Malo Bouessel du Bourg et Jakez Bernard étaient tous deux à Lorient dans le cadre de l'université d'été du festival de Lorient organisée par l'Institut culturel de Bretagne. Topo mené tambour battant avec un Jakez très combattif, très séducteur et un Malo plus sur la réserve, mais d'une efficacité redoutable lors d'un exposé illustré par des exemples impressionnants : la campagne de pub dans le métro parisien et son slogan en breton, les tracts bilingues lors de la Saint Yves, la signature de la charte Ya d'ar brezhoneg, identité, langue bretonne et économie, ensemble pour faire avancer la Bretagne.
Produit en Bretagne compte 230 entreprises dont la moitié sont des PME ou même des TPE (très petites entreprises) : le coup de coeur de l'année, pour le Prix de la Meilleure Nouveauté, a été accordé à Ker Ronan, une entreprise de Rohan (56) comptant trois salariés.
Bretagne à cinq départements, une trentaine d’entreprises de la Loire Atlantique ont déjà adhéré et le mouvement s'amplifie. La réunification va-t-elle se faire par l'économique ? Ils préparent aussi une marque à l'export qui sera dévoilée courant octobre et qui proposera une centaine de produits bretons traditionnels et modernes (cidre, whisky au blé noir,...) : le meilleur de la Bretagne.
52% des adhérents travaillent dans l'agro-alimentaire, les autres sont dans l'édition, le transport, les services, et la culture. Tous les distributeurs (grandes surfaces) sont adhérents. Né en Finistère où se trouve toujours le siège, ce réseau compte 47 % de ses adhérents dans le département. Les quatre autres départements sont donc désormais bien représentés.
Les conditions pour adhérer ? Partager les valeurs de l’association : solidarité, éthique et implication. Le produit doit être fabriqué en Bretagne (B5), l'origine des matières premières, la liste des ingrédients, le procès qualité… Il faut que 70 % de la valeur ajoutée soit « made in Breizh ». Car le plus important est l’emploi généré et le savoir faire mis en œuvre.
Produit en Bretagne se soucie également des jeunes en les aidant à s'installer via un « incubateur » : 17 entreprises sont nées du partenariat entre PEB, la Région, l'ESC de Brest. Elles ont toutes abouti, sauf une (un échec en cinq ans).
Le « Breizh corner » est un mobilier conçu pour les grandes surfaces, 100 magasins en sont déjà équipés. Ils enregistrent des progressions de vente pouvant atteindre 40 % (signalétique gwenn ha du, hermines blanches sur fond noir, sortes d'armoires bretonnes).
Son budget : 1,2 million d'euros. 18 % de cette somme viennent des aides publiques, le reste des entreprises. Parfois des entreprises s'associent à PEB pour une campagne à frais partagés (campagne avec des chips et des saucisses, sur des bus, par exemple : « quand l’un craque, l’autre fond ! »).
Le débat qui a suivi a porté sur l'importance de la recherche et son insuffisance en Bretagne. Comment financer la vie associative et culturelle en Bretagne : « Le plus gros bailleur de fonds du culturel, ce sont les entreprises », répond Jakez Bernard.
Pour lui, certains militants bretons font dans la victimisation ou l'agressivité : « il faut convaincre, je séduis, j'attaque pas ». Si aujourd'hui les banques se « bretonnisent » (Crédit agricole, CMB), c'est parce qu'il y a un intérêt économique à s'afficher breton. Il faut montrer « que ceux qui ne s'intéressent pas à la culture bretonne aujourd'hui seront ridicules demain. Qui aurait cru pensable une campagne de com' en breton dans le métro il y a 15 ans ? » Voir les photos sur (voir notre article)
■Il me semble que communiquer en montrant à tous ses clients que l'on ne connait pas la Bretagne, pour une entreprise bretonne c'est le meilleur moyen de ne pas vendre son produit!
Si les entreprises en question souhaitent dé-crédibiliser leur image d'entreprise bretonne cela les concerne mais «Produits en Bretagne devrait informer ses adhérents que montrer aux clients une telle nullité sur la Bretagne dé-crédibilise également la marque Produits en Bretagne et par conséquence tous les adhérents».