C'est un discours sans langue de bois que tient le maire de Carhaix tous les ans lors de l'inauguration du Festival du livre de Carhaix et que nous avons filmé pour nos lecteurs. Le président du mouvement Bretagne et Progrès a réaffirmé son engagement pour la Bretagne.
Le thème du festival du livre cette année étant l'Europe, le maire a parlé du «Droit des peuples à l'Europe» et d'une «Europe des peuples» qui doit remplacer l'Europe des États. «Nous sommes en manque de reconnaissance de nos droits», a déclaré Christian Troadec.
Christian Troadec a rappelé que «les gens ne s'intéressent pas à la politique car le politique ne s'intéresse pas aux gens».
Le maire s'en est pris au carcan de l'administration étatique qui freine les énergies,mais aussi à son autisme. Troadec a dénoncé un État qui ne répond pas aux demandes de ses populations. Un «carcan qui devient insupportable». Dénonçant l'écotaxe, une «gabelle des temps modernes», Troadec a annoncé la grande manifestation du samedi 2 novembre à 15 heures à Quimper sur le thème de l'emploi en Bretagne : «Pour une Bretagne debout, pour une Bretagne vivante. Vivre, décider, travailler en Bretagne», a lancé le maire.
Plus précisément, Christian Troadec s'en est pris au gouvernement socialiste de Jean-Marc Ayrault dénonçant des «reculs inacceptables», une «chape de plomb sur la réunification» , sur «la reconnaissance de la langue bretonne, la ratification de la charte, et la décentralisation».
«Nous demandons immédiatement la création d'une télé bretonne, sur les 5 départements de la Bretagne historique», a envoyé avec force et sans mâcher ses mots le leader indépendantiste breton.
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Philippe Argouarch
■Yannig BARON
Attaquer à coup de taxes une partie d'entre nous,affectera tout l'ensemble un peu plus tard.
On ne visite pas un pays qu'on assassine.
A Kemper, samedi
Suite à la révolte bretonne contre l’écotaxe, en bon jacobin, le premier-ministre a volé au « secours » de la Bretagne.
Pour la sauver il a répondu aux acteurs économiques bretons par une parodie d’engagements dérisoires tout en rappelant l’attachement qu’il porte à la Bretagne.
Se couvre-t-il d’ignominie ?
Comment peut-il se prévaloir de relations particulières avec la Bretagne alors qu’il met tout en ½uvre, jour après jour, pour réduire son aura et la maintenir sous la tutelle de l’Etat .
En effet, prétextant l’égalité des territoires, il est allergique à l’idée d’une « grande » Bretagne rayonnante, prospère et ouverte sur le monde, lui interdisant sa redoutable puissance économique et par conséquent, entretient, entre-autres, des peurs (A la réunification, je crie casse cou dit-il !) et des pseudo-rivalités entre Rennes et Nantes.
Cette idéologie le conduit désespérément, depuis maintenant plusieurs années, à substituer l’identité bretonne des habitants de la Loire-Atlantique au profit d’un homme nouveau qu’il appelle « ligérien ».
Ce langage est celui d'un homme politique responsable.
La Bretagne étouffe, étouffe, étouffe...Mouget eo Breizh dindan ar gwask!
Les exigences sont connues, sauf de la part d'un pouvoir central autiste. Oui, le mot est bien choisi, dans son acception sociétale (il ne s'agit pas ici de médecine). Ces exigences sont simples à énumérer, elles sont porteuses de bon sens et de vie:
. une télévision bretonne sur les cinq départements (donc, le 44 compris).
. la Réunification de la Bretagne
La Bretagne est en effet tronçonnée en deux depuis la fin du XX° siècle, principalement pour l'empêcher de se tenir debout sur ses deux pieds (Rennes et Nantes).
Avec cela, on met déjà à bas le «mur de Berlin» qui est imposé à la péninsule.
. la langue bretonne, à laquelle est toujours refusé un statut institutionnel.
Notre langue est une richesse extraordinaire (plaisir de la langue, plaisir intellectuel), une préparation à la diversité du monde, mais aussi un marqueur facilement repérable et intimement associé à la Bretagne depuis son origine moderne (environ quinze siècles). Elle peut vivre dans l'avenir, et colorer une société apaisée, et ouverte à la diversité.
. l' Europe des Peuples rencontrera, dans le système politique hexagonal, de plus vives objections.
Il faut pourtant, d’une manière ou d’une autre, que le système France, aujourd'hui «décérébré», trouve, invente des solutions, qui laisse passer l'oxygène (désolé pour le terme médical, mais je n'en vois pas d'autre), de façon - comme le dit si bien Kristian Troadeg, qui parle aussi en entrepreneur expérimenté - à «libérer les énergies».
Merci à Kristian Troadeg de rappeler que la Bretagne est une terre européenne, d'exposer avec tant de justesse, une situation, qui dure depuis trop de décennies...Et de porter un souffle d’avenir.
D'une certaine façon, le dramatique soubresaut - le quotidien régional Le Télégramme du 29 octobre 2013 avance le chiffre de 80 (quatre-vingt) blessés pour Pont-de-Buis les Kimerc'h, bien supérieur au chiffre de 1 ou 2 diffusé dans les médias centraux - , cette réaction de survie autour des portiques, était inévitable, dans le contexte breton. Il est même étonnant qu'elle ne soit pas survenue plus tôt... Il est tragique qu’elle ait fait des victimes.
Evidemment, on n'apprend pas la Bretagne à l'ENA, ni dans les casernes de CRS.
En ur mod, den n'eo estonnet ma c'hoarvez an darvoudoù a-vremañ, tro-dro d'ar portikoù...
Bravo, Christian Troadec, vous faites honneur à la Bretagne !