«Une personne adoptant un point de vue extrémiste est persuadée de détenir « la » vérité. Elle considère a priori comme faux ce qui ne va pas dans son sens (…)» (Wikipedia).
Tous les extrémistes ne se ressemblent pas. L'extrémiste de gauche se réclame d'une construction idéologique cohérente. L'extrémiste religieux aussi. L'extrémiste de droite n'a pas à sa disposition des penseurs du même calibre que Marx ou les Pères de l'Eglise. Pour imposer sa vérité, il ne peut avancer que des affirmations arbitraires, souvent violentes, parfois loufoques : pureté ethnique, uniformisation culturelle, soumission absolue à une institution. L'extrémiste de droite voudrait réduire la société à ce qu'il est capable d'en comprendre.
L'extrémiste de droite n'aime pas les Bonnets Rouges, tout en étant fasciné par ce mouvement. Nous sommes vraiment trop hétéroclites. Trop désobéissants. Trop humains.
Voici ce que dit Boris Le Lay sur le site d'extrême-droite Breizatao.com, à propos des Bonnets Rouges : «Tout a commencé en novembre 2013 à Quimper. Et tout y a fini le même jour. (…) Quand le 'rassemblement festif de Carhaix' fut annoncé, nous et nous seuls déclarions que ce mouvement était mort-né, qu'il était inutile de le soutenir.» (voir le site) «Comme nous nous félicitons d'avoir appelé à abandonner ce mouvement dès l'appel à manifestation à Carhaix !» (voir le site)
La Bretagne de Boris Le Lay et de ses minables suiveurs est une sorte d'heroïc fantasy, irréelle et incohérente. Fascinés par les faits divers morbides, ils se limitent à insulter de façon anonyme ceux qui s'engagent et prennent des risques pour leur pays.
D'autres extrémistes de droite, comme les «Identitaires», ont une vision à la fois plus réaliste et plus déprimante. L'ambivalence envers les Bonnets Rouges prend des formes mesquines : dépôt du nom «Bonnet rouge» à l'INPI, désinformation, suspicion systématique sur les meneurs.
L'extrémiste de droite ne s'identifie pas à une doctrine, mais à un comportement : saboter les projets collectifs, semer la division, dénoncer, mentir, salir.
L'extrême droite prospère sur la détresse sociale, en la transformant en haine et en désespoir. Le mouvement des Bonnets Rouges est une alternative, pour plusieurs raisons.
1 - Il s'est construit sur la diversité. Il est, par son origine même, très éloigné de tous ceux qui croient détenir une vérité unique.
2 - Il rassemble ceux qui refusent le déclin de la Bretagne. L'extrémiste, lui, ne cherche pas la réussite, mais la vérité. L'échec, le sien et celui des autres, est même une condition nécessaire, souvent inconsciente, pour que sa vérité reste inchangée.
3 – Les sociologues définissent le sectarisme, dont l'extrémisme politique est une des formes, par le purisme et l'exclusion. Les défauts souvent reprochés aux Bonnets Rouges sont que nous n'avons aucune pureté idéologique et que nous ne savons pas exclure.
4 - Les Bonnets Rouges se regroupent autour des valeurs traditionnelles bretonnes : loyauté, courage, travail, curiosité pour tout ce qui est étrange ou étranger. L'extrémiste politique fonctionne selon d'autres schémas mentaux. Il n'a aucune curiosité, qu'il compense par l'arrogance. Il fait des hiérarchies partout («Je suis plus Breton que toi»). Il confond la haine et la force. Il n'existe qu'en condamnant les autres.
5 - Nous voulons gagner et faire gagner la Bretagne. «Perdre et faire perdre» pourrait être le vrai mot d'ordre des extrémistes de droite. L'espoir, la bienveillance et le goût de l'action leur font défaut. Comment pourraient-ils participer à une ½uvre collective, construire la Bretagne ?
Jean Pierre Le Mat
Rajout du 15 octobre
Plusieurs commentateurs me disent que l'article ci-dessus n'est pas explicite. J'en prends acte. Je vois à cela plusieurs raisons.
J'ai essayé de définir l'extrême-droite par son comportement. J'ai limité mes exemples au site Breizatao.com et aux Identitaires. Or, «extrême-droite» est utilisé couramment pour qualifier un parti français, le Front National, et un parti breton, Adsav ! . Je ne suis pas sûr que cette qualification fasse avancer la réflexion. Elle permet de diaboliser et non pas d'analyser. Il faut d'autres mots et d'autres concepts pour comprendre l'émergence et l'attrait de ces mouvements, qui ne sont pas réductibles à l'alternative droite-gauche. Serait-ce l'arrivée en Europe de ce que les Américains appellent «républicains», alors que je serais plutôt un «démocrate» ?
Le site Breizatao possède tous les attributs de l'extrême-droite d'autrefois. Il s'en réclame, d'ailleurs. Le fait que mon article ne soit pas clair est peut-être dû au rapport sentimental que j'entretiens avec ce site. Je prends un plaisir de plus en plus vif à contempler la rage impuissante de Boris Le Lay quand il s'en prend à moi. J'ai craint un moment d'être oublié, dépassé par Gérard Bernard, Visan Ar Floc'h ou Eric Nodé. Mais non. La raison pour laquelle Boris Le Lay m'en veut demeure, et elle demeurera toujours. Les psychanalystes ont un mot pour cela : c'est le «meurtre du père». J'ai connu les anciens Breiz Atao, que Boris peut seulement imaginer et caricaturer. J'ai fréquenté les activistes irlandais. J'ai été en première ligne de combats bretons, en particulier dans le cadre de l'insoumission à l'armée et aujourd'hui des Bonnets Rouges. Boris n'aura jamais le courage d'être présent, d'être en première ligne, et il le sait. Je retrouve certaines de mes analyses, par exemple sur le régionalisme, dans ses articles.
Comme Dark Vador s'adressant à Luke, le temps est venu de lui dire : «Boris, je suis ton père !»
■J'aime beaucoup ce que vous écrivez mais là, je n'ai pas bien compris.
Est-ce un article contre :
la récupération du mot «Bonnets Rouges» par un groupuscule de l'extrême droite française, ou
un article contre l'extrême droite bretonne ou
un article contre l'extrémisme en général, ou
un règlement de compte contre Breizh Atao.
A la lecture, on sort vite du sujet Bonnets Rouges.
On perçoit, certes une dénonciation de l'extrémisme de gauche, mais avec néanmoins une forme de présentation d'une noblesse de cet extrémisme gratifié de ses «penseurs»!
Sauf erreur, si l'extrémisme de droite à causé de nombreux morts au 20ème siècle, c'est bien l'extrémisme de gauche qui a le record du siècle en morts militaires et surtout civils (certes plus en Asie qu'en Europe, et encore).
D'ailleurs, définir l'extrémisme n'est pas une chose aisé. En effet, on est toujours l'extrémiste d'un autre!
Aujourd'hui l'identité bretonne est considérée par les français jacobins comme l'expression d'un extrémisme!
D'ailleurs, sauf erreur, il y a des extrémistes partout : à l'extrême droite, à l'extrême gauche, mais également au centre!
Bien oui, la plus part des Jacobins se considèrent comme des gens modérés et votent PSF ou UMP.
De même, la plus part des gens qui refusent le droit à la démocratie pour les Bretons (réunification, statut particulier, dévolution...) ne se considèrent pas comme des extrémistes (ce qu'ils sont de toute évidence au vu des valeurs communément partagés par les citoyens européens, valeurs non partagées en France).
De plus, il n'est pas rare de voir des réflexions nées aux extrêmes être reprises par les modérés. Il me semble qu'il faut parfois sortir des sentiers battus par avoir un autre regard, sinon on fini comme en France par une dictature de la pensée unique que l'on reçoit chaque soir des médias et des élus! Il suffit juste de répéter comme un perroquet, et être certifié «modéré»!
D'ailleurs, l'antisémitisme n'était pas perçu à l'époque comme un extrémisme (ce qu'il était) car étant pleinement intégré à la pensée unique du moment (ce qu'on oublie souvent de dire)! Certes et bien évidemment, nombre de gens «antisémites main Stream» n'était pas favorable à la Shoa, mais c'est bien cette base «main Stream» qui a rendu la chose possible!
Je le redis à nouveaux, aujourd'hui, les Bretons sont perçus comme un extrémisme par la pensée unique des Français.
Combattre les Bretons, être anti-bretons, n'est pas perçu comme un extrémismes car notre existence menace la belle République.
Sauf que pour nous les Bretons, nous considérons que nous avons le droit d'exister et que cette belle République est l'expression d'un extrémisme par sa nature non démocratique associée à son idéologie d'un produit humain standardisé.
On attribut souvent à Voltaire (à tord semble-t-il) cette phrase : Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me ferai en sorte que vous puissiez le dire!
Personnellement, j'aime bien cette vision. Comme la phrase le dit, on peut ne pas être d'accord. Mais autoriser à le dire, c'est donner le choix final aux citoyens!
La République refuse l'expression de la différence, nous Bretons, ne calquons pas nos valeurs sur celle de la République, sinon, notre combat pour la démocratie est perdu d'avance!
Nous devons «faire confiance à l'intelligence des citoyens», qui en Démocratie sont les seuls à disposer de la légitimité pour choisir!
Combattre une idée que l'on juge inappropriée, cela ce fait en proposant une alternative plus approprié et certainement pas par la censure!
PS :
Pour terminé, je pense que nombre de citoyens bretons attendent beaucoup du mouvement «Bonnets Rouges». Mais pour l'instant, c'est un peu le calme plat...
Je l'ai déjà dit, les «Bonnets Rouges» devrait devenir un «syndicat breton»...!
C'est ce que ferait n'importe quel peuple qui a un minimum de conviction sur son droit à s'autodéterminer!
Alors, «Décider pour Vivre en Bretagne...» c'est pour quand?
A moins que les BR considèrent que tout ce qui devait être fait à été fait, et qu'il est temps que chacun retourne dans ses syndicats français (à 3% d'encartés)... sous la bien vaillance de la République jacobine et redevenir ainsi «modéré» pour le «main Stream» de la pensée unique des jacobins français!
C'est un adolescent qui délire sur les épopées comme le film 300 ou le Seigneur des Anneaux sur son site. Cet enfant se voit comme grand juge de Breizh (il le dit dans une de ses vidéos, je crois) sans aucune compétence si ce n'est celle de crêpier (lol), sans même savoir le breton (un comble pour qui dit incarner «l'état national breton»), en mélangeant tout. Encore quelqu'un qui s'est inventé un monde imaginaire pour compenser sa vie peu reluisante, surement.
En suivant le lien (placé dans le corps l'article), je viens d'aller faire un rapide tour sur le site mentionné.
On y trouve, entre autres, un article signé du pseudonyme de Yann de Kerguezec et intitulé: «Le pape François plie le genou devant la puissance juive».
Deux remarques de ma part:
. l'auteur de cette diatribe semble exprimer ici une perspective dite «traditionaliste». Sortir d'une vision aussi fermante requiert un long et authentique cheminement. On notera que l'on trouve ce genre de posture un peu partout (dans les «religions» avec divinité, Christianisme et Judaïsme compris, ou dans les «religions» sans divinité, dont le Laïcisme à la française est un exemple). D'accord avec vous, cela relève d'abord d'un positionnement individuel psychologique.
On pourrait aller plus loin, très loin, dans l'argumentation, mais cela dépasse les limites d'un simple message.
. ce type de discours n'a rien, mais alors rien de spécifiquement breton. On pourrait le trouver sur n'importe quel blog «hexagonal» qui émettrait un discours «tridentin» (c'est-à-dire, en référence exclusive au concile de Trente).
L'aventure de la Foi n'est ni figée, ni terminée. ni fermante, bien au contraire! C'est ce qu'oublie ou ignore l'auteur de cette libelle.
Juste un exemple pour montrer les conséquences du refus d'approcher la culture biblique juive. Dans la Bible hébraïque (l'Ancien ou le premier Testament), tous les noms des personnages cités sont signifiants. Depuis Adam (Adama) et Eve (Isha)...etc... Ignorer cela, c'est à chaque fois passer à côté d'une information importante.
Autre chose : bien sûr que l'état d'Israël actuel peut avoir un comportement impérialiste. Est-ce lié à la «religion»? Il n'est que de regarder la France pour comprendre qu'une république peut s'enfoncer, graduellement mais sûrement, vers un «impérialisme» autoritaire (je parle pour la V°). L'impérialisme relève de la violence politique. Face à cela, comme on voudrait que les dirigeants du monde entier accèdent à leur propre intériorité …
Pegen brav ha magus hent ar Feiz, bravoc'h c'hoaz pa vez baleet e brezhoneg e-kichen yezhou all.
A galon,