition ont organisé une conférence de presse «improvisée».

Les voeux de la discorde

Le courroux de l'UMP s'explique par le rejet par la majorité du Conseil régional de deux résolutions présentées en commission. Dans la première, était émis le souhait que «l'exécutif régional organise dans les plus brefs délais un groupe de travail entre les conseillers régionaux de Bretagne et des conseillers généraux de Loire-Atlantique aux fins de rédiger une délibération concordante demandant au gouvernement le rattachement de nos deux collectivités dans une seule et même région». Dominique de Legge s'est dit «profondément choqué et scandalisé par le refus de débat sur cette question». La seconde résolution reposait sur «une iniative pour organiser un débat entre élus bretons et ligériens sur l'avenir de nos deux régions».

Instrumentalisation de la réunification

« On ne peut dire : on fera tout pour la réunification et refuser le débat au moment où la porte s'ouvre », a lancé Dominique de Legge. «Nous ne comprenons pas ce double langage de l'exécutif régional. Ce n'est ni courageux, ni démocratique», a-t-il conclu.

Très pugnace par la suite sur le dossier de l'eau, le conseiller régional Ambroise Guellec s'est étonné que cette question survienne «au moment où la majorité propose un schéma régional de l'eau à quatre départements». Loïc Le Brun a alors emboîté le pas à ses collègues, n'hésitant pas à parler «d'un triste jour pour la Bretagne».

Le sénateur Dominique de Legge est encore revenu à la charge en début de soirée au cours de l'entretien qu'il a accordé à ABP TV ( (voir le site) «Hypocrite» est le terme qu'il n'hésite pas à employer pour parler de Jean-Yves Le Drian.

Jean-Yves Le Drian gagne du temps

Lors d'une pause quelques minutes plus tôt dans l'après-midi, le président Le Drian, interviewé par ABP sur la proposition de Patrick Mareschal de mettre sur pied une réunion commune entre la Région Bretagne et le Conseil régional de Loire-Atlantique, s'interrogeait sur la faisabilité juridique d'une telle rencontre et déclarait vouloir attendre confirmation qu'une telle réunion soit légale. regarder la fin de la vidéo (voir le site)

Des atermoiements que l'opposition n'a pas manquer d'utiliser pour clouer au pilori un PS breton qui semble aujourd'hui gêné aux entournures par le sujet du retour de la Loire-Atlantique dans le giron breton. Voilà une polémique dont se serait sûrement passé Jean-Yves Le Drian qui n'a pas souhaité réagir à chaud. Du côté de l'UMP, la campagne des élections régionales de 2010 est bel et bien lancée.

L'intervention théâtrale de l'UMP a jeté un froid dans l'assemblée bretonne. En attendant, les débats se poursuivent jusqu'à tard ce soir et s'annoncent houleux, notamment sur le dossier de la création du Conseil culturel en tant que chambre consultative du Conseil Régional. L'UMP devrait voter contre.

Ronan Le Flécher


Vos commentaires :
Stéphane Dubois
Jeudi 14 novembre 2024
D'un autre côté, la tête de liste UMP our les régionales de 2010 n'est pas un fervent partisan de la réunification.

Mais il est vrai que le PS breton se fout du monde. Ce n'est hélas pas nouveau.


Pierre CAMARET
Jeudi 14 novembre 2024
J'ai tres bien connu LE DRIAN , il y a qq annees lorsqu'il etait Maire de LORIENT , Ministre de la mer . Un homme tres sympathique mais il est : - Socialiste - d'abord Socialiste . - Ensuite Socialiste - Encore Socialiste . - Toujours Socialiste et enfin Breton . Le parti passe avant la Bretagne .Lamentable .

Mikael Bodlore-Penlaez
Jeudi 14 novembre 2024
Majorité comme opposition doivent montrer une exemplarité sans pareil pour réunifier la Bretagne ! Les deux partis politiques qui disposent des clés de la réunification ont leurs contradictions (J.-M. Ayrault à gauche et R. Bachelot à droite...) et on peut se demander si les appareils politiques ne seraient-ils pas en train de prendre le dessus sur le voeu de la population ? Les Bretons osent espérer que la Bretagne sera bientôt, très bientôt, réunifiée.

Yves-Alain LE GOFF
Jeudi 14 novembre 2024
Jean-Yves Le Drian devrait peut-être déjà commencer par demander si la partition de la Bretagne est légale !

Le courage politique ne serait-il pas tout simplement de faire cette réunion commune Région Bretagne et Conseil Général de Loire-Atlantique sans demander d'avis juridique à personne ?

En tout cas, si cette réunion est illégale ce sera un sacré symbole car cela montrera aux yeux de tous que les élus des 5 départements bretons n'ont pas le droit de se réunir officiellement ensemble !


Hervé BOSSARD
Jeudi 14 novembre 2024
L'UMP signe un chouette canular ! Jacques Le Guen, tête de liste pour leur parti aux élections régionales de 2010 en région Bretagne, est opposé à la réunification, et de plus, n'avait pas signé, en 2008, l'amendement Le Fur en faveur de la reconnaissance des langues régionales dans la constitution...

Voir le site Avant de vous occuper de la paille qui est dans l'oeil de votre voisin, il faudrait peut-être retirer la poutre qui est dans le votre...


PRIGENT Michel
Jeudi 14 novembre 2024
On voit effectivement dans ces querelles gauche droite que les intérèts électoraux exacerbés par des directions de Partis nationaux, forcément jacobins, l'emportent ,et de loin, sur l'intérèt général d'une puissante Bretagne Réunifiée qu'ils devraient avoir pour mission de promouvoir.

Yannig Bichon
Jeudi 14 novembre 2024
La réunification doit être avant tout une affaire bretonne et non celle de partis politiques. Car s'il y a réunification, on verra l'un s'attribuer les fleurs, l'autre dira que ça s'est fait grâce à lui, un 3ème les traitera de menteurs pour dire que s'il n'avait pas été là... etc. Il y a des UMP et des PS sincères pour la réunification, et il y en a d'autres qui le sont tout autant mais contre. Pour Paris, la Bretagne est un cirque dans laquelle les clowns (politiques) les font bien rire, parce qu'ils n'arrivent pas à se mettre d'accord sur un sujet commun. A ce rythme là, ceux qui applaudissent, sont ceux qui sont contre, notamment la tribune des pdL. Ou alors, il y a ceux qui invoquent le contexte de la crise: «ce n'est pas le moment». Quand c'était le moment, ils n'ont rien fait de plus ... Donc, ceux qui sont pour la réunification, quel que soit leur parti, qu'ils oeuvrent donc ensemble dans ce sens, et après, qu'ils se «retapent» dessus s'ils le veulent!

Henri de Lesquen
Jeudi 14 novembre 2024
Il eut été préférable que Mr de Legge emmène la liste UMP aux régionales. Comme à l'accoutumée, c'est un breton occidental qui met les pouces et trouve toutes les excuses pour ne pas jouer la carte bretonne. Un «Le» quelque chose étant toujours «moins breton» qu'un breton de l'est, voire même d'un français nouvellement arrivé.

C'en est usant. Et je pense que cela montre que les partis en place s'éloigne de plus en plus du peuple, ne se limite plus qu'à leur soupe interne dans des montages et des intrigues de plus en plus tapageurs.

Mr Le Drian manque de personnalité et d'audace. Il place la discipline de parti avant les intérêt de sa population. Soyons honnête et disons que dès son élection il a volontairement enterré la réunification («elle ne se fera pas avant 40ans») après promis dans sa profession de foi qu'elle était un de ses objectif. Il eut fallu dire dans celle ci: «nous y travaillerons pour qu'elle soit possible dans 40 ans». C'est vraiment se fiche de la tête des citoyens...

Le Drian est au service minimum, sauf pour aller prendre la pose dans les dîners ou la SOCIETE CIVILE se bouge, histoire de récupérer la galette médiatique. Mais après, le silence, à nouveau.

Monsieur de Legge a eu raison de dire les choses comme elles sont. Il a eu raison de dire, «cela suffit» de ce jeu de dupe, entre un PSF jouant sur les deux tableaux.

Les populations sont pour c'est évident. La SOCIETE CIVILE est favorable. Mais parce que la galette risquerait d'échapper à tel ou tel, parce que le jacobinisme est résolument enfoncer dans une fuite en avant conservatrice, parce que les élus de Bretagne sont d'abord des élus de Paris, rien ne progresse.

Que faire, que dire ?

Si la réunification échoue, si Le Drian démontre le double jeu du PSF en faisant le tarif minimum, c'en sera fini de la «gauche régionaliste» tant vantée mais qui ne serait plus qu'un jacobinisme déguisé. Il suffit de voir comment on s'y prend pour mettre sous tutelle le conseil culturel sans que personne ne parvienne à dire «NANN».

En 2009 alors que la crise devrait bousculer les fossiles du système jacobin, c'est bel et bien à un repli sur soi français auquel on assiste.

Pour les européennes, je voterai en tous cas PARTI BRETON, car seul un mouvement breton pourra défendre nos intérêts comme il se doit.


iffig cochevelou
Jeudi 14 novembre 2024
Pour sortir de cet imbroglio politique, qui semblerait comique si ce n'était pas si important, et pour que les choses soient claires , que l'on demande une fois pour toutes à chaque Conseiller régional de B4, personnellement et par écrit , s'il est pour ou contre la réintègration de la Loire Atlantique dans une région administrative Bretagne à cinq départements : je commence à être sceptique sur la valeur du voeu voté à l'unanimité !

SALAUN Thierry
Jeudi 14 novembre 2024
Je soutiens à 100% les propositions de Mr de Legge. La réunification, on la veut, on émet des voeux régulièrement dans ce sens, alors maintenant que ça se concrétise certains n'ont pas les couilles d'assumer leurs engagements... parjures! et parmis eux, on se réclame de l'union démocratique bretonne. Dégueulasse..

Ghildas Turand Touz
Jeudi 14 novembre 2024
Il y a le train, et il y a la locomotive ! Qui est-ce qui traîne le train ? D'un côté comme de l'autre, il me semble que les deux clans ont failli le râter et l'on pris en marche de justesse; maitenant que nos bons politiciens ont réalisé que c'était porteur, ils veulent accrocher des gwenn-ha-du ou des Kroaz-zu sur toutes les cheminées, ... de locomotives. Gh. D. T.

daniel bozec
Jeudi 14 novembre 2024
à la vue des differentes idees rencontrées, il est temps que les partis bretons se réunissent pour le bien de la Bretagne en oubliant les idées purement politiques sociales ou capitalistes issues d'un systeme révolu. L'objectif étant le mieux pour les bretons. J'espère que, pour les futures élections, les querelles idiotes se feront oublier et que les partis politiques, par une campagne médiatique importante, se feront connaitre par la défense de la bretagne.

J-Luc Le Floc'h
Jeudi 14 novembre 2024
Le Drian et Ayrault même combat! Stupéfiant! Décidément il y a de la recomposition dans l'air en Bretagne...

Or, en 1789, les choses ont commencé, notamment, en Bretagne, sauf erreur.

Au train où vont les choses, l'avenir politique de la région - qu'on la regarde depuis Nantes ou depuis Rennes - risque d'être rapidement imprévisible pour quiconque, qu'on soit de gauche, de droite, ou de nulle part.

Dans ce grand tohu-bohu, une seule direction, simple, stable, et porteuse d'avenir, spécialement en pleine crise mondiale, semble raisonnable: la Réunification. Breizh da gentañ / la Bretagne d'abord.

Après, comme dit quelqu'un, ces messieurs pourront recommencer à se taper dessus, puisque cela semble être leur sport favori.


iffig cochevelou
Jeudi 14 novembre 2024
je me permets de rajouter un point à mon intervention précédente ou je mettais en doute la sincérité de certains Conseillers régionaux : l'aveu de Sylvie Robert est une évidence dont il faudra tenir compte et convenir que l'on ne peut faire confiance a des élus des partis politiques français ( ce que n'ont pas compris certains militants bretons), c'est évident pour tout ce que l'on connait parfaitement, mais pour le reste cela doit etre du pareil au même ! et d'arrêter de répéter que le voeu sur la réunification a été voté à l'unanimité, c'est de la pure escroquerie politique.

Michael Paul
Jeudi 14 novembre 2024
Face à ce parjure du Parti Socialiste est ce que l'UDB aura le courage de claquer la porte de l'actuelle majorité comme l'a fait Christian Troadec (pour une autre bonne raison) ? Quand on connait bien ce parti collaborationniste cela serait très étonnant !

Stéphane Simon
Jeudi 14 novembre 2024
Une fois de plus, les élus bretons se montrent totalement indignes de la confiance que les électeurs leur ont apportée. M. De Legge a parfaitement raison d'agir ainsi, mais aurait-il montré la même hargne s'il était à la tête de l'exécutif régional ?

Personnellement, je n'ai aucune confiance dans toute cette nomenklatura, qu'elle soit de droite ou de gauche. Par le passé, les responsables politiques bretons ont laissé l'Etat français détruire la langue bretonne. Puis ils ont laissé le pays nantais s'en aller dans une autre région. Aujourd'hui, les dirigeants bretons sont une fois de plus bien mous (et le mot est faible) sur ces 2 questions. Ces personnes sont à la fois soumises et faibles.

Alors je pense que la réunification, il va falloir aller la chercher nous-mêmes. Je crois que c'est la société civile qui doit impulser le mouvement, pour obliger nos chers élus à faire des efforts. Ou alors il va falloir les courcircuiter et passer par la voie parlementaire.

En bref, il faudra plus compter sur Bretagne réunie et sur 44=BZH pour obtenir la réunification plutôt que sur le Drian ou le Guen.


Gireg Konan
Jeudi 14 novembre 2024
Quelques petites réflexions humbles :

Le débat sur la réunification de la Bretagne met en relief l'intérêt individuel et plan de carrière de nombreux élus par opposition à l'intérêt collectif et à l'avenir de la Bretagne. Toujours le même problème : «To be or not to be collabo !» C'est là que l'on verra les vrais élus bretons, ceux qui d'une part travaille pour leur gueule (ma petite carrière...), contre d'autre part, ceux qui travaille pour leur pays et l'intérêt général. C'est à l'occasion de débats comme ça que l'on se rencontre comment, pour le simple citoyen, il est important de bien voter en votant breton.

Quant au PSF, c'est un ramassis de types de diverses tendances (de l'extrême gauche au centre, voire même plus à droite encore, de jacobins et de girondins) tous unis uniquement dans le but d'être élu et de prendre le pouvoir. C'est pour cela que le discours du PSF change constamment, tout dépend d'où vient le vent... comme des girouettes ! Sarko a de beaux jours devant lui !

Il est risible de voir le PSF défendre une décision du gouvernement de Pétain !...

Il est aussi risible de voir la faiblesse du discours UDB... Je pousserais plus loin en disant que l'UDB joue sa crédibilité et son avenir tout court ! J'en connais qui sont prêt à rendre leur carte.

Je pense qu'après ce débat sur la réunification beaucoup de Bretons se mettront à réfléchir sur ce que devrait être le discours et les actions d'un élu breton. C'est quand il faut prendre des décisions d'importance majeure pour un pays que l'on voit la qualité et la trempe de ses élus.


Yann SYZ
Jeudi 14 novembre 2024
Pour le gag, le même soir un voeu pour la rénification de la Bretagne était voté à Lanester . Là, contrairement à Hennebont, ou à Lorient le pc et l'ump ne l'ont pas voté. L'UMP lanester justifiant ce choix par ......l'opposition d'auxiete et d'ayrault. YSYZ

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