Jeudi 30 octobre 2008
Communiqué de presse
Changement climatique : 100 Régions en action
« Il fallait oser, il faudra poursuivre »
Plus de 600 personnes représentant une centaine de Régions du nord et du sud ont participé les 29 et 30 octobre 2008, au Sommet mondial des Régions sur le réchauffement climatique.
« Il fallait oser et il faudra poursuivre », a conclu Jean-Yves Le Drian, président de la Région Bretagne, initiatrice de cette rencontre aux côtés du réseau nrg4SD (1).
« Il ne nous reste que dix ans pour sauver la planète et mettre en œuvre des actions concrètes sur nos territoires », a ajouté Claudio Martini, président de la Toscane et de la CRPM (association des régions maritimes européennes).
Signature du premier accord des Nations-Unies avec un réseau de Régions
Le Sommet s'est achevé par la signature d'un programme pilote entre le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), l'ADEME et le réseau nrg4SD, une grande première dans l'histoire de l'ONU qui, traditionnellement, travaillent avec les Gouvernements nationaux. « Ce partenariat extrêmement novateur avec les Régions doit permettre de faire entendre une voix supplémentaire qui viendra appuyer celle des États », a précisé Cécile Molinier, directrice du PNUD pour l'Europe. « Les Régions ont besoin des Nations-Unies et vice-versa », a poursuivi Jean-Yves Le Drian. Cette action pilote, intitulée « vers des territoires moins émetteurs de gaz à effets de serre et plus résistants au changement climatique » permettra à 50 Régions du sud, de mettre en œuvre des plans climat territoriaux, avec l'aide des Régions du nord, dont la Bretagne et Sao Paulo. Cette action sera dotée de 70 millions de dollars de fonds.
Traduction concrète du Sommet : l'implantation de CLIMSAT à Brest
Autre aboutissement de ce sommet, l'installation de CLIMSAT à Brest, qui a également donné lieu à une signature d'accord entre le PNUD et ses partenaires bretons – Région Bretagne, Département du Finistère et Brest Métropole Océane –. Troisième implantation onusienne en France, ce centre mondial de services satellitaires sur le climat réalisera, pour les Régions, des cartographies satellitaires d'une grande précision permettant d'évaluer les effets du changement climatique et de les anticiper.
Échanges autour de 33 expériences concrètes
La région de Khulna (Bangladesh) a raconté comment, après des épisodes climatiques extrêmes, elle reconstituait la forêt de mangrove le long des côtes. De son côté, la région lituanienne de Kaunas a témoigné de son mode d'exploitation forestière, respectueux de l'environnement. Il a aussi été question d'expériences menées au Vietnam, au Maghreb ou au Mexique en terme de gestion des eaux douces ou côtières. Autour des énergies durables à faible émission de carbone, le Pays basque, le Pays de Galles, la Réunion et la Bretagne ont échangé sur leurs initiatives respectives, sur la dimension écologique mais aussi socio-économique de leurs projets.
(1) réseau nrg4SD : Network of regional governments for sustainable development créé au lendemain de Johannesburg 2002, le réseau associe plus de 250 Régions des 5 continents : 30 Régions membres – dont la Bretagne, la Bourgogne, la Réunion – la CRPM (156 Régions maritimes européennes), le Northern forum (17 Régions arctiques), l'ABEMA (27 états brésiliens), l'ANAEE (31 gouvernements mexicains) et l'OLAGI (Régions d'Amérique latine).
Renforcer les coopérations nord/sud en matière d'ingénierie financière
Un des apports de ce sommet est d'avoir permis les échanges d'expériences entre territoires du nord et du sud. « Une fois de plus, les Régions les plus pauvres sont victimes d'une terrible injustice », a souligné Christian Guyonvarc'h, vice-président de la Région Bretagne, chargé de l'international. « Elles n'ont aucune responsabilité dans le changement climatique mais ce sont les premières touchées par le réchauffement planétaire », a regretté Hal-Hamndou Oursouma, de l'Observatoire du Sahara et du Sahel. Elles ont donc besoin urgemment de transferts de connaissances et de savoir faire pour s'adapter aux effets de cette nouvelle donne climatique.
« Notre idée est d'inventer de nouveaux mécanismes d'ingénierie financière (autour de la taxe carbone) dont puissent bénéficier les pays du sud », a proposé Jean-Yves Le Drian.
«Certains nous disent que ce n'est pas le moment de s'occuper de l'après-Kyoto», a remarqué Claudio Martini. « Bien au contraire, si nous voulons sauver nos économies, nous devons raisonner au-delà du court terme, montrer l'exemple et continuer de développer les bonnes pratiques ».
En conclusion, les représentants se sont félicités qu'après ce sommet de Saint-Malo, le rôle essentiel des Régions – mais aussi des villes – soit définitivement reconnu, notamment dans la perspective de la conférence annuelle de l'ONU sur le climat qui aura lieu en décembre à Poznan (Pologne) puis du grand rendez-vous de l'après-Kyoto, à Copenhague en 2009.
Bretagne et São Paulo, co-présidents du Réseau
À l'issue de ces deux journées, la Région Bretagne et l'État de São Paulo ont pris la co-présidence du réseau mondial des Régions nrg4SD, succédant ainsi au Pays basque et à la province du Cap occidental, en Afrique du Sud. La prochaine rencontre importante du réseau aura lieu à Montevideo en avril 2010, la région de la capitale uruguayenne ayant engagé des actions innovantes en matière de lutte contre le changement climatique, notamment en partenariat avec CLIMSAT.
À noter que la « facture carbone » du Sommet a été largement compensée par ses organisateurs qui reverseront le produit de cette empreinte (35.200 €) au programme pilote PNUD/Régions.
■