Aucun accord n'aurait été signé cette nuit entre la direction de la Brittany Ferries et la CFDT mais une consultation des employés par téléphone a eu lieu hier au sujet de la reprise d'activité. Pour rappel, c'est la direction de la Brittany Ferries qui a bloqué les bateaux à quai suite à des grèves impromptues du personnel navigant. Vendredi, la direction avait refusé de se rendre à Paris au Ministère des transports pour une médiation proposée par le gouvernement, déclarant même que les représentants syndicaux «ne représentaient personne». Samedi 700 employés avaient manifesté à Roscoff.
Hier soir, un vote par SMS pour les uns et par email pour les autres a donc été organisé par les syndicats auprès de tous les employés au sujet du plan de redressement proposé par la direction qui comprend la suppression de certaines primes et une augmentation du temps de travail. Le dépouillement a duré jusqu'à ce matin en présence d'un huissier. Le OUI est passé à 58,68% avec 893 réponses sur 1250 employés consultés. Contacté par l'ABP, un délégué syndical basé sur le Normandie et ayant participé aux négociations hier soir, a déclaré que contrairement à ce qu'avait annoncé l'AFP cette nuit et la presse ce matin, la CFDT n'a pas signé l'accord. Contactée, la Brittany Ferries n'a pas confirmé d'accord non plus mais a déclaré que les traversées reprendront demain après-midi. Un communiqué de la direction serait envoyé à la presse cet après-midi.
Dans ce conflit, on a parlé des employés et de leurs représentants, des patrons, des actionnaires de la SICA, mais rarement des usagers. D'après la presse britannique, jusqu'à 36 000 passagers ont été affectés par la grève. ABP a rencontré des Britanniques voyageant dans le Finistère qui devaient se rendre à Calais pour rentrer en Angleterre : ils n'étaient pas du tout contents du détour. «We hope the extra travel assurance we took will cover our expenses», ont déclaré ces Anglais obligés de rester plusieurs jours supplémentaires en Bretagne. La Brittany Ferries a en effet obtenu des accords avec la compagnie CONDOR qui fait la ligne Poole/Portmouth-Cherbourg pour accepter ses tickets. Ces navires pris d'assaut, les passagers sont redirigés sur Calais, et contactés aussi par SMS, pour traverser avec P&O et MyFerryLink ferries. Les frais d'essence de ces passagers seraient remboursés. L'immobilisation des navires dure depuis 10 jours et a déjà augmenté la dette de l'entreprise de plusieurs millions d'euros.
Le service a bien repris hier mardi après-midi avec le départ à 15:45 du ferry de Roscoff à Plymouth. Deux autres ferries ont quitté Caen hier en fin de journée. (voir le site) du trafic pour les passagers encore en rade.
Philippe Argouarch
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