Après avoir célébré Anne de Bretagne un 14 juillet dans une forêt de drapeaux tricolores français, c'est au tour de fêter la « Libération de Vannes », le 4 août 1944, dans une frénésie bleu-blanc-rouge.
Décidément, c'est une obsession cocardière et nationaliste à Vannes. Mais de quelle libération parlons-nous en Bretagne ? De la dictature nazie aux bombardements alliés sur des civils, de l'annexion au génocide culturel opéré par la France, de l'occupation militaire au centralisme colonial et à l'impérialisme financier, quelle est notre liberté ? Un élément est certain : de la Résistance Bretonne des années 40 au FLB-ARB d'aujourd'hui, les terroristes d'hier peuvent être les libérateurs de demain.
En 2014, la Bretagne immole toujours sa jeunesse sur l'autel de la France : ses femmes et hommes n'ont de choix que l'exode ou le chômage. Pressée comme un citron, notre nation doit nourrir l'Etat et contribuer à ses ambitions franciliennes les plus folles, conçues par une classe politique méprisante. Le monopole de cette fausse démocratie a fait élire ces derniers. La Bretagne ne peut choisir ses orientations ni servir les intérêts de son peuple, mais doit au contraire se taire, subir et louer son « maître ».
Dans ce contexte, ses défenseurs sont traînés devant les tribunaux, notamment ceux qui luttent pour la réunification de la Bretagne. La Loire-Atlantique a été séparée administrativement par un décret signé du Maréchal Pétain selon un projet des nazis, appliqué bien plus tard par le PS (Parti Socialiste français) et l'UDR (l'Union des Démocrates pour la République), ancêtre de l'UMP. Les principaux partis politiques français se battent actuellement soit pour conserver le projet né des Etats-majors militaires du Troisième Reich, soit pour noyer la Bretagne dans un vaste Ouest parisien insipide.
Il n'y a pas eu de Libération de la Bretagne en 1945 mais le passage d'une dictature hégémonique à un impérialisme financier et un centralisme aux relents coloniaux. La seconde guerre mondiale faisait suite à d'autres conflits, notamment la Grande Guerre, boucherie dont on célèbre le centenaire de sa déclaration, issue d'un règlement de compte entre hommes de pouvoir protégeant leurs intérêts personnels et financiers.
Lorient la bombardée glorifie actuellement les nations celtes tandis que Vannes la soumise se vend au plus offrant.
Pour « Notre chance, l'indépendance / Trawalc'h, Breizh dizalc'h » (mouvement pour les élections départementales),
Bertrand Deléon.
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