Carles Puigdemont bientôt de retour en Catalogne

Chronique publié le 15/03/24 11:17 dans Politique par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Photo de la manifestation pour les prisonniers politique le 3 novembre 2017 par Sergi Bernal, lauréat du principal prix du Visa Off en 2009

L'habileté du mouvement indépendantiste catalan c'est que, conscient d'être à perpétuité, une minorité au Parlement de Madrid, il a compris que l'on peut toutefois gagner en se plaçant comme arbitre dans une assemblée nationale espagnole divisée entre gauche et  droite. Exploiter les divisions politiques à son profit. Pedro Sánchez, le premier Ministre socialiste espagnol ne peut gouverner sans les votes des députés des deux partis indépendantistes catalans : ERC de gauche , et JCat de centre droit. Ils sont devenus les maîtres du jeu, les arbitres. 

En janvier 2024, ces députés avaient retiré leur soutien à Pedro Sánchez, car Puigdemont n'était pas amnistié des accusations de corruption et de terroriste. Les sept députés du parti de Carles Puigdemont avaient voté contre un texte qu’ils estimaient insuffisant. Carles Puigdemont, en exil à Bruxelles,  fait l’objet d’un mandat d’arrêt.  Il a eu peur, à juste titre, que le projet de loi, tel qu’il était alors conçu, ne le protège pas contre d’éventuelles poursuites pour terrorisme, corruption, ou trahison. 

Tout ce que nous voulons, c'est de porter l'expression de la démocratie et du référendum pour le futur de la Catalogne. Ce n'est pas à propos d'indépendance mais à propos des droits fondamentaux des citoyens  et du droit universel des peuples à disposer d'eux-mêmes — Carles Puigdement

Du coup une nouvelle loi a été adoptée hier  à Madrid.  Elle propose l'amnistie de 400 indépendantistes catalans, y compris Carles Puigdemont. La loi votée par les députés espagnols amnistie les indépendantistes catalans condamnés ou poursuivis pour la tentative de sécession avortée de 2017. Le référendum, tout à fait démocratique, n'était pas autorisé par la constitution espagnole. Le OUI pour l'indépendance avait obtenu le score sans appel de 90% des suffrages exprimés. 

Aucune des régions espagnoles, autonomes ou pas, n'a le droit de faire sécession. Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes n'est inscrit dans aucune constitution. Une dure réalité intrinsèque à la construction des États et à l'origine de la majorité des guerres.  La droite et l'extrême droite espagnole sont contre cette loi mais elles ne sont pas majoritaires, donc le Sénat espagnol  devra accepter. L'amnistie devrait être promulguée vers la fin mai. Carles Puigdemont préparerait son retour en Catalogne pour juin.


Vos commentaires :
Alain E. VALLÉE
Dimanche 22 décembre 2024
«Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes n'est inscrit dans aucune constitution. Une dure réalité intrinsèque à la construction des États (...)»
D'où l'on déduit la nécessité des autonomies organisées en fédérations.
Dans ce domaine, si, par exemple, l'on observe ce qui va dans l'UE, le retard mental français est considérable.
AV

pepito
Dimanche 22 décembre 2024
La force de ses partis en Espagne (hormis le fait que le royaume d'Espagne reconnaît ses nations historiques bien sûr) c'est que les différents minorités pèsent un certain poids sur la population totale.
Espagne: 47 millions
Catalogne: 8 millions
Euskadi: 2 millions
Galice: 2,7 millions
(1/4 de la population entre 3 CCAA)

France: 68 millions
Bretagne: 4,5 millions
Pays basque du nord: 300.000
Alsace: 1,8 million
Corse: 340.000
(1/10 de la population... et ses peuples ne disposent même pas de leur région en tant que tel, et encore moins de pouvoirs politiques)

Donc à moins que les occitans (gascons, provencaux, etc..) se réveillent, le levier politique des minorités reste bien incertain... et les sectaires parisiens continueront à perpétuer leur tradition absolutiste et à corrompre les esprits (carriéristes) en Bretagne comme ailleurs


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