Lisardo est venu au festival en 1977, et c'est en 1985 que la première délégation asturienne arrive au festival de Lorient. Alors que, comme en Bretagne quarante ans plus tôr, la cornemuse traditionnelle n'est plus jouée, des bagadoù se forment.
S'en suit une formidable aventure avec des milliers de gaiteros (joueurs de gaita) dont Hevia, qui a suivi une carrière internationale, proche de celle de Carlos Nunez, tous deux virtuoses de la cornemuse sud européenne. Les jeunes musiciens viennent en Bretagne s'affronter lors de la fameuse compétition de Lorient, le trophée MacGimmons ou «Remis», un gaitero qui est «le grand-père musical» d'Hevia, un génie de la cornemuse.
Pourquoi fallait-il que ce soit à Lorient et non pas aux Asturies que ce renouveau naisse ? «Parce que nous sommes Asturiens», répond Hévia. Le dynamisme lorientais, l'émulation avec les autres grands sonneurs de cornemuse irlandaise et écossaise, le fait de venir adolescent avec des bandas de gaitas, ... tout ceci a contribué à établir entre Asturies et Bretagne un pont indestructible.
Hévia vient pour la deuxième fois présenter un spectacle à Lorient. La création jouée ce samedi raconte la fabuleuse épopée à l'américaine de Rémis, devenu musicien à 46 ans et qui va connaître une renommée internationale de l'Amérique latine aux Asturies ...
Quant à Lisardo, qui a pris la succession de jean-Pierre Pichard à la direction du festival, Asturien lui aussi, il semblerait que cette édition 2011 réalise ses rêves les plus chers : réunir les Celtes du monde entier, mais surtout dire que la musique est monde, n'a pas de frontières et que la créativité des petits peuples, leur langue, leur poésie, leur capacité à un inventer un monde qui leur est propre en créant des ponts entre les continents construira notre vie de demain. Chapeau bas, les Asturiens !
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