La justice vient d'autoriser la poursuite des travaux d'un bâtiment neuf, dans l'enceinte médiévale protégée du château d'Ancenis. Ce bâtiment du Conseil général (PS) de Loire-Atlantique, construit avec le soutien sans faille du maire UMP d'Ancenis, jure terriblement avec les bâtiments historiques du château et ses abords. Cubique, résolument moderne et esthétiquement peu réussi, il altère durablement la cohérence du site historique.
Nous ne pouvons donc que déplorer la décision judiciaire. Cependant, le président du Conseil général – Philippe Grosvalet – peu suspect d'intérêt pour le patrimoine de Loire-Atlantique qui rappellerait par trop l'appartenance à la Bretagne de notre département, a clamé dans Ouest-France que la décision confirmait la légalité du permis de construire. C'est faire preuve d'une grave ignorance du fonctionnement de la justice administrative. La cour n'a pas statué sur le fond – elle le fera au cours d'une autre décision dans quelques mois. Elle n'a décidé d'une conduite que sur la suspension ou non des travaux, dans l'urgence. Urgence qui est d'autant moins visible que les travaux s'achèvent, le bâtiment étant livrable dans trois à six mois. Bref, le combat pour sauver le château d'Ancenis continue.
Tandis que l'on construit pour plusieurs millions d'¤ ce bâtiment – il paraît que c'est la crise – les parties historiques et classées du château s'effondrent. Le Grand Logis, fermé au public, est dangereux, même dans son accès. Les murs médiévaux de la grande porte, dotée d'un système défensif unique en France et en Bretagne (pont-levis couvert disposé en chicane, galerie voutée, coudée, avec herse), sont mangés par l'humidité. Pour l'aile qui part de la porte et joint la Loire (XVIIIe-XIXe, non classée), ce n'est guère plus glorieux.
Dans leur grande majorité, les Anceniens ont honte de l'état de leur château, plaie béante au c½ur de la ville, alors même qu'il est, pour la Bretagne, du fait de son importance historique, politique et militaire, aussi important que la Cathédrale de Quimper. S'il était restauré, ce serait pourtant un atout majeur beaucoup plus immédiat pour Ancenis et plus payant qu'un aéroport (voir le site) Déjà, un chantier de restauration de Monuments Historiques, c'est une ruche d'ouvriers. L'impact serait bien plus positif pour les commerces de la ville que celui de 200 employés de bureau qui ne feront vivre les lieux que du lundi au vendredi, de 8h à 17h. Les touristes, c'est toute l'année, sans jours fériés ni dimanche.
La gestion du château témoigne surtout de l'inquiétante dérive de certains élus – pressés de laisser une trace plus durable que la fugitive reconnaissance des suffrages. Pendant que certaines communes tirent le diable par la queue pour sauver leur église, d'autres multiplient les grands chantiers inutiles et les dépenses politiques à millions, au mépris des intérêts des habitants de Loire-Atlantique. La bêtise et l'impéritie n'ont pas d'étiquette politique, mais leur conséquence est la même : priver les Bretons de leurs biens communs, de leur histoire, de leur patrimoine, de leur avenir. Mais à Ancenis, ce n'est pas fini, une bataille a été perdue, non la guerre. Il faut donc résister avec courage et détermination pour empêcher le vandalisme officiel d'achever le travail de l'artillerie de Charles VIII en 1488.
Pour en savoir plus
Exposé de la contestation judiciaire : (voir le site)
Situation actuelle des bâtiments du château et description des altérations faites à l'ensemble du site : (voir le site)
■Quand a l'Aeroport , encore une histoire de fous ... avec 5 millions d'Euros , on peut en faire des choses .Nous sommes diriges par des anes ( excusez moi les anes -les vrais - vous etes bien meilleurs ).Des etudes bidons et hop on depense 5 millions pour rien , je ne le pense pas , je suis encore assez naif pour penser qu'il doit y avoir des «commissions qq part ».Ceux qui ont decide de telles C..... doivent etre entendus , juges et condamnes , entre autre a ne plus avoir un poste de responsabilite a vie .