«Jean-Yves Le Drian et ses amis sont disqualifiés à jamais pour parler de la Bretagne à cinq départements», s'est emporté Dominique de Legge, chef de file de l'UMP-Nouveau Centre au Conseil régional, en marge de la session plénière du 27 mars. Gros coup de colère de l'opposition qui met bruyamment en scène son désir de réunification.
Pomme de discorde entre la majorité de gauche et l'opposition, la réunification de la Bretagne s'est invitée dans des débats pourtant paisibles jusque-là. Vers 18 h, le groupe UMP-Nouveau Centre a demandé et obtenu une suspension de séance. Après une sortie très théâtrale de l'hémicycle de l'Hôtel de Courcy, les élus de l'opposition ont organisé une conférence de presse «improvisée».
Les voeux de la discorde
Le courroux de l'UMP s'explique par le rejet par la majorité du Conseil régional de deux résolutions présentées en commission. Dans la première, était émis le souhait que «l'exécutif régional organise dans les plus brefs délais un groupe de travail entre les conseillers régionaux de Bretagne et des conseillers généraux de Loire-Atlantique aux fins de rédiger une délibération concordante demandant au gouvernement le rattachement de nos deux collectivités dans une seule et même région». Dominique de Legge s'est dit «profondément choqué et scandalisé par le refus de débat sur cette question». La seconde résolution reposait sur «une iniative pour organiser un débat entre élus bretons et ligériens sur l'avenir de nos deux régions».
Instrumentalisation de la réunification
« On ne peut dire : on fera tout pour la réunification et refuser le débat au moment où la porte s'ouvre », a lancé Dominique de Legge. «Nous ne comprenons pas ce double langage de l'exécutif régional. Ce n'est ni courageux, ni démocratique», a-t-il conclu.
Très pugnace par la suite sur le dossier de l'eau, le conseiller régional Ambroise Guellec s'est étonné que cette question survienne «au moment où la majorité propose un schéma régional de l'eau à quatre départements». Loïc Le Brun a alors emboîté le pas à ses collègues, n'hésitant pas à parler «d'un triste jour pour la Bretagne».
Le sénateur Dominique de Legge est encore revenu à la charge en début de soirée au cours de l'entretien qu'il a accordé à ABP TV ( (voir le site) «Hypocrite» est le terme qu'il n'hésite pas à employer pour parler de Jean-Yves Le Drian.
Jean-Yves Le Drian gagne du temps
Lors d'une pause quelques minutes plus tôt dans l'après-midi, le président Le Drian, interviewé par ABP sur la proposition de Patrick Mareschal de mettre sur pied une réunion commune entre la Région Bretagne et le Conseil régional de Loire-Atlantique, s'interrogeait sur la faisabilité juridique d'une telle rencontre et déclarait vouloir attendre confirmation qu'une telle réunion soit légale. regarder la fin de la vidéo (voir le site)
Des atermoiements que l'opposition n'a pas manquer d'utiliser pour clouer au pilori un PS breton qui semble aujourd'hui gêné aux entournures par le sujet du retour de la Loire-Atlantique dans le giron breton. Voilà une polémique dont se serait sûrement passé Jean-Yves Le Drian qui n'a pas souhaité réagir à chaud. Du côté de l'UMP, la campagne des élections régionales de 2010 est bel et bien lancée.
L'intervention théâtrale de l'UMP a jeté un froid dans l'assemblée bretonne. En attendant, les débats se poursuivent jusqu'à tard ce soir et s'annoncent houleux, notamment sur le dossier de la création du Conseil culturel en tant que chambre consultative du Conseil Régional. L'UMP devrait voter contre.
Ronan Le Flécher
■Mais il est vrai que le PS breton se fout du monde. Ce n'est hélas pas nouveau.
Le courage politique ne serait-il pas tout simplement de faire cette réunion commune Région Bretagne et Conseil Général de Loire-Atlantique sans demander d'avis juridique à personne ?
En tout cas, si cette réunion est illégale ce sera un sacré symbole car cela montrera aux yeux de tous que les élus des 5 départements bretons n'ont pas le droit de se réunir officiellement ensemble !
Voir le site Avant de vous occuper de la paille qui est dans l'oeil de votre voisin, il faudrait peut-être retirer la poutre qui est dans le votre...
C'en est usant. Et je pense que cela montre que les partis en place s'éloigne de plus en plus du peuple, ne se limite plus qu'à leur soupe interne dans des montages et des intrigues de plus en plus tapageurs.
Mr Le Drian manque de personnalité et d'audace. Il place la discipline de parti avant les intérêt de sa population. Soyons honnête et disons que dès son élection il a volontairement enterré la réunification («elle ne se fera pas avant 40ans») après promis dans sa profession de foi qu'elle était un de ses objectif. Il eut fallu dire dans celle ci: «nous y travaillerons pour qu'elle soit possible dans 40 ans». C'est vraiment se fiche de la tête des citoyens...
Le Drian est au service minimum, sauf pour aller prendre la pose dans les dîners ou la SOCIETE CIVILE se bouge, histoire de récupérer la galette médiatique. Mais après, le silence, à nouveau.
Monsieur de Legge a eu raison de dire les choses comme elles sont. Il a eu raison de dire, «cela suffit» de ce jeu de dupe, entre un PSF jouant sur les deux tableaux.
Les populations sont pour c'est évident. La SOCIETE CIVILE est favorable. Mais parce que la galette risquerait d'échapper à tel ou tel, parce que le jacobinisme est résolument enfoncer dans une fuite en avant conservatrice, parce que les élus de Bretagne sont d'abord des élus de Paris, rien ne progresse.
Que faire, que dire ?
Si la réunification échoue, si Le Drian démontre le double jeu du PSF en faisant le tarif minimum, c'en sera fini de la «gauche régionaliste» tant vantée mais qui ne serait plus qu'un jacobinisme déguisé. Il suffit de voir comment on s'y prend pour mettre sous tutelle le conseil culturel sans que personne ne parvienne à dire «NANN».
En 2009 alors que la crise devrait bousculer les fossiles du système jacobin, c'est bel et bien à un repli sur soi français auquel on assiste.
Pour les européennes, je voterai en tous cas PARTI BRETON, car seul un mouvement breton pourra défendre nos intérêts comme il se doit.
Or, en 1789, les choses ont commencé, notamment, en Bretagne, sauf erreur.
Au train où vont les choses, l'avenir politique de la région - qu'on la regarde depuis Nantes ou depuis Rennes - risque d'être rapidement imprévisible pour quiconque, qu'on soit de gauche, de droite, ou de nulle part.
Dans ce grand tohu-bohu, une seule direction, simple, stable, et porteuse d'avenir, spécialement en pleine crise mondiale, semble raisonnable: la Réunification. Breizh da gentañ / la Bretagne d'abord.
Après, comme dit quelqu'un, ces messieurs pourront recommencer à se taper dessus, puisque cela semble être leur sport favori.
Personnellement, je n'ai aucune confiance dans toute cette nomenklatura, qu'elle soit de droite ou de gauche. Par le passé, les responsables politiques bretons ont laissé l'Etat français détruire la langue bretonne. Puis ils ont laissé le pays nantais s'en aller dans une autre région. Aujourd'hui, les dirigeants bretons sont une fois de plus bien mous (et le mot est faible) sur ces 2 questions. Ces personnes sont à la fois soumises et faibles.
Alors je pense que la réunification, il va falloir aller la chercher nous-mêmes. Je crois que c'est la société civile qui doit impulser le mouvement, pour obliger nos chers élus à faire des efforts. Ou alors il va falloir les courcircuiter et passer par la voie parlementaire.
En bref, il faudra plus compter sur Bretagne réunie et sur 44=BZH pour obtenir la réunification plutôt que sur le Drian ou le Guen.
Le débat sur la réunification de la Bretagne met en relief l'intérêt individuel et plan de carrière de nombreux élus par opposition à l'intérêt collectif et à l'avenir de la Bretagne. Toujours le même problème : «To be or not to be collabo !» C'est là que l'on verra les vrais élus bretons, ceux qui d'une part travaille pour leur gueule (ma petite carrière...), contre d'autre part, ceux qui travaille pour leur pays et l'intérêt général. C'est à l'occasion de débats comme ça que l'on se rencontre comment, pour le simple citoyen, il est important de bien voter en votant breton.
Quant au PSF, c'est un ramassis de types de diverses tendances (de l'extrême gauche au centre, voire même plus à droite encore, de jacobins et de girondins) tous unis uniquement dans le but d'être élu et de prendre le pouvoir. C'est pour cela que le discours du PSF change constamment, tout dépend d'où vient le vent... comme des girouettes ! Sarko a de beaux jours devant lui !
Il est risible de voir le PSF défendre une décision du gouvernement de Pétain !...
Il est aussi risible de voir la faiblesse du discours UDB... Je pousserais plus loin en disant que l'UDB joue sa crédibilité et son avenir tout court ! J'en connais qui sont prêt à rendre leur carte.
Je pense qu'après ce débat sur la réunification beaucoup de Bretons se mettront à réfléchir sur ce que devrait être le discours et les actions d'un élu breton. C'est quand il faut prendre des décisions d'importance majeure pour un pays que l'on voit la qualité et la trempe de ses élus.